Faire de l'art total 101.

Soyons honnête, je ne peux pas garder la surprise, ce jeu est clairement passé comme BGE dès les 10 premières heures. Il surclasse Okami, et Dieu sait à quel point j'aime Okami. Mais contextualisons un peu tout ça.

Persona est déjà sorti au Japon il y a quelques mois de cela, on est mi Décembre, et je découvre que la version PS3 est clairement identique à la PS4. Cette dernière est plus rapide, mais visuellement, on est dans la même qualité. Tout content, parce que j'ai pas de PS4, et que je voulais pas me résoudre à l'acheter pour un jeu, je regarde si il existera une version collector européenne pour la PS3. Plot twist, pas du tout, uniquement les versions PS4.
J'allais abandonner lorsque je vois le miracle, la version collector jap existe sous format PS3. Vite je m'empresse de me faire ce cadeau de Noël, et me voilà avec le jeu dans les mains presque un mois plus tard. Faut savoir que depuis le 3, je suis un gros fan absolu de cette série.

Je vais donc vous donner mon avis, sans spoilers. La lisez pas si vous voulez garder la surprise des nouveautés par contre, vu que je vais les décrire grossièrement.

Packaging Collector

Bon du coup j'vais me la péter un peu, parce que bon j'suis pauvre à cause de cette commande ! Mais c'est une collector vraiment cool, déjà parce qu'elle contient 5 CDs d'OST, un pour chaque épisode, et que avoir l'OST presque complète de toute la série en WAV, ça n'a pas de prix. Chaque CD est d'ailleurs très jolie, pourtant j'suis pas du genre à m'attarder sur la gueule de la galette quoi.
Avec, on a un très joli artbook. Je l'avoue, il est plus petit que ce que je pensais avoir vu, mais il a une page pour chaque personnage, principal comme secondaire. On n'oublie personne, et ça m'a plutôt surpris, je m'attendais à voir les quatre principaux et c'est tout.
On a aussi une lettre d'Igor, le vieux de la Velvet Room, qui nous dit j'sais pas quoi et nous laisse un genre de carte bancaire, je suppose que c'est du dlc, du coup osef un peu. La lettre et l’enveloppe sont jolie, mais bon je vois pas trop quoi en foutre.
Le tout est dans une jolie boite rouge, avec des illustrations de toute beauté. La boite restera fièrement visible dans ma demeure bien longtemps, je vous l'assure.

OK, de l’extérieur, ça a de la gueule, mais la bête renferme quoi?

Visuellement, le jeu envoie du lourd. Tout est beau, les menus s'enchaine avec une fluidité qui donne une impression de jamais-vu. Je ressens quelque chose devant de simples menus, j’ai vraiment du mal à y croire. Bon par contre, vous serez pas trop perdu hein, le jeu reprend le thème qui marche depuis longtemps; mélange slice of life de lycéen avec des donjons : ici les principaux ont un game design rappelant un peu le premier Dark Souls, qui permettent de débloquer des raccourcis au fur et à mesure de l'avancée, mais un autre donjon secondaire, le mementos, renoue avec la tradition des étages générés aléatoirement, qui permet d'accomplir des quêtes secondaires.

Niveau combat, la nouveauté, c’est le flingue. Chaque personnage a son type d'arme à feu, allant du lance pierre au fusil à pompe. Certains ennemis ont une faiblesse à cette arme, et chaque arme se joue à sa manière, permettant de faire des petites stratégies complémentaires de celles des anciens Persona : Vous allez encore viser les faiblesses pour faire un Hold Up. Nouveauté aussi dans le Hold Up, car s'il permet de terminer un combo avec masse dégâts, comme d'hab, il vous permettra aussi de racketter ou recruter les ennemis rencontrés, plutôt pratique pour éviter de dépenser trop d'argent dans des fusions. SI j'ai bien compris, on peut aussi choper des objets avec, mais j'ai encore des doutes après 20h de jeu, donc à confirmer quand j'aurais la version euro.

