Persona 5
8.5
Persona 5

Jeu de Atlus et Deep Silver (2016PlayStation 4)

Quand le J-RPG revient à sa puissance d'antan.

Et pour ce soir :


Persona 5, 2016 au Japon, 2017 en France, développé par Atlus et P Studio et édité par Atlus.


Synopsis subconscient : Tout commence dans un casino. Vous êtes poursuivi, accoutré comme un voleur d'un roman de Maurice Leblanc. Tout ne se passe pas si bien car vous finissez par être arrêté. De là, dans une salle d'interrogatoire, entre les coups et les drogues, vous faites votre déposition à la procureur Sae Niijima qui va vous demander de raconter votre histoire. Et revenir en mars de cette même année, pour raconter comment, vous, simple gamin en probation pour une plainte porté par un type haut placé alors que vous êtes innocent, s'est retrouvé à jouer avec l'état et la police japonaise et faire tomber des types quasi intouchable, et avoir touché l'opinion publique sur vos action... Que le voyage commence !


Ahhhhhh, Persona 5... 107h au compteur, je l'ai finis à l'instant. Et faisons simple, oui, Persona est un voyage. Et un putain de voyage, même. Si on excepte le goût (mais s'il en avait un, je peux vous dire qu'il aurai la saveur d'un plat d'exception), tous vos sens vont trinquer. Pourtant, si je devais résumer, c'est finalement une simulation de vie étudiante avec une composante quelque peu fantastique, on se lève, on va a l'école, on fait ses devoir, on se sociabilise, on joue au jeu vidéo, on étudie, on sort avec des potes, on va dans la psyché de mec et on leur vole le coeur de leur désir pour les pousser à avouer tous leurs crimes... Ouais, une vie de lycéen standard !


Mais plus sérieusement, ce jeu est un tour de force. Voila ce que doit être un J-RPG maintenant, P5 a remonté la norme de ce qu'on appelle un bon J-RPG, tous les ingrédients sont là :



  • Gameplay aux petits oignons : Un tour par tour finalement ultra dynamique, avec une folle tendance qui ne se traduit qu'en un seul mot qui n'existe pas en français : Smooth. Tout le jeu transpire cette sensation de fluidité et de cool, dans l'enchaînement d'un combat, la fin et la reprise à l'écran principal, la caméra vivante lors des actions. D'ailleurs, le jeu arrive à vous apprendre de nouveaux trucs même après 50h, c'est quand même assez impressionnant !


  • Esthétique de folie : Wahhh, putain, mais c'est fou ce qu'on peut faire avec une vraie direction artistique ! Le moteur n'est globalement pas tout jeune ni ultra performant mais en attendant, c'est MAGNIFIQUE. Une dominance de rouge durant tout le jeu (qui sera d'ailleurs la couleur du jeu), un style qui est très proche de l'image des comics vu par les japonais (et surtout par Atlus, suffit de voir Catherine qui était dans la même verve artistique, probablement le même moteur d'ailleurs)


  • Ambiance sonore : Alors là, attention, c'est encore du génie, mais genre encore plus qu'avant (alors qu'on est déjà très haut) : La bande-son et l'OST sont absolument incroyable ! La chanteuse engagée pour les chansons, Lyn Inaizumi est IN-CRO-YABLE ! Parce que c'est une japonaise qui chante avec le même coffre et les mêmes vocalises que les chanteuses américaines de jazz, en faisant parfaitement illusion (j'étais persuadé avant de chercher que c'était une chanteuse américaine noire, tellement c'est réussi). De l'acid-jazz toppissime, le genre de truc qui vous fait mouiller votre froc dans une bar de jazz confidentielle au milieu d'une ruelle perdue du fin fond de Tokyo... Attention les décharges d'adrénalines, c'est très très fort ! Mention spéciale pour la musique Life Will Change qui accompagne le vol d'un trésor ( https://www.youtube.com/watch?v=lcE4-6QGgpc ), énormissime !



-Scénario : Ahhh, le scénario est plein de petit et grand rebondissement, j'ai personnellement pas vu venir celui qui termine le 3ème quart du jeu. Alors, oui, c'est de l'écriture japonaise, y'a parfois des facilités et faut adhérer à cet humour, mais si vous aimez les thèmes vraiment matures (pêle-mêle : Violence à l'école, agression sexuelle, suicide, plagiat, racket, extorsion, vol, meurtre...) vu à travers le prisme d'adolescent, alors vous avez frappez à la bonne porte !



  • Les thèmes : J'ai abordé les thèmes noirs, mais si ce jeu devait être résumé, ça serait un jeu sur l’insoumission, l'envie de se libérer, de faire sa révolution sur le monde, d'être soi-même, de contrer l'injustice et le laisser-aller. Dis comme ça, ça a l'air d'aller loin mais dites-vous qu'en plus, ça s'amuse à mélanger ces thèmes avec les travaux de Carl Gustav Jung, un ancien ami de Freud qui a notamment abordé le thème de la dualité de l'homme (Oui oui, le même qu'aborde un certain Joker dans Full Metal Jacket, qui étrangement, a le même pseudonyme que le héros du jeu... coincidence... ?). D'ailleurs, Persona vient du latin et désigne le masque que porte les acteurs. Les mêmes masques que les héros du jeu portent pour cacher leurs identités tout en essayant de faire sauter ceux qui se cachent derrière leur masque de bienséance tout en étant des ordures absolues... Et là encore, une force de l'écriture japonaise : Derrière le thème de la dualité de l'homme, il y a une caractéristique propre des jeux japonais : Personne n'est totalement mauvais. Tous ont des motivations propres qui n'excusent pas leurs actes mais qui cachent un bon fond, parfois lointain mais toujours existant...


J'aurai tellement de chose à dire. Mais jamais l'expression "Persona 5 est un voyage" n'a été aussi vrai à mes yeux. Jamais un jeu japonais n'a réussi à me redonner ce goût de l'aventure et du voyage, ni même ne m'a redonné une telle nostalgie de Tokyo, sa fureur, sa magie, ses lumières et ses ténèbres, son calme et sa saveur des petits coins encerclés par les buildings et les routes. Et la fin de ce jeu (rassurez-vous, je ne spoilerai pas) est comme ce moment déchirant que vous rencontrez face à n'importe quelle œuvre artistique, un livre, un film, une série, quand vous lisez la dernière page, quand vous regardez la dernière scène, quand vous laissez le générique défiler et que vous vous dire "Et je vais faire quoi maintenant, dans ma vie ?"


Persona 5 est un voyage. Un de ces voyages qu'on ne fait qu'à de très rares occasions dans une vie. Et si vous êtes prêt à investir de votre temps, laissez-moi vous dire que vous aller passer un des meilleurs moments de votre vie... Et si ça ne vous donne pas envie de fouler le sol japonais, alors... il n'y a plus rien à faire pour vous ! Et dernière chose, Persona 5 m'a réconcilié avec le genre du J-RPG que je croyais mort. Bravo, Atlus et la Team P, vous avez été d'incroyables pro !

Tony_Gendron
10
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Créée

le 4 juil. 2017

Critique lue 244 fois

Tony Gendron

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