Persona 5
8.5
Persona 5

Jeu de Atlus et Deep Silver (2016PlayStation 4)

La rencontre improbable entre Jung, le shonen et pokemon

Définir la saga Persona est une tache complexe. Tout d'abord, pour les néophytes il s'agit d'un spin off d'une sage culte au Japon et quasi inconnue en occident que sont les "Shin Megami Tensei". Pour faire simple, dans les Persona, vous incarnez un lycéen se découvrant des capacités exceptionnelles lui permettant de rentrer dans le subconscient de personnages déviants et de combattre leur "Persona", sorte de démon reflet de leur vice. Pour se faire, le héros est la seule personne pouvant capturer et utiliser des multiples Persona pour vaincre ses ennemis.


La ou la saga est intéressante c’est dans son parfait équilibre entre deux mondes difficilement réconciliable sur le papier, que sont la représentation fantasmagorique de la psyché humaine et la vie réelle adolescente. Et Persona 5 réunit ces deux pans avec une cohérence et une intelligence bluffante.


Pour commencer, le casting est très important dans les Persona et dans ce 5ème épisode, la galerie de personnage, tant chez les "méchants" que chez les "gentils", est incroyablement réussis. Même si on évite pas certains "clichés" ou poncifs propre aux RPG japonais, ce n'est jamais réellement rédhibitoire car l'écriture et les dialogues sont toujours pertinents et le jeu peut faire preuve d'une douceur ou à contrario d'une perversité tranchant littéralement avec l'image pop et légère de l'œuvre.


Graphiquement, le jeu est extraordinaire, non pas par sa qualité technique, mais pour sa direction artistique qui rentre allégrement dans mon top 3 de ce qui se fait de mieux. C'est coloré sans être jamais criard, ca explose dans tous les sens en étant toujours lisible, les menus sont visuellement très riches tout en étant parfaitement fonctionnels, bref on est là sur une réussite total.


Autre réussite majeur du jeu : sa bande son. D'influence jazzy/pop, les musiques sont excellentes, entêtantes et se mêlent parfaitement à l'esprit et la DA du jeu. On est devant un objet visuellement et musicalement parfaitement cohérent.


Pour rentrer dans le propos du jeu, Persona 5 est avant tout un jeu sur la dualité de l'être. Tout est dualité dans Persona; le gameplay donc (alternant les phases de simulateur de vie et de dungeon RPG); les personnages eux-mêmes cherchant leur "moi",leur "Persona" naviguant entre la futilité de l'enfance et les responsabilités de l'âge adulte; la société japonaise coincée entre tradition et modernité.
Car Persona est aussi un grand jeu portant un regard et une analyse sociologique fine sur le japon d'aujourd'hui, parlant pèle-mêle : du mal être adolescent, de la course constante à la réussite tant scolaire que professionnelle, de la difficulté des rapports amoureux adolescents.


Persona 5 arrive encore à améliorer une formule je pensais arrivée à maturité avec Persona 4.
Et c'est là sa force, car le passé de la saga est brillant et on constate tout de même une amélioration constante de la qualité des opus à chaque sortie de nouvel épisode. Quelle autre saga peut se targuer d'avoir sortie 5 épisodes en améliorant de manière croissante la qualité générale de ses jeux ?
Les combats sont plus dynamiques, l'outil de fusion plus clair, les donjons plus agréable avec la fin des couloirs aléatoires. Le tout sans jamais édulcorer la formule ou simplifier du contenu pour permettre d'élargir le public. Non Atlus fait le pari de la qualité et de l'intelligence des joueurs. Et ils ont bien raison.


Véritable simulateur d’empathie, Persona vous fait regretter d’avancer car au bout vous trouverez malheureusement la fin. Cette fin sera celle de l’innocence, de ce bel été passé avec les copains virtuels, de la drague au café du coin de la rue. Persona c’est votre adolescence, vos combats intérieurs et vos choix qui ont toujours des conséquences, c’est l’apprentissage du mal et de la folie, de la repentance et de l’amour. Bref Persona c’est la vie, et quand vous éteignez l’écran après le générique de fin vous êtes terriblement seul, abandonné de vos copains des cents dernières heures.


Non Persona 5 ce n’est pas la vie, c’est finalement bien mieux !

Créée

le 12 juin 2018

Critique lue 208 fois

Nostradamaus

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