Inégal mais jouissif

Je l'attendais fébrilement et je n'ai été qu'à moitié déçu. Je retrouve toujours les qualités du premier opus mais je lui ai trouvé également de nombreux défauts, et notamment la redondance. Environ le premier tiers du solo est une une exposition de l'univers. Entre chaque chambre de test, les blagues qui nous surprenaient dans Portal 1 ne m'ont pas surpris dans ce 2. L'humour n'a pas évolué d'une ride et quasiment l'intégralité des personnages, y compris Glados que j'ai trouvé exaspérante au bout d'un certain temps, sont lourdingues. Tous sauf Wheatley, exceptionnellement interprété par Stephen Merchant qui apporte autant de nuances que nécessaires pour nous faire oublier la froideur et la lassitude des niveaux, lorsqu'il ne nous accompagne pas.

Les puzzle en eux-même sont plus simples, voire même trop simples. Clairement adaptés en tout cas à un consoleux qui va mettre trois heures à ajuster son curseur. Mais l'intérêt pour moi dans Portal est de son gameplay narratif. Et de ce point de vue-là, c'est un semi-échec. J'ai vraiment eu l'impression que les développeurs avaient créé la structure du jeu puis qu'ils ont rajouté, seulement ensuite, une couche scénaristique par-dessus, à la toute fin du processus. Il en résulte un rythme inégal dans l'évolution de l'intrigue, un humour qui ne fonctionne pas toujours (à l'exception de quelques punchlines bien senties) et l'idée d'un jeu construit bloc par bloc sans cohérence du début à la fin.

Le gameplay heureusement a été bien enrichi par les nouvelles idées (le gel, les parois transparentes...) mais qui s'avèrent pas suffisamment exploitées à mon sens (on en revient à la non-difficulté du jeu). Mais la grande force de Portal 2, et j'espère qu'elle continuera de l'être au fur et à mesure que la communauté l'enrichira, c'est son coop - lui aussi, assez facile mais très plaisant et même vraiment marrant. A vrai dire, Glados est plus drôle dans le coop que dans le solo. J'aurais même été tenté de dire que le coop, plus que son solo, est la suite logique de Portal 1, au moins dans l'esprit.

Au final, Portal 2 est surtout génial par ce qu'il promet, et non par ce qu'il propose.