Prey
7.4
Prey

Jeu de Arkane Studios et Bethesda Softworks (2017PC)

( Critique sans spoil )


Prey, pour moi a été un très bel hommage à « System shock » Etendard du genre cyberpunk. Même si en l’occurrence le jeu ne met pas en avant le genre en question mais plutôt le « Néo-Deco », il reste néanmoins pour ma part le successeur spirituel de ce dernier.


Prey est un FPS/RPG qui nous raconte l’histoire d’un scientifique : « Morgan Yu » qui se retrouve bloqué dans une station spatiale. Votre aventure se résumera à découvrir les secrets qui tournent autour du protagoniste et de la station.


Dans cette critique, je vais aborder 3 points que j’estime essentiels : le gameplay, le design et l’histoire/le background.



GAMEPLAY



En matière de gameplay Prey est un vrai bol d’air frais. On a déjà vu des jeux qui se servent de la physique pour rendre le jeu plus intéressant, et là, il faut dire que l'on a énormément d'éléments qui tournent autour, et c'est ce qui fait en partie la force du gameplay. Le fait d'avoir implémenté la possibilité de soulever les objets lourds avec une compétence permet à la fois de débloquer des passages, de créer des plateformes, mais aussi de s'en servir comme projectile.


D’ailleurs j'ai trouvé personnellement que les armes et outils étaient utiles de leurs découvertes, jusqu'à la fin du jeu. Il n'y a pas vraiment d'armes moins efficaces que d'autres, elles ont juste des utilités différentes. Parlons d’abord du Cannon à glue. C'est à la fois une arme défensive qui peut bloquer temporairement les ennemies, et un outil. Il permet au joueur de créer ses propres plateformes et d’accéder à des zones habituellement inaccessibles, il peut boucher les fuites d'air, de gaz, et protéger le joueur des arcs électriques. Il y a vraiment un effort qui a été fait dans la création de cet objet qui va nous servir tout au long de l'aventure. Il y a également l'arbalétrière qui à première vue est inutile, c'est vrai, quelle peut être l'utilité d'une arbalète qui tire comme projectile des carreaux en mousse ? Eh bien, elle va permettre de tirer sur les boutons ou carrément sur les écrans tactiles pour débloquer des passages au joueur. Bon sinon on retrouve les classiques armes à feu et autres armes expérimentales à énergie pour se défendre. Et quasiment toutes les armes sont améliorables, ce qui permettra notamment de spécialiser vos préférées.


D'ailleurs en matière d'évolution, on est plutôt bien servi : il y a 3 arbres de compétences classiques qui vous permettent entre autres de pirater les portes et Pc de la station, ou encore de soulever des objets de la taille d'une voiture. Mais en plus de ça, vous avez accès à encore 3 autres arbres qui concernent des pouvoirs surnaturels que vous allez pouvoir voler à vos ennemis. J'ai essayé d'avoir tous les pouvoirs et j'en étais à peu près à la moitié en 35 heures de jeu, autant dire que vous allez devoir faire un choix.


Il y a également un système de « puces » qui sont en réalité des modules qui se placent sur la combinaison du personnage et vous octroie des bonus. De même pour l'objet qui vous permet d'utiliser les pouvoirs.


Le bestiaire du jeu fait, lui aussi, dans l'originalité avec ses mimics, petite créature capable de prendre l'apparence des objets alentour. Autant dire que j'ai été surpris plus d'une fois. Par ailleurs, on sera souvent confronté aux mêmes types de créatures qui sont finalement des dérivées plus puissantes de monstres déjà existants. Je n’ai cependant pas trouvé ça gênant, car les combats restent très fun dans l'ensemble.


Le système de craft est lui aussi très intéressant. Vous allez récupérer un bon nombre d’objets et autres déchets qui pourront être recyclés pour faire de la matière. Les objets récoltés vous donneront différents types de matières qui vous seront utiles ensuite pour crafter des objets utiles tels que des munitions, des packs de soins etc.. C’est une façon intelligente de simplifier le craft tout en gardant la richesse des objets que l'on peut trouver dans la station



DESIGN



Le level design de ce jeu m'a vraiment épaté. Je peux vous assurer que les zones labyrinthiques de Talos 1 (la station) vous feront vous sentir vraiment libres, tout en étant confiné dans l’espace. Mais rassurez-vous, on est tout de même très près de notre cher satellite naturel. Les sorties dans l’espace en Zero G vous laisseront tout le temps d’admirer la Lune.


