D'abord, je dois rappeler que je suis en adoration devant le Shadow Warrior sorti il y a ... pfiou ... 17 ans ?? ça me donne un sacré coup de vieux ... Ressusciter la licence puait un peu la basse manoeuvre commerciale, mais heureusement, les gars de Flying Wild Hog vont me donner tort, ce cru 2013 est largement à la hauteur du jeu originel.

Le scénario, s'il était vraiment besoin de s'y attarder, nous met, comme dans le jeu d'origine, dans la peau de Lo Wang. Tueur envoyé par son patron Zilla pour négocier la vente d'un katana de grande valeur. Il se retrouve finalement à affronter une horde de démons après avoir dérobé l'épée "magique": Nobitsura Kage. Il doit pour le coup faire équipe avec Hoji, une sorte d'esprit au tempérament sarcastique. La relation entre les deux personnages se rapproche un peu de celle entre Chell/Glad0s ou Chell/Wheatley (sauf que Lo Wang parle aussi beaucoup).

En termes d'action, parce que c'est quand même ça qui importe le plus, c'est une grosse tuerie dans tous les sens du terme. Rythmé et sanglant, malgré un déséquilibre évident au niveau des armes (je n'ai surement jamais utilisé le pistolet sauf quand je n'avais pas le choix au tout début) dont l'efficacité de certaines banalise un peu à la difficulté. Le sabre permettrait presque à lui tout seul de boucler le jeu sans faire appel aux autres. Sinon il y a le combo arbalète+grenade qu'on peut faire exploser à la demande une fois accrochée à un ennemi.

Comme dans l'original, chaque arme dispose de deux modes de tir, la seconde variante étant souvent soit un boost de puissance frappant alors tous les ennemis aux alentours, soit un moyen de mieux localiser les dégâts. Heureusement, la progression révèle une montée en puissance impressionnante, aussi bien en ce qui concerne les capacités de Lo Wang que pour les combats.

L'un des derniers niveaux effleure véritablement la difficulté hardcore des plus anciens FPS en nous imposant d'affronter TOUS les monstres existants dans le jeu en même temps, et en plusieurs vagues sans nous laisser une seule seconde pour récupérer. Un sacré challenge, même en mode casual, et à ce titre, la possibilité de sauvegarder n'importe quand sauvera les fesses de bien des joueurs. Vieille licence oblige, Shadow Warrior 2013 conserve quelques belles valeurs de l'ère "Doom-like", pas de régénération automatique ici, pour regagner ses points de vie il faut trouver des médikits ou faire appel à un sort.

Lo Wang dispose en effet, en plus de ses armes, de pouvoirs (merci Hoji) spéciaux, à débloquer en gagnant des cristaux de Ki (pour celles offensives et défensives). Les skills du héros (résistance aux coups, chance etc.) évoluent eux aussi au fil du jeu grâce aux points de Karma. L'une des grandes forces du vieux Shadow Warrior c'était son humour noir très présent, il est heureusement toujours au rendez-vous, que ce soit à travers les dialogues Wang/Hoji, ou les fortune cookies que vous pourrez trouver tout au long du jeu. C'est d'ailleurs à l'un d'eux que je dois l'un de mes gros fous rires de l'année dernière : "All your cookies are Belong to Us". Les clins d'oeil à la pop culture et au passé sont nombreux (bornes d'arcades Hotline Miami, certaines zones et PNJ tirés directement du jeu de 1997), venant appuyer son identité: "FPS à l'ancienne". Détail qui a son importance: les aires de jeu, à défaut d'être ouvertes sont assez grandes pour que l'on n'ait pas le sentiment d'être enfermés dans une succession interminable de couloirs, surtout dans les derniers niveaux.

Alors le FPS parfait ? N’exagérons rien, malgré son très fort capital sympathie pour toutes les raisons évoquées plus haut, le nouveau Shadow Warrior souffre de quelques faiblesses techniques. Graphiquement, ne mentons pas, ça n'a rien d’impressionnant. Le manque de détails dans la modélisation des ennemis et leur animation fait même souvent peine à voir. Et pourtant, j'ai très vite oublié tout ça, car ce que Shadow Warrior perd en technique, il le compense par une dose de fun continue. C'est plutôt fluide si on est bien équipé, et pour ce qui est de la direction artistique, malgré une certaine monotonie dans les 3 ou 4 premiers niveaux, on a droit à quelques beaux paysages (les somptueux soleils couchants vers la fin) et une réelle diversité des environnements sur les 17 chapitres que compte le jeu.

La conclusion est presque touchante, contrastant un peu par son sérieux avec la légèreté du ton qui avait été maintenue tout le long. Étonnamment, par sa simplicité, elle me rappelle un peu celle de Limbo, ouais vraiment rien à voir. A voir, si les gens retiendront autant ce reboot que la première version sortie au siècle dernier. Pour moi en tout cas, c'est déjà un des très bons jeux sortis en 2013.

Créée

le 2 janv. 2014

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