Resident Evil 7
7.3
Resident Evil 7

Jeu de Capcom (2017Xbox One)

Que ça fait plaisir de voir la série amorcer un retour aux sources. Rapidement le parallèle avec l'opus original se fait sentir et les sensations passées refont agréablement surfaces. La force du jeu c'est de reprendre l'esprit "Biohazard" old-school dans ses mécanique de jeu, tout en le transposant dans une mise en scène plus moderne et un tantinet plus réaliste, avec quand-même un versant plus action. On pourra tout de même tiquer sur le parti-pris d'avoir céder aux codes de l'horreur contemporain avec les toujours faciles jump-scare, mais est-ce un défaut en soit ? Tout de même loin de la démesure du formidable quatrième épisode, tout en étant donc plus rythmé que le premier l'équilibre est bien trouvé puisque le jeu sait admirablement poser son ambiance et son intrigue quand il le faut, tout en nous offrant aussi des fulgurances bien senties dans les péripéties. RE 7 recentre son débat dans un cadre restreint familier, renoue donc avec les fondamentaux de la saga: l'exploration, la gestion de l'inventaire, la progression non linéaire, le petit côté enquête et mystère, ça fait un bien fou et c'est bel et bien une surprise puisque ce sont les épisodes les plus bourrins qui ont le mieux fonctionnés commercialement parlant.


La jouabilité lourde et lente tant décriée par certains n'est ici pas gratuite et n'est d'ailleurs pas forcément un défaut en soit. Elle est présente pour favoriser la vulnérabilité et le sentiment d'oppression. Même si l'arsenal glané au fur et à mesure de l'aventure ne répond pas à cet optique. Concernant le côté shooting il est volontairement imprécis et je ne trouve pas que cela soit véritablement une tare puisque ça répond à un rôle bien spécifique. Alors certes je peux comprendre que ça puisse rebuter mais le genre "survival-horror" n'a de nature jamais eu comme crédo premier de jouer la carte de la cohérence, ou encore de prôner la prise en main ultra-réactive et fluide puisque ce n'est pas en accord avec ce qui fait son essence et son charme qui est d'avoir à faire à un protagoniste un minimum faible et perfectible dans sa gestion des évènements. Là où le 6 était un TPS pourris en plus de ne plus être un SH, le VII est très bon SH qui a le mérite de renouer avec le backgroud inhérent de la licence. Le background en question peut s'apparenter à une sorte de fan-service, mais cela tient un minimum la route par rapport au passif de l'univers. Le twist final est en ce sens assez audacieux, même s'il semble gratuit, et même s'il a pour but de laisser le champs des débats ouvert au vue de contenus futurs. Par contre l'autre twist un peu auparavant (


avec la grand-mère dans le fauteuil, qui est en fait Evelyne


) est vraiment pas mal. Le scénario est donc un minimum travaillé et c'est toujours bon à prendre.


La durée de vie du titre, à peine inférieure à celle d'un TEW ou d'un Alien isolation, est un mal pour un bien puisque cela permet d'éviter les redites, et puisque ça nous offre en contrepartie un déroulement plus soutenu. Mais honnêtement je m'attendais à bien pire que ça (11h09 en normal en ayant loupé des énigmes, objets et quelques dossiers). Je la trouve donc tout à fait correct. D'autant plus les emplacements des objets et des ennemis changent en fonction du mode difficulté adopté, ce qui favorise la rejouabilité (avec le fait d'essayer l'autre choix scénaristique).


Question plastique le jeu est propre et détaillé avec des éclairages effectivement très réussis. Le jeu nous fou évidement beaucoup moins la claque qu'avec la 2D pré-calculée d'époque et ses plans de caméra fixes, mais la technique d'aujourd'hui fait qu'on se rapproche de ce niveau. La direction artistique est quant à elle dans la même veine (là encore en moins inspiré) avec des décors bien crades, malsains et glauques, et avec un sound-design pas aussi géniale mais très bon encore.


Dans l'absolu à part des temps de chargement interminables sur Xbox one, un côté choix scénaristiques et de crafting tous deux anecdotiques (du moins en normal pour ce qui est craft), et un final bien bourrin qui donne l'ensemble un poil inégal, je n'ai guerre grand chose d'autre à reprocher au jeu. Il n'égale évidemment ni l'ambiance de Rebirth, ni son level-design, mais il remplit très très bien son cahier des charges. Le jeu a sinon des énigmes toujours aussi simples mais arrive quand-même à nous en proposer des assez originales.


En somme Capcom réitère un changement d'orientation qui devrait ravir les fans des premières heures et redore un peu beaucoup le blason de ce monument du JV qu'est Resident evil.

MrShepard
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le 28 janv. 2017

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MrShepard

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