La croisière s'amuse pas trop trop

J'étais pourtant partie pour adorer, vendu comme un jeu d'enquête sur des meurtres ou disparitions à bord d'un navire marchand du 19ème siècle.

Je lance, le galion est super beau, y'a pas à chier et on peut changer les "couleurs" en fonction d'un filtre au nom d'une vieille bécane. Je prends la IBM5151, bon ça sert pas à grand chose mais voilà, ça fait son pseudo-effet.

On me donne la fameuse montre découvreuse de cadavre et un carnet de bord qui se remplira à mesure de l'enquête. Un petit coup d’œil sur le superbe croquis qui représente l'équipage, et sur la liste qui le compose : 60 personnes. 60 PNJ à qui je vais devoir aller parler, découvrir leur histoire, faire l'inspecteur en quelque sorte, super chouette !

Sauf que j'ai vite déchanté en voyant le système de flash-backs pour reconstituer une scène. En gros, à chaque cadavre découvert, écran noir où l'on entend un court dialogue (ou d'autres genres de bruits) puis on est mis face à une "scénette" immobile où l'on marche entre ces différents protagonistes figés pour comprendre ce qu'il s'est passé. Sauf qu'entre le fait que parfois, les scènes sont tellement polluées pixellement, que seulement 10% des dialogues soient utiles et qu'il devient vraiment compliqué de reconnaître ces différentes têtes, bah l'enquête patine.
Pour moi il aurait fallu qu'on puisse, je sais pas, par exemple ouvrir des placards et tomber sur des correspondances, qui nous aurait induit sur la piste, ou plus que deux phrases par têtes...

Au début, je me disais, bon, bah avançons, ce sera expliqué plus tard. Mais sur la fin, c'est un énorme sentiment d'impatience et de frustration plutôt que de plaisir qui était là. Entre les scènes à répéter 20 fois pour essayer de débloquer un bout d'indice, la montre qui sonne pour t'indiquer le chemin (là l'aide était pas nécessaire clairement) jusqu'au prochain cadavre dont tu te fiche de toute manière du sort... J'ai craqué, au bout de 7h50 j'ai été voir sur le net les quelques têtes qui me restaient à placer, pour pouvoir accéder à ce dernier chapitre, quand même !
Et quel énervement là encore, de voir qu'on était sur la bonne piste, mais qu'à cause d'une erreur de termes ça ne soit pas validé (ex : "noyé par une bête", au lieu de "tomber par dessus bord").

Même en lisant ceux qui lui ont mis la note maximale, ils l'avouent : ils y sont allés au hasard total pour résoudre beaucoup de cas. Alors je veux bien, mais où est la logique ? Et le fun ?
Tout ça pour un dernier chapitre tout moisi, zappé en 5 minutes chrono. La fille referme son livre, point.

J'avais déjà pas été tellement emballée par Papers Please, dont le but était de faire en gros le travail d'un douanier dans un régime autoritaire (wouh, très fun tout ça !). Obra Dinn me conforte dans l'idée que vraiment, je suis pas fan de Lucas Pope.