Rayman
7.5
Rayman

Jeu de Ubisoft Montpellier, Michel Ancel et Ubisoft (1995PlayStation)

https://youtu.be/mXthcC74hOU
https://youtu.be/0RSUqDkPv5Q
https://youtu.be/78nZ8u-L0oY


https://www.youtube.com/watch?v=fwS5J-V5gaU&t


Ohlalalalalalaaaaaa, pfiouuuu, mon dieu mais AU SECOURS !!!


Rarement j'aurais joué à un jeu aussi frustrant du début à la fin.


J'ai toujours été surpris par ces créateurs sadiques qui développent des jeux familiaux tout public, mais qui sous leurs magie enchanteresse, se cachent une force démoniaque et ténébreuse, tel ce Mister Dark qui nous aspire de plus en plus dans ses entrailles machiavélique. Car vous l'aurez compris, comme bon nombre de jeux de plateformes en 2D, le sympathique sentier trompeur qui nous promène par la main dans la joie et l'allégresse, nous obligera à nous enfoncer de plus en plus dans les entrailles de la terre, sombrant dans la caverne dans l'antre de la bête, où le petit sentier moqueur se transforme de plus en plus en escalade ardue du parcours du combattant.


Ce n'est donc pas la 1ère fois que les pauvres enfants se font avoir de la sorte. Megaman nous promettait des super-pouvoir pour mieux vaincre nos ennemis, mais encore faut-il réussir à les vaincre avec le bon choix des pouvoirs obtenus. Tortue-ninja reprenant l'univers de la série animé (que celui du comic mature), avait finalement plus penché pour la souffrance du comic que le fun juvénile du dessin animé. Castlevania s'inspire clairement de Dracula (vu qu'il s'agit des boss finaux à chaque fin de la franchise). Mais là encore sous son ambiance gothique et vampirique, il n'y avait aucune hémoglobine qui assoiferait ces êtres immortels.


Rayman à un univers féerique, magique, adorable et tout mignon, et pourtant il cache bien son jeu. Il est cruel, impardonnable, exigeant et sans pitié. Prenez garde, ne vous laissez pas bercé par ses douces musiques envoûtantes de sirènes qui vous chantent d'illusions piégées, et observez sa vraie nature de Gremlins bien Dark, sous son âme poétique ensorcelée.


Jusqu'ici tout va bien. L'important n'est pas la chute, mais l'atterrissage.


Ce pauvre Rayman est complètement masochiste, on se fait tellement martyrisé, que c'est limite plus un die and retry, et que passé le stade de la colère on passe à la déprime.


Parce qu'il est cartoonesque (plus dur qu'Earthworth Jim, mais moins loufoque que lui), les pièges imprévisibles sont légions dans cet univers un peu fou à la Tex Averry. C'est à s'arracher les cheveux de la tête, qu'on aurait tant aimé à le faire à cet hypocrite d'imbécile heureux incapable de se tenir correctement, comme dans ses glissades qui nous emmène où on veut sauf sur Terre, à en perdre la raison.


Mais aussi étrange que cela puisse paraître, ce n'est pas sa difficulté qui m'amène à le juger ainsi. Non. C'est son impossibilité d'être finie dans son entièreté.


Un jeu trop simple est ennuyant, mais un jeu trop difficile est décourageant. Toutefois cela n'a de sens qu'en fonction du genre joué. Les Die and retry ont un gameplay concentré là-dessus, mais cela dépend aussi de la distribution des checkpoints.


Si l'on pouvait sauvegarder quand on veut dans ce genre de jeu, se serait trop facile, vu qu'il s'agit de survivre avec 1 point de vie. De ce fait pas de choix de difficultés, on vous impose celle-ci.


Rayman n'est pas considéré à proprement parlé comme ce style de jeu. Il est du même gabarit que Sonic et Mario. Mais il est tellement difficile, qu'on hésite à le catégoriser dans cette autre catégorie maléfique.


L'inertie nous transporte comme une feuille emporté par le vent, tout est contre nous, on à des soudaines apparitions brutales qui sortent de nuls parts où le ciel nous tombe sur la tête. De l'imprévisibilité en permanence à tel point qu'on ne s'est même plus où mettre les pieds (si encore ceux-ci arrivent à tenir sur place), les patterns des boss, s'agripper pour ne pas tomber, se balancer de liane en liane toujours au-dessus de cet immense néant.


