Après des semaines et des semaines de randonnées équestres voilà que se termine enfin Red Dead Redemption 2. Enfin ? Oui il faut l'avouer j'avais un peu hâte que ça se termine, las de ces longueurs de l'épilogue et d'un jeu qui n'avait plus grand chose à m'offrir pour me tenir en selle (sic).


Pourtant le jeu de Rockstar m'a fait faire de belles découvertes, et il n'est pas question ici de cracher sur ces jolis moments passés. J'ai été surpris agréablement par son parti pris presque "jusqu'au boutiste" qui nous plongerait presque dans une simulation de cow boy, ou plutôt dans un jeu de role play de cow boy (la nuance est là).
Ainsi dans Red Dead Redemption, du moins pendant une partie de l'aventure, on prend plaisir à se la jouer véritable cow boy, on chasse quelques animaux pour se nourrir, on marche en ville et on attache son cheval sagement, on lambine, on s'approprie un territoire vaste et sauvage, on avance guère dans le scénario. Et le charme du jeu opère ; on se fait accoster par des pnj aux répliques variées et réalistes, on tombe sur des maisons révélant quelques surprises (que l'on taira ici), on suit des pistes menant à des chasses au trésor ou autres trouvailles plus glauques ou insolites et la joie de mener son cheval sur des petits sentiers de montagnes fait défiler le temps sans laisser au joueur l'inquiétude de ne pas s'engouffrer dans le scénario.


Il fait dire que les missions de ce dernier ne donnent pas envie de se précipiter ; on découvre très vite que leur intérêt en terme de gameplay est proche du néant, subissant le poids des âges d'une méthode Rockstar qui n'a pas voulu ou su évoluer plus radicalement. On fixe les points rouges sur le gps, les gunfights sont décevants, on suit des pnj qui font et disent trop de choses, ne laissant aucune approche différente au joueur. Rockstar a fait un film intéractif plus qu'un jeu. En tout cas sur ce plan là. Pas assez de liberté, hormis celle de l'open world, et des tonnes de choses qui ne servent à rien (le campement a là encore plus d'utilité en terme d'ambiance, là dessus il est même époustouflant, qu'en terme d'apport de gameplay), une gestion de la difficulté inexistante !
Les développeurs ont su créer un monde, une époque et des personnages (encore que ce point peut se discuter tant l'écriture manque de souffle dans cet épisode), bref un cadre magnifique et techniquement bluffant, mais cette structure n'arrive pas à incorporer de véritables mécaniques de jeu, au sens purement ludique du terme. Ce qui fait que passé les débuts prometteurs... on s'ennuie.


C'est vraiment dommage quand on voit la témérité de l'approche que l'on qualifiait de radicale, de constater que cela ne sert qu'un propos narratif et environnemental mais pas ludique.
Pour autant RDR2 n'est pas qu'une coquille vide, il serait injuste et brutal d'établir un tel constat ; mais il se traîne quelques boulets de l'époque ancienne et quand on voit le temps de développement conséquent on ne peut s'empêcher de regretter que celui-ci n'ait pas été utilisé un peu plus pour retravailler la formule et les mécaniques de jeu et moins pour la modélisation ou la mise en scène de quête qui n'ont finalement d'intérêt que dans leur mise en valeur... et non dans leur accomplissement même.


A aucun moment on ne se dit en terminant le jeu qu'on referait bien un petit chapitre ou que l'on relancera le jeu dans quelques années. On est un peu soulagé que cela se termine, on savoure les quelques jolis moments du jeu, les ballades dans St Denis la nuit, l'exploration pas avare en petites découvertes (mais là encore pas de gameplay comme dans Zelda). Avant de passer définitivement à autre chose.

ngc111
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le 19 déc. 2019

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ngc111

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