Le bon, la brute ou le truand

Premier jour de travail,

une file de pauvres gens devant mon nouveau bureau de douane, en attente d'un tampon dont je suis le seul détenteur. Je laisse parler mon coeur, je fais quelques erreurs aussi. Arrive alors sur mon bureau une pile de pénalités a payer. Au diable ma cupidité ! La première journée se termine. Retour à la maison, je découvre une famille curieuse de savoir si mon nouveau poste va permettre de les chauffer et les nourrir.

Deuxième journée, le poids de la responsabilité sur les épaules, je deviens plus scrupuleux, j'accélère le rythme, mais trop d'erreurs encore, encore des pénalités. Je rentre penaud le soir, désolé de voir tout le monde malade et mort de froid.

Deux jours encore, a devenir une machine bureaucratique, a donner le tampon rouge aux miséreux. J'accorde une ou deux fleurs si je ne fais pas trop d'erreurs dans la journée. Mais c'est trop tard, j'ai laissé passer un terroriste, la moitié de ma famille meure d'un attentat et l'autre de la maladie et de la fin. Le parti ne veut pas d'un homme qui laisse mourri sa famille.

----GAME OVER----

Seconde partie, je deviens impitoyable, j'accepte les pots-de-vin au compte goute, je pactise avec les résistants pour un peu d'argent. Je jette en tôle les possesseurs de documents douteux, ceux qui passent des médicaments en contreband. Ma famille a vécu des semaines d'insouciance jusqu'à ce que mes voisins dénoncent mon récent confort financier et que tout me soit confisqué avec tout nos passeports. Ma belle soeur a été arrêtée et je ne peux pas me permettre d'adopter sa fille.

Le ministère annonce un audit la semaine prochaine, je suis fichu. J'ai choisi mon camp par cupidité ; la resistance. Va-t-elle réussir avant l'audit ? Hier j'ai utilisé mon arme de service pour tuer un résistant et toucher une prime. Ce matin, un officier entre dans mon bureau avant le service, c'est la fin, je vais finir dans la même cellule que tous ceux que j'ai condamné. Ouf, il me remet une plaque honorifique pour mon coeur de fer et demande de laisser passer une connaissance qui arrivera dans la journée, je note le nom dans un coin de ma tête. Ne pas oublier ! Ne pas oublier surtout ! On me propose un plan pour récupérer des passeports et m'enfuir mais je n'ai pas les moyens. Je n'ai pas pu payer la note de chauffage la veille de noël.*

Les premiers migrants de la journée arrivent, toujours plus de règles, toujours plus de papiers a vérifier, vérifier les certificats de vaccination, les dates de validité, les photos, le poid, la taille, faire attention a ne pas laisser passer un criminel recherché, aller toujours plus vite et les premières pénalités de la journée arrivent. Ce travail m'ennuie a mourrir mais de toute façon, demain c'est l'audit et je suis mort. Un dernier pot-de-vin pour la route, demain c'est noël après tout. Au soir j'ai juste assez pour m'enfuir mais seul. J'accepte mon destin et je reste, j'allume le chauffage pour la dernière fois et je retourne au travail.

Le poste de douane est détruit. Les résistant on commencé l'assaut dans la nuit et renversé le gouvernement ! Il m'offrent un nouveau logement pour héberger ma famille et les mettre hors de danger. C'était moins une !

Conclusion

Voilà mon histoire sur "Papers, please", un jeu petit jeu fort sympatique vu son envergure. Je regrette un peu que les lourdeurs administratives soient si bien rendues mais il y a des histoires marrantes, une trame intéressante sans pour autant être surprenante ( a base de "vous voyez c'est pas si facile d'être le gentil dans un dictature"), une certaine tension, beaucoup de choix difficiles (en gros "est-ce que j'ai les moyens de jouer au chic type ?) et plusieurs façons de jouer (résistant, homme aux mains de fer ou opportuniste), sans pour autant parler de rejouabilité car tamponer 300 passeports pour un déroulement alternatif différent est assez rebutant.

Un mini jeu très honorable vu les moyens, agréable a jouer pendant un temps car très répétitif.