C'est d'ailleurs l'une des raisons pour laquelle je m'interroge sur l'utilité d'avoir des vies puisque de toute façon dès qu'on se fait toucher, on se fait éjecter (quasiment sans temps et espoir d'une invincibilité permise), et donc aucune chance de se remettre sur pied.


Je veux dire prenons Sonic qui pourtant comme son nom l'indique est Supersonique. Combien de fois on se fait toucher dans Sonic ? Mais ce n'est jamais bien grave car il suffit d'un anneau (Mon précieux) et tout va mieux dans le meilleur des mondes.


Pour rayman non, sous sa diversité colorée à son âme enfantine et musicale (notes de musiques, univers scolaire des gommes, crayons, encres, somewhere over the rainbow ou des cieux, la forêt qui danse de tout son être, les cavernes, le parcours de tableaux enchanteurs)... on meurt TOUT LE TEMPS.


Je crois qu'il est même impossible de gagner des continues, et donc de tout recommencer encore et encore jusqu'à connaitre PAR CŒUR le jeu du bout des doigts à chaque fois que vous utiliserez votre poing (euh celui de Rayman, mais bon le vôtre se fera souvent plus entendre que le sien). C'est pourquoi il faut sauvegarder VRAIMENT au bon moment, sinon vous êtes quasiment foutu.


Le jeu demande une précision de dingue. C'est ce que les américains appellent le Pixel Perfect. Donc non pas au mètre près, encore moins au cm près, et pour rien au monde au mm près, mais au pixel près. Non mais vous-vous rendez compte ? Mais comment voulez-vous que dans des conditions pareilles des bambins finissent un tel jeu destiné pourtant tout public, si même des adultes n'y arrivent pas ?


Ah mon pauvre Rayman, je ne sais pas qui est le plus fou entre nous 2, peut-être suis-je plus maso que toi, car au fond j'ai vraiment aimé ce jeu. Évidemment que je ne suis pas aussi sadique que ceux qui t'ont donné la vie pour mieux te voir mourrir dans d'atroces souffrances (le scrolling, l'eau qui monte, les chutes, le verglas, les embuscades... bref tout y est). Mais ton univers magique de dessin animé pleine de tendresse est touchant, et un véritable régale à la vue et aux oreilles.


J'aurais réellement voulu lui mettre 9/10. Mais c'est impossible. Car ce talentueux Michel Ancel (très doué pour ces appels à l'aventure entre rêve et cauchemard dans une dose de loufoquerie) estime qu'il faut absolument tout finir à 100%.


Et là je dis NON !


Non monsieur Ancel, j'adore votre style, mais là c'est plus possible. Le jeu est suffisamment dur comme ça, qu'il me paraît juste mais consternant d'obliger le joueur à tout se farcir ce qu'il avait déjà fait auparavant.


On en revient à les Ghost'n Goblins qui pour une raison d'une débilité profonde, forçait le joueur à refinir le jeu une 2ème fois; quelle raison saugrenue. Par ailleurs heureusement que Rayman n'est pas chronométré (là- dessus on peut s'en réjouir).


Comme cette distribution de sauvegarde manuelle (quand on vous propose de sauvegarder) et automatique (sauvegarde comprise rapides et les checkpoints qui disparaissent comme des points de passages à chaque Game Over. Ce que évidemment n'a que ce jeu), ces repassage de parcours ont déjà été parcouru, et quoi de plus pénible de vous taper TOUT le chemin jusqu'à enfin pouvoir arriver à l'escalade de la mort que vous redoutez tant. Tel un savant fou, on expérimente toutes les expériences possibles et envisageable, jusqu'à ce que la chance et le hasard parfois sont les facteurs de réussite à votre découverte du jour. Vous vous prenez la pomme de Newton en pleine poire et essayer vainement de comprendre et d'anticiper avant que la mort n'est raison de vous. Mais lorsque vous vous prenez des quantités de pommes dans la tronche, vous n'avez plus le temps de réfléchir et vous avez du mal à digérer.


C'est ce qui arrive en pleine vitesse de gravité où on a aucune idée de ce qu'on va faire, et pire de où l'on va.


Pour dire les choses plus pleinement, suite à l'histoire du jeu, vous devez libérer tous les êtres lumineux emprisonnés dans leurs cages sombres. Seulement voilà il faut TOUTES LES TROUVER.


