Planète 51 : Le Jeu
3.5
Planète 51 : Le Jeu

Jeu de Pyro Studios et Sega (2010PlayStation 3)

Le cahier des charges bon film = mauvais jeu est respecté

Comme tout bon film d'animation qui se respecte, Planète 51 a logiquement droit à son adaptation sur consoles. La plupart du temps bâclées pour coïncider avec la sortie du film, le nouveau dessin animé des créateurs de Shrek ne déroge pas à la règle malgré l'envie de jouer la carte de l'originalité. Pyro Studios a réalisé une adaptation qui tient cependant plus du coup de bluff que du coup de poker.


La ville ouverte permet de faire les missions dans l'ordre que l'on veut. Comme son nom l'indique, Planète 51 : Le jeu est la version console du film sorti récemment sur grand écran. On retrouve donc Lem, l'extraterrestre aussi charismatique qu'une huître, ainsi que Chuck, l'humain qui atterrit sur la planète inconnue. Contrairement aux jeux tirés de films qui se contentent de raconter le long métrage à travers des niveaux insipides, Planète 51 se démarque des productions du même genre. Le jeu se déroule en effet dans une grande ville où il est possible de se déplacer à sa guise. Le gameplay se rapproche de celui de GTA, avec son système de missions disséminées aux quatre coins de la carte. Il est même possible d'enfreindre la loi en bousculant un passant, entraînant par la suite, l'arrivée de la police. Planète 51 est une version édulcorée de la saga de Rockstar. Totalement non violent (on bouscule les habitants, on ne les écrase pas) et dotés de dialogues simplistes, il ravira les enfants voulant jouer les caïds en herbe. En avançant dans le scénario, il sera même possible d'emprunter gentiment les véhicules des conducteurs. Des extraits du film ponctuent les moments importants de l'aventure. Si ces extraits sont agréables à regarder, ils tranchent en revanche radicalement avec l'aspect dépouillé du jeu.


Graphiquement, Planète 51 : Le jeu n'est pas une référence : les environnements sont fades et se ressemblent tous. Les couleurs ternes et le manque de détails apportés à la finition des décors et des personnages achèvent d'en faire un jeu indigne des consoles actuelles. Il n'est pas rare aussi d'avoir des moments de solitude, où l'on se contente simplement de suivre la route, sans aucun autochtone à renverser pour tenter de dynamiser les missions. Réparties entre les trois personnages jouables et avec un gameplay différent pour chacun des protagonistes, les missions ne parviennent pas à rehausser l'intérêt du soft. En dirigeant Lem, il faut réaliser diverses missions à travers la ville ; en prenant le contrôle de Rover (un robot ressemblant à Wall-E), le joueur doit trouver des matériaux dans une zone de jeu précise. Enfin, diriger Chuck permet d'appréhender le jeu sous un aspect infiltration, où il ne faut pas se faire repérer par les extraterrestres, peu habitués à voir un humain sur leur planète verte. Nombreuses et répétitives (tontes de pelouses, courses, livraisons de journaux), les missions sont un prétexte à rallonger artificiellement la durée de vie, si bien que l'on finit par se concentrer uniquement sur les quêtes faisant avancer l'histoire. La jouabilité désastreuse ne permet pas non plus de mener à bien les divers objectifs, obligeant à être constamment à l’affût pour éviter d'avoir à recommencer la mission. Les différents types de véhicules (vélos, voitures) ont tous une impression de lenteur, même avec le turbo enclenché. Remporter une course tient donc plus du hasard que de ses talents de conducteur. Tous ces défauts font qu'il faut être très patient pour avoir le courage de ramener Chuck sur Terre, et les nombreux temps de chargement n'aident pas à vouloir continuer. Planète 51 : Le jeu n'est pas le GTA conseillé aux moins de 12 ans escompté. Un produit destiné aux enfants ne signifie pas forcément qu'il doit être mauvais. Excepté le concept du jeu à ville ouverte, il ne lui ressemble en rien tant il est bâclé. Un jeu linéaire comme ses concurrents aurait alors été plus efficace pour le jeune public.


Planète 51 : Le jeu partait sur de bonnes bases avec son système de ville ouverte et son gameplay bac à sable, avec bon nombre de missions à effectuer. Si l'idée de s'inspirer de GTA est une bonne chose, il est dommage de voir qu'aucun effort n'ait été fait du côté de sa réalisation globale. La qualité graphique digne d'une PS2 en début de vie, associée à une jouabilité brouillonne ternissent l'ensemble, pour en faire un mélange indigeste. Ce n'est pas aujourd'hui que l'on pourra ne pas être un brin pessimiste sur les jeux adaptés d'un film.

dondz
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le 27 sept. 2010

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