Y'a de nouvelles personæ, dont un type en particulier qui est inutilisable en combat (en tout cas j'ai pas trouvé comment les utiliser en combat) mais qui est bien pratique pour donner des attaques particulières pendant les fusions. Donc bah là encore, j'attends la version euro pour savoir si j'ai raté des points sur ces personæ nouvelles.

Enfin, le système d'approche discrète à été couplé à de l'infiltration en donjon, en profitant des environnements. Fonctionnalité plutôt cool, et franchement assez immersive, avec néanmoins des problèmes de caméras qui peuvent vous amener à vous faire remarquer et foncer dessus par un ennemi alors que vous vouliez seulement revenir en arrière.

Passé le système de combat et les donjons, que reste-t-il? Et bien la part de Slice of Life inhérente au genre, qui garde le même système; monter ses caractéristiques courage, intelligence etc pour draguer des gens ou se faire des amis, un système de voyage rapide étant implanté, ainsi que des rappel des lieux où on peut trouver les Coopérations (Social Link) à augmenter. Bref, le jeu est plus pratique, mais la multitude de lieu tend à me faire rusher les journées en allant à l'essentiel, là où le trois me donnait envie de me balader un peu avant de finir la journée puisque les lieux étaient moins nombreux. Néanmoins, la vie en grande ville, la monotonie des transports bondés, la ville certes grande et majestueuse de loin mais minuscule et renfermée à l’intérieure, l'ambiance bien lourde de l'urbanisation... Tout est retranscrit avec un grand travail.

Car la vraie force de Persona 5, c’est bien la maîtrise dont ont fait preuve les développeurs. Les images vont avec la musique, qui va avec le gameplay, qui fonctionne avec les images. On est dans un cercle majestueux. C’est très joli à dire, mais ça reste super abstrait. Le meilleur moyen de vous en faire une idée, c’est de foncer l'acheter pour le tester, vous comprendrez où je veux en venir. Persona 5 est une expérience, au delà d'un simple jeu. Il rend hommage au côté artistique du jeu vidéo, car tout est pensé pour que le joueur prenne du plaisir. Là où j'ai adoré des jeux comme Dragon Age Inquisition, car ils étaient fun, que le scénario me plaisait et que j'adorais y jouer, ici je ne parle pas de jouer, mais bien de ressentir quelque chose en jouant. Et quelque chose d'original, de nouveau, alors que pourtant la recette est presque la même que les autres épisodes. Mais on n'y pense pas. On est dedans. On est le personnage, et on ne sort jamais du jeu car rien ne nous permet de le faire, on n'est pas spectateur, on est ici réellement l'acteur.
Okami avait su user d'une méthode superbe pour nous donner l'impression d'être acteur, c'est dans son gameplay de pinceau. Persona 5 a ses petites méthodes personnelles, mais va encore plus loin dans l'interaction joueur->jeu.

La Narration

Espace que je ne me risquerait pas de juger maintenant; j'ai le jeu en japonais. Le jeu est assez clair pour que je comprenne le principal, mais je rate tous les dialogues et les subtilités du jeu. Je pense qu'elle est bien maîtrisée, car les précédents opus m'ont transporté 70 et plus d'heures durant. Celui-là, je pense, sera dans la même veine. Mais je reviendrais vous en dire plus en Avril.
En tout cas le jeu adopte la même méthode de narration que Dragon Age 2, qui était un choix que j'avais énormément apprécié bien que le jeu n'était pas folichon, et c'est bien plus maîtrisé que ce que nous avait fait Bioware. Après j'en suis même pas encore à la moitié quand je vous écris, 20h et moitié du deuxième donjon.

Conclusion

A l'heure actuelle, Persona 5 est passé d'un jeu ultra attendu a mon jeu préféré. L'ambiance du titre est superbe, et je prends du plaisir quelle que soit ma tâche. Ca faisait longtemps que j'avais pas vécu ça, et ça fait plaisir de retrouver ce sentiment d'une vraie œuvre, d'une expérience totale et ludique. Je pense que je vais le répéter souvent, mais on a ici l'exemple parfait de l'art total pour le jeu vidéo (Big Up Wagner et mes cours de théâtre).

Une expérience jouissive et maîtrisée.