Resident Evil par diegowar

On ne le présente plus, Resident Evil est le fameux jeu qui a fait connaître le genre de Survival Horror, et donné envie à plein de développeurs de faire le leur en s'inspirant de celui-ci.

Resident Evil ressemble lui-même bien sûr à Alone in the Dark, qui à l'époque avait déjà apporté la majorité des codes essentiels du genre, mais le feeling est au final assez différent, et les deux jeux ont vraiment chacun leur propre personnalité.

Le jeu ne fait pas de cadeaux aux débutants, et le tout début du jeu est d'ailleurs pour moi une des parties les plus dures. Car pour peu qu'on n'économise pas parfaitement ses munitions, on peut se retrouver coincé dans un fin couloir contre un zombie, avec notre seul couteau comme moyen de défense.

Et autant le dire tout de suite, le couteau c'est de la grosse daube. Il est presque impossible de l'utiliser de façon sécurisée, les zombies peuvent à tout moment faire un jet d'acide ou tendre leurs grands bras. Le jeu ne nous permet donc pas du tout de se faire un stock de munition, et il faudra user de tout son arsenal pour affronter les résistants ennemis.

Et de même, et ce qui est pour moi une des grandes qualités de Resident Evil et de ses suites, c'est son gameplay de déplacement et de visée qui est pensé de façon raide, car c'est grâce à sa lourdeur que toute la tension se crée. En effet si l'on pouvait facilement faire des roulades et tirer en courant dans toute la baraque, un zombie, même s'il veut vous manger, ne serait pas un obstacle plus effrayant que ça.

Pour créer l'effroi, tout l'art est dans le talent du développeur à restreindre les capacités du joueur de telle façon qu'il ait naturellement peur d'engager un ennemi car ça risque d'être compliqué et incertain.

Et ceci ne marche qu'avec une autre et indispensable propriété, c'est celle d'oser être extrêmement punitif avec le joueur. S'il n'y a pas la menace de perdre quoique ce soit, on pourrait par exemple foncer dans une pièce, repérer où sont les zombies etc... essayer de passer en bourrin, peut-être mourir, et recommencer au même endroit et n'avoir rien ressenti de toute la séquence. Et Resident Evil, grâce à son génial système de sauvegardes limitées qu'on collecte tout au long de l'aventure, va forcer le joueur à mettre en jeu un certain temps qu'il vient de passer, ce qui va faire monter la pression constamment (avec des soulagements à chaque fois qu'on se permet à nouveau de sauvegarder).
Moi par exemple j'ai adoré le jeu alors qu'à 4 ou 5 reprises, il m'a fait recommencer dans les 20-30 minutes en arrière. C'est extrêmement frustrant quand ça nous arrive, mais il faut accepter les règles du jeu, et c'est grâce à celles-ci qu'on peut au final passer un moment si excitant.

Et donc, malgré quelques éléments un peu lourds (obligé de faire des aller-retours parce qu'on n'a pas la place de porter nos armes, soins et nos clés en même temps), l'excellente ambiance que crée le jeu, servie par un scénario palpitant, et des phases de gameplay mémorables, Resident Evil mérite pour moi largement son statut de jeu culte, surtout qu'il a engendré d'excellentes suites.