Risen 2: Dark Waters
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Risen 2: Dark Waters

Jeu de Piranha Bytes et Deep Silver (2012PlayStation 3)

Risen 2 permet d'incarner un pirate. Rien que ce principe m'a donné envie de faire ce jeu.

Les débuts sont difficiles : le jeu est très laid (affichage tardif des décors, PNJ clonés et moches comme des pous, textures sommaires), le son saute et les combats sont peu captivants, en plus d'être ardus : au départ on a même pas la capacité à faire des parades ou à bloquer les coups. Il n'est donc pas rare de connaître de cuisantes défaites. Après un prologue permettant de voir la situation du héros (sans nom) après Risen, on débarque littéralement en slip sur la première île du jeu ! L'aire de jeu est en effet découpée en plusieurs îles. Ces dernières sont de taille relativement réduite, mais ne croyez pas pour autant qu'on en fait vite le tour, tant elles sont denses et couvertes de danger. Pour progresser, il faudra accomplir des missions et tuer des ennemis pour débloquer des points de gloire, qui feront office de points d'expérience pour monter ses caractéristiques parmi 5 : lames, armes à feu, ruse, résistance et vaudou. Il faudra rapidement se spécialiser car les points de gloire sont assez chiches (surtout au début), sachant qu'un choix de camp sur la 2ème île vous permettra de choisir entre les meilleures armes à feu (mousquets) ou la pratique du vaudou (fabrication de potions, de maléfices). En plus des points de gloire, il faudra apprendre les compétences via des "maîtres" ... dûment rétribués par pièces d'or aussi rares ! Autant le dire, pour les premiers combats, on se reposera sur la fuite le temps de se soigner et le partenaire contrôle par l'IA !

Autant dire que la majorité des joueurs, habitués à des réalisations étincelantes et à des gameplay accessibles, auront fui dès les 5 premières heures du jeu !

Et si on s'accroche, le charme opère ... J'ai fini le jeu en 35 heures, étalées sur 5 jours. On se rend compte que le jeu n'est pas si laid et que le problème vient d'une technique boîteuse : chutes de framerate, bugs graphiques et d'animation, et même des écrans noirs qui m'ont obligé à quitter le jeu pour le relancer (2 fois hier). Car quand tout va bien, on découvre la beauté du jeu : plages de sable fin, jungle luxuriante, temples abandonnés en pleine jungle, cycle jour / nuit et aléas météorologiques bien gérés, direction artistique de bon goût. Bon, les PNJ gardent leurs sales trognes, mais on s'y fait ! A sa décharge, le jeu ne propose aucun temps de chargement quand on se trouve sur une île. Ces dernières sont assez petites mais n'ont aucune zone de vide et ont une topographie cohérente : jungle épaisse, clairières, grottes, village, tête de pont coloniale, montagne. Pour autant, les nombreux dangers n'incitent pas vraiment à la randonnée. Pour donner un exemple, sur la première île, je suis tombé d'un chemin de montagne, pour tomber sur un temple enfoui en pleine jungle, recelant de nombreux trésors.

Au niveau de la difficulté, elle baisse au fur et à mesure qu'on développe ses capacités et on a les moyens de se procurer des items de soin à foison. Le personnage garde toujours le même nombre de points de vie (si bien que les combats restent toujours délicats si on fait n'importe quoi) mais on récupère progressivement des pièces d'équipement qui le protègeront mieux. Certaines compétences hors combat permettent de se faciliter la vie (distiller son propre alcool, faire les poches des PNJ, ouvrir les coffres fermés) pour gagner plus facilement de l'argent et des points de gloire. Les items de récupération de vie sont assez nombreux, même si dans le cas des provisions, il s'agit d'une régénération lente et quasi inutile en plein combat. Les progrès sont lents mais gratifiants.

Après 2 actes au déroulement assez linéaire, le jeu offre une liberté hallucinante : choix entre plusieurs quêtes principales (sans réelles indications) sur plusieurs îles et une multitude de quêtes annexes : chasse au trésor (un DLC s'appelle d'ailleurs "L'île au trésor" et propose toutes les composantes du genre : île plus ou moins secrète, indices, pièges mortels), pillage de temples (bourrés de pièges et d'ennemis bien entendus), extermination de monstres. J'ai par exemple passé une dizaine d'heures à trouver des trésors qui me permettent d'acheter de meilleures armes et de meilleures compétences (je peux utiliser un singe dressé pour voler des objets, distiller mon propre alcool en achetant du sucre). La découverte d'objets légendaires octroie des bonus permanents. Contrairement à certains jeux en bace à sable où on peut passer de nombreuses heures à errer sans but, Risen 2 propose un monde certes plus réduit, mais où il y a toujours quelque chose à faire d'utile. Les nombreuses quêtes annexes s'articulent parfaitement aux quêtes principales. Par exemple, sur la première île, pour intégrer un équipage, il faudra faire ses preuves et avoir rendu des services sur l'île. Mais il n'y a pas de réelles indications, si bien que le joueur est incité à parler à tout le monde.

Je me rends compte que je n'ai pas encore parlé de l'histoire. Elle est assez classique (il s'agit de lutter contre un dieu maléfique) mais se laisse suivre sans déplaisir, notamment grâce à des dialogues amusants et des PNJ bourrés de personnalité (à défaut d'être beaux). La fin, comme souvent dans les RPG occidentaux, est vite expédiée et mal mise en scène.

En fait, le seul véritable défaut du jeu, c'est son manque de finition qui pourra être rédhibitoire pour certains. Pour le reste, c'est une des meilleures surprises de l'année pour l'instant, un jeu plein de personnalité qui ne cherche pas à singer les productions Bethseda.
samizo_kouhei
7
Écrit par

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le 8 août 2012

Critique lue 658 fois

3 j'aime

samizo_kouhei

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