Shadow of Memories
7.1
Shadow of Memories

Jeu de KCET, KOE R&D, Junko Kawano et Konami (2001PlayStation 2)

Shadow of memories...voilà un jeu dont je me rappelle avoir vu des images ici et là et qui m'avait durant longtemps pas mal intrigué. Les années ayant passé et étant tombé par hasard sur ce jeu en occasion dans une boutique, j'ai fini par l'acheter...et le stocker dans un tiroir faut de temps. Il a fallu finalement un message sur un forum pour rappeler à mon esprit que je possédais une copie du jeu et -sans attendre - je me suis attelé à finir ce titre si mystérieux.


Pour tout vous dire, je ne savais pas trop à quoi m'attendre étant donné que je ne connaissais le jeu qu'au travers de screenshots et de son sujet de base. Manette en mains, j'ai rapidement compris que Shadow of Memories appartenait à ce petit groupes de jeux d'aventure 3D qui représentaient à cette époque l'espoir d'un nouveau souffle pour le genre (loin devant les descendants statiques des point and click qui n'ont jamais vraiment décollé hors scénario).


De fait, Shadow of Memories est bien un jeu d'aventure avec ses combinaisons d'action et de dialogues enchevêtrés comme un "puzzle" au sens abstrait du terme. Pour empêcher sa mort qui a déjà eu lieu, Eike se voit offrir par une voie mystérieuse un "digipad" qui lui permet de revenir dans le passé afin d'éviter chacune des situations conduisant à sa mort d'une part et - d'autre part - d'enquêter sur la racine du problème originel. Ludiquement, il s'agira donc d'arpenter le village du jeu pour trouver une solution qui empêchera notre mort, chaque action consommant du temps qui s'écoule d'ailleurs aussi de manière continue. Pour cela, les actions à notre disposition resteront assez basiques : discuter, prendre un objet, et bien sûr voyager dans le temps. Ainsi, Shadow of Memories est clairement un jeu narratif dans al lignée des autres jeux d'aventure 3D du type Dreamfall et consorts.
Pourquoi l'ai-je classé dans la catégorie "espoir" alors ? Pour avoir pris le parti de créer un village avec des habitants à découvrir au fur et à mesure sur fond de petites intrigues locales qui colorent les lieux en leur donnant un cachet indéniable. Ainsi, au delà du fil rouge du jeu qui peut se finir en quelques dizaines de minutes dès lors que l'on saute les cinématiques (ce qui est permis quand on refait le jeu ou un chapitre) , il y a beaucoup de détails à découvrir, de petites bizarreries qui faisaient le charme des chef d'oeuvre de l'époque Nintendo 64/Dreamcast.


C'est d'ailleurs cette "bizarrerie" qui donne vraiment un cachet à la ville et au jeu qui m'a même mis mal à l'aise dans les premiers chapitres. La réalisation un peu "WTF" conjuguée à la bande son (à la Deadly Premonition) et les situations du jeu n'ont de cesse d'alimenter un mystère bien pesant et qui n'a de cesse d'étonner jusqu'à la fin (malgré une petite baisse de qualité sur certains chapitres finaux). A LA fin ? Jusqu'AUX fins en réalité car le jeu en a 7 (il y en a de proches évidemment). Pour ma part, j'avoue en avoir vu deux en jeu et le reste sur youtube ayant pas mal de difficultés à accéder à mes consoles en ce moment.


Je ne vais bien évidemment rien révéler de l'histoire - et c'est ce qui rend la critique de ce jeu difficile - mais je vais tout de même livrer mon ressenti sur les thèmes du jeu. Shadow of Memories est un titre étrange et incroyablement mélancolique à la frontière entre le thriller et le conte ésotérique. Il porte en lui une certaine nostalgie cristallisée dans ses passages ne noirs et blancs, ces moments de vie que l'on traverse en tant qu'observateur du temps. La quête personnelle se mue en une petite fresque intimiste marquée par des drames familiaux et par la recherche d'éternité. Les graphismes anciens sous la neige ajoutent à ce cachet nostalgique et distant, nous ramenant à cette période enthousiaste du début des années 2000 et de ses films/jeux sur la condition humaine comme Matrix, Omikron et autres bizarreries de ce temps. Simple, direct et mature, le récit qui se déroule sous nos yeux parlent à notre sphère authentique. Ainsi, même si l'on pourra dire que le jeu se perd en enchevêtrements de complexité pas forcément toujours porteurs de sens, il reste cette toile envoûtante que l'on retrouve si peu dans les oeuvres de notre temps.
Shadow of Memories n'est peut-être pas une oeuvre massive comme Shenmue, mais il reste un jeu qui marque par sa personnalité.

Foulcher
7
Écrit par

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le 20 mars 2017

Critique lue 839 fois

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Foulcher

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