Je sais bien qu'il s'agit de l'histoire du jeu, mais est-si important ? Va ton reprocher à notre modeste plombier de ne pas avoir visité tous les châteaux des 7 mondes, s'il a osé pris les harricots magiques pour prendre des raccourcis ? Plus tard les jeux de Rareware, ne nous force jamais à tout prendre pour arriver à la fin, mais disons au moins 80% du jeu.


C'est donc ainsi que je tourner en rond après avoir vaincu ce terrible scorpion à travers toute l'étendue de la carte du voyage. J'étais perdu.


Dieu soit loué il existe maintenant
Internet, mais si rien n'était écris sur la notice, alors comme ce Rayman les bras m'en tombent.


Peut-on noter un jeu non finit ? Telle est la question de ce Rayman. Nul doute que je l'aurais terminé jusqu'au bout, en profitant de toutes ses merveilleuses friandises et de ses cadeaux précieux (Pour ceux qui ont réussis à aller jusqu'au bout de ce cirque), mais tout me retaper infatiguablement m'épuise à revisiter des lieux que j'ai déjà fréquenté et où une once de magie s'est envolé. Surtout en essayant de percer tous ses mystères, et les mystères sont secrets.


Je vous laisse avec cette discussion en plein visionnage :


2 amis voient un film à la télé, mais l'un des deux rembobine :
-Mais qu'est ce tu fous ?
-J'ai pas compris c'est qui ce gars là ?
-Il s'appelle Marc, bon sang suis un peu, on vient de le voir y'a même pas 5 minutes.
-Ah ok excuse.


Le film repasse en lecture depuis cette reprise en arrière. L'agaceur essaye de suivre mais l'aggacé soupir. Pourquoi revoir des scènes qu'on a déjà vue, ça gâche le film ? Mais ce n'est pas grave, dans 5-10 minutes on va pouvoir continuer à avancer. Ça y est on y arrive mais ...


-Mais quoi encore ?
- Je comprend rien à ce qu'il se passe, tu peux m'expliquer ?
- Est-ce qu'il serait possible de pouvoir suivre du début à la fin, dans des conditions normales et acceptables, sans interruption permanentes pour un oui ou pour un non ? Je veux bien qu'on se pose des questions, qu'on puisse prendre des pauses, de prendre le temps de réfléchir, de se souvenirs de nos souvenirs acquis au cours du temps, de ce qu'on a réussis et échouer à saisir, mais y'a un moment où trop c'est trop et il faut y aller. Dans la vie on ne revient pas toujours en arrière, et il faut aussi aller de l'avant.

Analyzer-Robot
4
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Pas aimé

Créée

le 20 juin 2021

Critique lue 121 fois

1 j'aime

Analyzer Robot

Écrit par

Critique lue 121 fois

1

D'autres avis sur Rayman

Rayman
Malipit
8

Amour vache.

Rayman ressemble aux gremlins: Il commence par te montrer son visage tout mignon de mogwaï, ici représenté par des environnements colorés et enchanteurs. Puis vient le moment fatidique où il révèle...

le 30 janv. 2013

14 j'aime

1

Rayman
C4stor
9

Cultissime

Rayman, premier du nom. Un titre clef pour le genre de la plate-forme, noble ancêtre d'une lignée plus ou moins prospère de descendants, cet épisode là a tout pour lui. La jouabilité est aux petits...

le 10 mai 2012

6 j'aime

Du même critique

Barbie
Analyzer-Robot
7

I'm a Barbie Girl in a Barbie World

Le monde est-il devenu fou ? Pourquoi comparez Barbie avec Oppenheimer ? C'est justement parce-qu'ils sont radicalement différents qu'on les comparent. Ou alors plutôt devrais-t'on dire qu'on en...

le 13 sept. 2023

2 j'aime

The Suicide Squad
Analyzer-Robot
3

Absurde Méchanceté

Le 1er Suicide Squad fut un échec. On me l'avais prévenu. J'ai pourtant cru ici que c'était bien lui. A en croire les critiques, il est clairement supérieur au 1er. Ben faudra m'expliquer, parce-que...

le 31 mars 2022

2 j'aime

Les Éternels
Analyzer-Robot
5

Dieu est mort, rien n'est éternel

Je commence à être fatigué de ce genre de film. Non pas que je n'aime plus les gros blockbusters américains (majoritairement je préfère le cinéma américain qui a toujours été plus doué à divertir...

le 8 déc. 2021

2 j'aime