Sid Meier's Civilization V: Brave New World par Vik Leroy

Ah Civilization! Combien d'heures "perdues" à jouer à ce jeu. Que ce soit le premier du nom, ou le 2e. Oui parce qu'après, il faut dire que j'avais un peu décroché. Le 3 ne m'avait pas convaincu, et le 4 offrait trop de changements, je n'ai pas pris le temps de m'y intéresser plus que ça, et mettre 3 siècles pour prendre une ville m'a fortement découragé (probablement que je m'y prenais mal, c'est comme si dans Civ 5 j'utilisais les mêmes techniques que dans Civ 1, je me pointe avec 2 chars et hop, la ville est à moi, forcément ça marche moins bien). J'avais rejoué à Civ2 l'année passée avec un réel plaisir. Mais bref, on revient à ses premières amours, et je lance le jeu.

Déjà, le tutoriel nous guide pas mal. Pour toutes les petites nouveautés, les conseillers nous expliquent les tenants et les aboutissants au fur et à mesure ce qui nous aide à bien rentrer dans le bain. A Civilization, on peut gagner en butant tout le monde mais on peut aussi gagner autrement. Il y a toujours l'option d'envoyer une fusée dans l'espace (youhou, youhouhou, pub Hepar inside :)), mais on peut également s'imposer grâce à la culture ou son habileté politique (élection d'un dirigeant mondial).

Au début de la partie, nous avons toujours ce colon qui est là pour fonder sa première ville. Hop, qu'elle est jolie! Et là, plus besoin d'avoir une phalange en faction pour défendre la ville, celle-ci a déjà des protections naturelles. Fort bien, mon unité de guerrier peut commencer à explorer la carte. On découvre toujours das camps de barbares à poutrer, mais avec une seule unité, ça peut s'avérer difficile. Il vaut mieux attendre d'être mieux armé et les surveiller du coin de l'œil. En parlant de protection naturelle de la ville, celle-ci est capable de se défendre également et peut poutrer les unités ennemies à deux cases. Utile aussi quand des bateaux barbares passent à proximité, en attendant qu'une unité alliée arrive en renfort.

Bien, ma capitale se développe, autre colon, puis un 3e colon et on commence à s'installer sur ces nouvelles terres. Quelques ouvriers sont là aussi pour installer des fermes, des scieries, des mines, bref, tout ce qui peut améliorer l'apport de nourriture (nécessaire à la croissance de la population), la production et les revenus fiscaux (vive les ressources de luxe, que les autres civs aiment bien échanger contre des pépètes). Ca prend forme gentiment.

Tiens, voila une cité-état. Mais qu'est-ce donc? Une cité-état est une civilisation éparpillée (qui ne compte pas comme faisant partie des civilisations qui peuvent s'étendre) qui n'a qu'une seule ville dans son empire. Se lier d'amitié avec une cité-état (accomplir des missions pour elles, comme par exemple établir des routes commerciales, faire un personnage illustre, etc) a l'avantage qu'elles peuvent vous faire bénéficier de leur nourriture, de leur culture, de leur foi, voire de leurs unités militaires. En cas d'alliance, elles peuvent s'unir à vous et taper sur votre adversaire (quoique dans mon cas j'ai vu beaucoup d'unités tourner autour de mes ennemis, mais aucune qui n'a engagé de conflit, même lorsque j'étais en guerre).

Ah tiens, voila les Celtes. Prudents, je n'arrive pas à conclure quelque accord que ce soit avec eux.
Et puis les Japonais. Tout d'abord amicaux, ils sont devenus un peu plus jaloux de ma manie de m'étendre géographiquement. Après différents accords d'échanges de matières premières, ce fou décide de s'attaquer à ma dernière ville. Étant donné que j'avais axé ma démarche sur l'expansion, je n'ai pas pris le temps de construire des unités militaires. C'est donc un peu dépité que je le vois annexer ma ville, même s'il se met à dos 3 cités-états également avec lesquelles j'étais allié. Mais ses intentions belliqueuses cessent ensuite, et nous faisons la paix quelques années plus tard, nous arrivons à conclure même un accord scientifique. Mais la rancune règne chez moi, et mes intentions expansionnistes vont aller de pair avec mes intentions belliqueuses. C'est ainsi que mon armée grossit, et que je construis une poignée de catapultes, d'archers et de guerriers montés grecs. Et je me mets ensuite en quête de reprendre ma ville. Les Celtes à côté n'apprécient pas vraiment, mais ils ne sont pas dangereux. Fort de mon succès militaire, je me dis que ce serait idiot d'en rester là, et je réorganise mes unités pour continuer ma campagne d'annexion (j'ai toujours aimé prendre possession d'un continent à Civ. Après je me mettais en autarcie républicaine et je fonçais sur la science pour finir d'étaler les autres avec des blindés). Les Japonais perdent Osaka, Tokyo, font dans leur slip, me proposent la paix que je refuse de négocier et disparaissent de la carte un peu plus tard. Pas sûr que les autres civilisations apprécient, mais bon.

