L'horreur n'est pas là ou on l'attend

Soyons franc : Je fais parti de ces gens qui ont trouvé Amnesia chiant. J'ai presque pas eu peur, j'ai trouvé le jeu long à crever, l'histoire ennuyeuse à mourir et les graphismes quelconques.
Du coup, c'est avec la plus grande curiosité que je me suis plongé dans SOMA pour voir si ça allait être aussi soporifique que son ancètre.

Et bieeeeen... non. Grâce à une histoire qui, malgré sa fin prévisible à 1 année lumière, est prenant et nous tient au jus pendant les 7-8h de promenades dans le monde de Pathos II.
Le scénario traite du sujet de la conscience robotique et de l’existence d'un "soi" unique, mais échoue à approfondir le sujet, et ne reste que dans la philosophie de surface.

Coté horreur, le jeu est au mieux stressant mais jamais terrorisant, dans la veine d'Amnesia donc, mais encore une fois, l'ambiance est ici mieux travaillée, et l'histoire nous met beaucoup plus en condition qu'avant. Un très bon point, et une très bonne amélioration.

Là ou le bas blesse, c'est que Frictional Games traîne encore son moteur d'indépendant fiers de leur propre techno, et provoque parfois le véritable sursaut d’effroi : Le jeu fait assez tiep techniquement et se permet en plus d'être gourmand. Heureusement que l'obscurité cache un peu la misère car c'est au grand jour que la vérité éclate. La scène finale post-générique est d'une mocheté sans nom qui en vient presque à casser l'immersion. Alors oui, ce sont des indés, oui, les graphismes ne font pas tout, mais dans un jeu à ambiance comme cela, un standard mininmum est requis. Il est temps de changer de moteur, et vite.

Dans l'ensemble, SOMA est donc un bon jeu, une ambiance stressante, une histoire qui tient la route, mais voilà, ne nous le cachons pas : Alien Isolation est passé par là. Et même si on pourrait attribuer à Frictional Games le brevet du gameplay horreur cache cache, l'inspiré a dépassé la muse dans son travail, et le jeu nous le rappelle à chaque porte qu'on ouvre. Même le sound design pourtant d'excellente facture dans SOMA est doublé par le sound design d'Alien, lui non pas excellent mais à 2 doigts de la perfection.

Ou est donc cette hype "Frictional Games" ? Cette "maîtrise", ce "renouveau du jeu d'horreur" dont je lis beaucoup de chose, et bien je ne l'ai pas encore rencontré. Enfin si, mais chez un autre.