J'ai eu cette sensation durant mon aventure d'être dans un lieu qui existe vraiment. Pas seulement pour les graphismes non. Surtout en ce qui concerne la station et ses nombreux lieux. Talos est pour moi un chef-d'œuvre de conception. On a vraiment l'impression de se trouver dans un satellite fonctionnel. La station propose des pièces classiques de vie pour ses employés : chambres, restaurant, toilettes… et puis des lieux plus vitaux tels que le générateur d’atmosphère, la centrale électrique, l'arboretum et ses cultures. On a vraiment l'impression que la station a réellement été conçue pour que l’on y vive, et ça donne un réalisme et une cohérence à l'espace de jeu non négligeable. Il y a tellement de façons d'accéder à votre destination. On finit par se perdre presque volontairement pour trouver la moindre petite pièce qui nous est potentiellement passée sous le nez.


La station regorge de petits bruits placés ici et là qui ont le mérite de lui donner vie, et par la même occasion de vous effrayer légèrement. On n’est pas dans un jeu d'horreur, mais il y a néanmoins une ambiance très pesante et j'ai noté quelques screamers. Ce qui est fascinant avec l'ambiance, c'est que c'est glauque tout en étant très beau. On a une impression que le temps s'est figé au moment de l'élément perturbateur. Découvrir l'histoire et les secrets de Talos 1 fut un réel plaisir ! J'ai même parcouru la station plus d'une fois afin de refaire des zones qui m'étaient inaccessibles.



HISTOIRE



Je dois admettre que s’il y a un point qui est critiquable, c’est l'histoire. Attention l'histoire de Morgan Yu est intéressante, mais il ne faut pas s'attendre à quelque chose d'exceptionnel. Il y a quelques rebondissements qui font qu'elle captive le joueur et lui donne envie d'aller plus loin pour en savoir toujours plus. Mais disons qu'ils auraient pu faire mieux et bon sang cette fin qu’est-ce qu’elle est frustrante. Aussi il y a quelques points aurais mérité de plus ample explication. Mais bon malgré tout ça, j’ai quand même pris du plaisir à avancer dans les quêtes.


Il fallait s'y attendre notre cher Prey s'inspire de la narration du background de system-shock avec ses nombreux mails et fichiers audio éparpillés dans toute la station. Et je sais bien que ça ne plaira pas à tout le monde parce que ça fait quand même beaucoup de lecture. Mais il faut dire que le Background s'en voit fortement étoffé et je peux vous assurer qu’il est qualitatif.



Conclusion



Bien que le jeu dispose de tous les avantages pour être apprécié, il n’est pas très connu du grand public. Et quel gâchis, car il y a eu un gros travail de la part des développeurs. J’ai personnellement adoré l’expérience, et je le conseille à ceux qui cherchent un bon FPS/RPG solo, car je sais bien qu’il y en a peu et de moins en moins. Espérons qu’Arkane envisage tout de même de faire une suite.

GabrielCombe
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 8 janv. 2018

Critique lue 388 fois

4 j'aime

Gabriel Combe

Écrit par

Critique lue 388 fois

4

D'autres avis sur Prey

Prey
F_b
4

Le Recyclage pour les nuls

J'ai finalement sauté le pas suite à l'enthousiasme extrême de ceux qui sont aller jusqu'à l'ériger au panthéon. La chute fut raide, puis s'ensuivit une relation de vieux couple jusqu'à ce que la...

Par

le 18 mai 2017

34 j'aime

21

Prey
Asarkias
10

L'Homme dans le labyrinthe

Depuis ses humbles débuts avec Arx Fatalis et Dark Messiah, jusqu’à la consécration avec Dishonored, Arkane n’a jamais caché l’influence considérable des titres de Looking Glass et Ion Storm sur...

le 2 juin 2017

32 j'aime

4

Prey
Floax
8

Prey for Talos

Ce qui définit Prey fondamentalement, c'est sa cohérence et son organisme qui sont au centre de tout ce que le jeu propose, et c'est ce que soulignaient la presse et les joueurs à sa sortie. Le jeu a...

le 5 août 2018

23 j'aime

2

Du même critique

The Elder Scrolls: Arena
GabrielCombe
6

Un Opus pas si "The Elder Scrolls" que ça et pourtant !

On parle bien du premier titre qui fut finalement la genèse de la série. Quand j'ai lancé le jeu la première fois et que j'ai entendu ce bon vieux son de clavier midi, je dois avouer que j'ai presque...

le 21 oct. 2016

2 j'aime

Linea Aspera
GabrielCombe
9

Ou l'album qui m'a valu un ascenseur émotionnel

Lors de la découverte de cet album, j'étais extrêmement satisfait d'enfin trouver un aussi bon groupe. Puis, j'ai tristement découvert qu'ils étaient inactifs depuis 2013. Et je cherche encore...

le 3 nov. 2016

1 j'aime