Risen
6.4
Risen

Jeu de Piranha Bytes et Deep Silver (2009PC)

-- Partie 1, quinze premières heures --

Bon, ça fait quinze heures que j'y joue et je me dis que Risen va peut-être devenir bon à un moment donné, mais pour l'instant j'ai l'impression d'être dans un grand tutorial géant ou l'on me prend par la main pour m'expliquer comment fonctionne chaque concept du jeu. Irritant. Si j'avais voulu un jeu pour enfants, j'aurais réinstallé Fable. Et puis l'univers du jeu après avoir donné une bonne impression initiale (qu'arrive-t-il à ce monde, l'inquisiteur est-il le grand méchant qu'il donne l'impression d'être ?), on se retrouve dans une lutte d'influence typique : deux camps opposés et un camp plus ou moins neutre au milieu. Coup de bol, là aussi on te prend par la main : si tu parles à tout le monde dès le début et en utilisant toutes les options de conversation, on t'accompagne direct jusqu'à destination.

Techniquement, rien à redire, c'est pas beau, c'est pas laid, ça fait le travail. Point de vue concept c'est ok, cuire la bouffe pour la manger, téléchopper des matériaux avec des compétences et gnagnagna. Mais serait-il possible de ne pas me tenir la main comme ça putain ? Je sais lire une notice au besoin, même si je ne le fais à peu près jamais(*). A première vue les combats ne sont pas intéressants mais pas ratés non plus ...

Ho, hé, je crois que je tiens ma pré-conclusion pour Risen : c'est pas très intéressant, mais c'est pas raté non plus, la désinstallation ne devrait plus trop tarder.

-- Partie 2, quelques heures plus tard --

Finalement, c'est un jeu bizarre, Risen. Comme le héros est un protagoniste sans passé et sans vie personnelle, il faudrait se rabattre sur l'univers pour se sentir impliqué. Hélas, trois fois hélas, les personnages ne sont là que le temps de lâcher les trois ou quatre phrases qui leur reviennent le temps de faire avancer une ou plusieurs quêtes. C'est mort, très mort. C'est dommage d'avoir consacré tant de temps à programmer des mecs avec une routine (travailler, se reposer, dormir) pour ne leur filer que si peu d'importance.

D'ailleurs tout est comme ça dans ce jeu. D'un côté tu crois que c'est immense, mais au final l'échelle est infiniment inférieure à un Oblivion. En même temps c'est un jeu lent - à tous points de vues - ou se déplacer de A à B prend des lustres. Ce n'est pas catastrophique, ça rend les ballades dans la nature sauvage .. sauvages ! C'est pas un de ces rpg ou tu es le roi du monde, certes non. Tu avances plutôt au pas de course le jour, et à pas de tortue la nuit histoire d'éviter de mettre le pied sur un ogre / loup / insecte de merde géant. Donc, côté "stress", l'équilibrage est bon. Oui, tu progresses, mais t'es loin d'être Le Big Boss.

Sauf que bon sang, ça prend un siècle pour finir une quête simple pour cause de déplacements par moments, deux de plus pour s'obtenir un logement qui n'oblige pas à récupérer par des moyens moins honnêtes et plus dangereux et ainsi de suite. Les trois voies, guerrier, mage ou voleur, c'est de la rigolade. A terme, il faut faire les trois, sinon avancer devient un vrai fardeau.


En un sens, le dosage de la progression serait parfait, si on pouvait parfois faire aller les choses plus vite. Parfois ce serait simple (donner plus vite accès à la téléportation qui finit par arriver), parfois compliqué (mettre en évidence le cheminement (incroyable) de quêtes qui permettent d'obtenir tel ou tel avantage (formation, baraque, équipements)). Donc, c'est globalement lent. Pas inintéressant, pas mal foutu, mais VRAIMENT lent.

Et comme dit, tout est misé sur l'intrigue principale. Les personnages sont sans intérêt particulier, le héros n'a pas d'histoire ni d'implication personnelle (du moins à mon stade, chapitre 2 bien entamé). Donc il faut accrocher à une histoire qui avance par minuscules sauts de puce asthmatique. Pas évident.

Si je l'avais pas acheté et plus grand chose sous la main, je laisserais tomber. Dans le registre aventure, Alpha Protocol m'a donné dix fois, cent fois plus de plaisir. Mais bon, y'a de bonnes idées (avancer en termes de compétences tant par le pognon que par l'expérience, ça ralentit le tout et ça rend la progression contrôlable par les créateurs) un peu massacrées par des priorités discutables.

Les quêtes ne sont pas si nulles que ça, car si le jeu de rôles pc restera toujours un peu "Aller à A, taper B, ramasser C, donner C à monsieur D, revenir à A", l'enrobage de baratin se tient. C'est pas si lassant, malgré le temps perdu à chercher, chercher, chercher.

Les combats sont rigolos (1 - chercher une corniche, arbalétiser la gueule des types les plus balaises - 2 - partager les groupes et le plaisir en fonçant sur les pnjs les plus proches pour leur permettre de s'amuser aussi en se faisant moins mettre sur la tronche) même si ils manquent de variété.

Les choix techniques sont intéressants (le flou progressif peut faire grossier, mais je trouve qu'il est artistiquement parlant réussit) même si la musique est soporifique.

Tiens, re-conclusion facile : Risen est sponsorisé par l'industrie du café. Recommandé pour les gens mous.

-- Partie 3, plusieurs semaines plus tard après l'avoir terminé --

Je ne me souviens de presque rien. Si, je sais que j'ai battu une espèce de titan en feu, que j'ai tué l'inquisiteur et que j'aurais voulu que mon perso finisse avec la fille du pirate, mais non, pas de cut-scène post fin de jeu. Autrement dit, ce jeu m'a distrait. Un peu comme Rapide et dangereux. Ceci dit, j'attends un peu plus d'un rpg que de la simple distraction, comme certains attendent plus d'un film que du divertissement. C'était pas trop mal, mais l'avoir payé au prix fort m'aurait fait mal au derche.

Conclusion finale : à rabais, pour passer le temps.

(*) Oui, j'achète mes jeux(**), et je le regrette parfois.
(**) Bon, j'avoue, je pourrais downloader le pdf de la notice et parvenir au même résultat. Mais "encourager l'économie", "aider le développement des jeux", gnagnagna ..

Créée

le 4 avr. 2011

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zeugme

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