Pas de gros changements au menu de Rise of the Tomb Raider qui fait directement suite au reboot de 2013. Et après tout, pourquoi changer une formule qui gagne ?


Si on avait découvert ou plutôt redécouvert, pour les plus anciens, une Lara beaucoup plus jeune donc plus inexpérimentée, manquant de confiance en elle, cet aspect-là de sa personnalité ne fait plus partie d'elle. Les développeurs ont préféré mettre l'accent sur les relations complexes qu'elle entretenait avec son père et dont elle ne semble toujours pas avoir digéré la mort.


Enfin, ça, c'est bon pour le premier tiers du jeu. Arrivé à la vallée géothermique, confrontée aux Immortels, Lara aura bien d'autres choses à penser que son défunt père. Une Lara dont je ne me suis pas lassé d'admirer le boule remuant sous mes yeux car c'est vrai qu'elle est superbement bien modélisée. J'ai le sentiment qu'on devra désormais faire une croix sur sa plastique généreuse ayant fait sa renommée mais on ne perd pas au change.


Qu'est ce qui fait courir Lara alors ? A nouveau une secte. Celle-ci n'a plus pour but de vénérer une ancienne princesse japonaise mais de mettre la main sur un artefact promettant la vie éternelle. Le prologue, un peu mou, nous emmène en Syrie mais le gros de l'aventure se situe bel et bien sous la neige en Sibérie puis dans la vallée géothermique avant de se conclure dans la cité perdue de Kitej.


Le gameplay reste le même. Le jeu est composé pour moitié d'acrobaties où Lara fait passer Ezio Auditore ou Nathan Drake pour des débutants et pour moitié de fusillades intenses où elle devra faire preuve d'autant d'habileté dans le maniement des flingues. En somme, c'est une Lara polyvalente, qui sait tout faire.


Pistolets, fusils à pompe, mitraillettes, arcs seront à récupérer soit dans des coffres-forts soit à travers des quêtes annexes. Monde ouvert oblige, Crystal Dynamics a blindé ses différentes zones de reliques à récupérer, de documents sonores, de pièces de monnaie à échanger contre des armes supplémentaires, de caches de survie, de missions facultatives, de cryptes à explorer. Les fameux tombeaux sont une nouvelle fois de la partie. Prétexte à faire marcher nos neurones épargnées par l'aventure que l'on a tendance à dévorer tellement elle est fluide.


Néanmoins, ce côté remplissage ne m'a pas vraiment satisfait. Les défis sont toujours aussi inintéressants (brûler des affiches, briser des statues, faire exploser des camions-citerne) mais pourtant nécessaires à l'obtention des fameux 100%. Je regrette également que l'essentiel de la narration se fasse par le biais de ces comptes-rendus audios et non pas via des cinématiques classiques. En effet, les documents se récupèrent au compte-goutte et souvent en retournant sur nos pas une fois l'outil débloqué permettant d'accéder à la zone à laquelle il était impossible d'aller lors du premier passage. Ça donne un récit décousu dont on a du mal à en percevoir les tenants et les aboutissants. D'ailleurs, restez après le générique de fin car une scène secrète entre Lara et Ana introduit quasiment le prochain épisode.


En revanche, Crystal Dynamics a mis l'accent sur le craft un peu plus important que dans le jeu de 2013 d'où l'importance de la chasse. Mais aussi sur l'apprentissage de langues étrangères. En pratique, rien de transcendant. En lisant les documents, Lara augmente son niveau en russe, mongol et grec. Un niveau suffisant lui permettra de déchiffrer les fresques et les monolithes indiquant les caches de monnaie. Rien d'handicapant toutefois si le joueur cherche avant tout à boucler le scénario.


En accomplissant des objectifs, en tuant des ennemis et en récupérant les collectibles, Lara gagnera de l'expérience lui permettant d'améliorer ses compétences. Tout se fera autour du traditionnel feu de camp lui permettant de crafter ses munitions, de changer de tenue ou de voyager à travers le monde grâce aux feux de camp débloqués dans l'aventure.


Plus invincible que jamais et aussi subtile que n'importe quel aventurier (chaque arrivée dans un nouveau niveau se traduit invariablement par un décor qui s’effondre et Lara qui jaillit au milieu), la Lara des années 2010 lorgne plus que jamais vers les héros des jeux d'action de ces dernières années. D'Assassin's Creed à Mass Effect en passant par Uncharted. Les vieux nostalgiques de ses toutes premières aventures hurleront que Tomb Raider n'a pas pour vocation à être aussi simpliste. Mais avec ses allures de divertissement pop-corn, si finalement c'était ça le prix de la modernité ?

Incertitudes
7
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le 7 mars 2016

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Incertitudes

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