Pendulo Studios invente le point & clic humoristique pas drôle. Avec un humour lourdingue qui singe maladroitement les titres Lucas Art, une panoplie de personnages dont on a juste envie de retourner la face à coup de torgnoles et des énigmes complètement tordues, à base d'associations douteuses, de ratissage de pixels et de mécaniques de jeu foireuses.
La qualité de la trame, son humour, ses personnages : on touche à du très subjectif, mais disons que Runaway ne m'a pas souvent arraché de sourire. Malgré ses poignants efforts, ses blagues potaches et ses situations variées, ça tombe systématiquement à plat et les dialogues navrant n'arrangent rien.
La narration à base de voix off est poussive au possible, d'autant qu'elle émane de Brian, un héros qu'on a vite envie de noyer dans son liquide céphalo-spinal. Croyez-moi, vous en serez là aussi après avoir entendu une centaine de fois son "N'importe quoi..." condescendant, suite à une association infructueuse d'objets.
Le gameplay n'est hélas pas en reste. La plupart des situations tombent tellement dans l'absurde que les solutions d'énigmes laisse pantois, même après avoir goûté à du Sam & Max et du Monkey Island.
Mais là où ça déconne vraiment, c'est le décalage entre ce que sait le joueur et ce que sait son personnage. Ainsi, il arrive que Brian doive réaliser une longue série d'actions sans qu'on sache avant la fin ce qu'il avait en tête.
Pire, certains objets ne peuvent être ramassés qu'une fois certaines actions accomplies. Ainsi, après avoir scanné laborieusement chaque pixel d'un débarras rempli de bordel, on pense en avoir terminé, mais il faudra avoir l'idée saugrenue d'y retourner pour prendre ce petit bout de carton que Brian avait royalement ignoré lors de son premier passage. L'angoisse.
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