Rage est un cas atypique dans le monde des FPS. Je ne reviendrais pas sur les auteurs du soft qui ont déjà fait leurs preuves, avec notamment les séries Doom & Quake, tout le monde le sait déjà.
Rentrons dans le vif du sujet. Après 20 heures de jeu sur la campagne solo, je peux le dire, Rage est un bon jeu bien qu'entaché de problèmes qui l'empêchent de devenir culte comme c'était le cas sur les précédentes productions d'Id Software.
Tout d'abord, forcément, le moteur graphique, en demi teinte. Certes, celui ci permet l'affichage d'un grand nombre de choses à la fois. Les décors sont magnifiques de loin, c'est indéniable, mais alors, de près, je ne vous raconte pas. Les textures se chargent très lentement, si bien que lorsque l'on tourne rapidement sur soit même ou que l'on arrive dans une nouvelle zone, les textures s'affichent et se lissent en direct. La version à laquelle j'ai joué (PS3) serait la plus touchée par ce problème, mais en 2012, clairement, c'est inacceptable. A juste titre, les joueurs l'ont décrié à sa sortie. Néanmoins, même si ce problème vient nous frustrer jusque dans les dernières heures de jeu, une autre partie de la boîte a visiblement bien fait son boulot. La direction artistique est réellement magnifique, on se prend à s'émerveiller face à de lointains décors complexes, une foule de détails, des univers variés et une richesse visuelle en général. C'est simple, le wasteland est beau et réaliste. Bon, sur ce point là, ne tombons pas dans le panneau. Contrairement à ce que pouvait laisser les phases en véhicule, le jeu n'est pas un monde ouvert. Juste des passages où il faut aller d'un point A à un point B, sachant que chaque zone est soit un niveau fermé du jeu soit une ville. Ces phases là donnent lieu à de bons gros niveaux de shoot old school, avec parfois de rares boss, mais toujours plaisantes à jouer ... à tel point que certaines quêtes annexes (en répondant au tableau des petites annonces ou en parlant avec les civils) nous font généralement refaire le niveau mais d'un autre point de vue, avec un autre passage voir tout simplement à l'envers. Du recyclage certes, mais on y découvre à chaque fois de nouvelles choses, et l'IA tiens pour une fois la route, n'hésitant pas à changer de planque, de courir en zigzagant, ou de sauter sur les murs.
Parmi les activités annexes d'ailleurs, les courses sont tout à fait faisables, grâce à des bonus que l'on peut acheter et qui facilitent grandement la tâche. En gros, imaginez jouer à Mario Kart avec une protection de quelques secondes vous permettant de contrer les carapaces bleues lorsque vous êtes en tête. La protection assure en effet bon nombre de courses, évitant ainsi de se faire piéger au dernier tour. En dehors des courses, il y a des rallyes qui sont en fait des zones remplies de checkpoints. Une fois que vous avez retenus les emplacements des différents checkpoints, en 3 ou 4 essais grand maxi c'est dans poche, même avec une IA qui n'hésite pas à camper à un moment donné.
En plus de cela, pour rallonger la durée de vie et argumenter mes 20 heures de jeu, comptez
quelques mini-jeux tels qu'un jeu de carte (jeu que vous vous constituerez tout au long de l'aventure, les meilleures étant logiquement placées dans les derniers niveaux), un jeu de hasard, un memory musical, le jeu du couteau (également visible dans le dernier Red Dead Redemption) et 18 sauts en véhicules à effectuer.
Le jeu est quand même relativement facile, et ce même en mode cauchemar. Pour ainsi dire, le seul moment du jeu ou j'ai vraiment eu du mal fut le premier épisode de Mutant Bash TV, manquant de munitions et l'ayant fait tôt dans le jeu. Par la suite, il vous suffira de vous planquer pour régénérer votre santé, de faire bon usage des deux défibrillateurs (ça c'est cheaté) et des objets à fabriquer. Ca aussi, ça facilite grandement la tâche. Je n'ai même pas compris l'intérêt des bandages, c'est dire. A l'approche de la fin du jeu, je n'ai même pas usé de toutes mes tourelles ni de mes sentinelles sur pattes, prévoyant un combat final qui ne viendra .. jamais.
La fin, parlons en. Comment ne pas être frustré par une fin sans gros boss dans un jeu de la part d'Id Software ? Il n'y a presque rien à spoiler, à priori vous vous serez déjà lassé de l'histoire assez bateau (vous rejoignez les gentils rebelles pour combattre la méchante autorité qui en fait contrôle les mutants), pour vous dire que la cinématique de fin laisse un goût d'inachevé. On en vient à se demander pourquoi on nous balance une grosse arme pour le dernier niveau si c'est pour ne l'utiliser que face à une horde de mutants pas spécialement durs à abattre (voilà, je vous ai spoilé le combat final sans que vous vous en aperceviez).
Néanmoins, si je l'ai fini, que j'ai pris du temps à débloquer toutes les quêtes annexes, essayé de débloquer un maximum de trophées, c'est que le jeu m'a quand même plu. Ces phases à pied, le shotgun à la main et le - très - joussif wingstick dans l'autre, m'ont rappelées le grand savoir d'Id Software en la matière.
Ps : J'oubliais de préciser qu'une zone visible dans le jeu (où l'on rentre par une plaque d'égout) est uniquement accessible via un DLC. Pratique une fois de plus honteuse.