Mais ça m'a fait plaisir de voir que l'IA est prête à traiter avec moi. Avant (Civ 1 et 2, vous vous rappelez?), impossible de faire quoi que ce soit. Elles voulaient toujours les Mathématiques ou la Poudre à canon, et forcément, toutes les civilisations avaient des intentions belliqueuses à mon égard. Alors forcément, je fais la guerre, je me défends.

Chose intéressante, c'est que vous n'avez plus besoin de l'Atelier de Léonard (une merveille à Civ 2) pour upgrader vos unités existantes. Avec un peu de menue monnaie, vous avez la possibilité de la faire évoluer à votre niveau de technologie actuelle. Vos canassons deviennent des chevaliers, vos hoplites évoluent également, les catapultes deviennent des trébuchets, puis des canons. Ca coûte cher, certes, mais il y a tellement de moyens de se servir de son argent qu'il faut faire des choix. Et rien de pire que d'avoir des unités qui ne servent à rien.
Les unités gagnent de l'expérience également. Et cela leur permet de leur octroyer des bonus supplémentaires (bonus d'attaque en terrain difficile, bonus de défense, etc, comme un bon vieux RPG). C'est suffisamment discret stratégiquement parlant pour que ça n'empiète pas sur le reste.

De plus, vous ne pouvez plus stacker vos unités comme dans les précédents volets. Une case = une unité. Ca laisse plein de possibilités stratégiques, et se placer à flanc de montagne infranchissable et proche de l'eau laisse peu de perspectives aux adversaires qui auraient des velléités d'annexion terrestre. Certes, le stackage présentait un risque de se faire poutrer toutes vos unités si l'unité défensive perdait le combat, mais là, il y a donc un nouvel aspect stratégique à prendre en compte, surtout quand vous placez vos armes de siège, vos archers et vos unités de contact. La vraie guerre quoi! Il ne manque plus qu'à renvoyer des cadavres dans les cités ennemies pour propager des maladies :)
Quand vous prenez les colons ou les ouvriers adverses, vous les capturez, c'est pas mal. Fini le temps du colon qui mine et qui arrive à remporter le combat contre un destroyer... (si si, je suis sûr que ça vous est arrivé en jouant à Civ 1...).

Je passe sur l'aspect esthétique parce que certes c'est joli, c'est bien animé, on voit les archers tirer des flèches enflammées, on entend la catapulte s'armer, la population hurler, c'est bien sympathique tout ça, mais ce n'est pas ce que je recherche dans un jeu de stratégie. C'est un plus mais je ne table pas ma note là-dessus.

Une cité-état me demande d'établir un réseau routier avec elle. Mais je suis obligé de passer par chez les Celtes qui refusent de m'octroyer le libre-passage (même si je leur offre plein de trucs en échange). Ils m'énervent un peu. Pire, quand les espions (diplomates) entrent en jeu, la dirigeante pousse le vice à me piquer des technologies. Oh, toi, tu pousses le bouchon un peu trop loin Maurice.

Entre-temps, la navigation a pris son essor, et j'ai pu aller explorer le monde. J'ai ainsi découvert 3 autres civilisations.

J'ai également fondé ma religion, et j'étends la bonne parole, soit avec un prophète illustre, soit par un missionnaire (ayez la foi!). Au sein d'une religion, il y a encore tout un tas d'options à choisir, notamment le panthéon, et les croyances de religions, qui donnent différents avantages.

Vous avez ce système de doctrine également qui entre en jeu. Elle vous permet de faire des choix pour votre Civ, de donner des bonus de foi, de culture, de bonheur, de science, etc. C'est un peu l'équivalent du régime gouvernemental dans les premiers Civ, mais avec plus d'options et en plus, c'est évolutif. Au sein d'un thème (tradition, liberté, honneur, etc) vous avez différentes doctrines qui donnent un bonus particulier (combat, science, culture, commerce, etc). Ces doctrines sont donc à choisir avec soin car elles définissent l'orientation de votre nation.

Et vous avez ce Congrès Mondial (une fois l'Imprimerie découvert et une fois que vous avez découvert toutes les autres civilisations). C'est un peu comparable à l'ONU et le premier qui le fonde en devient le dirigeant. C'est lui qui propose des résolutions qui sont ensuite soumises au vote des autres civilisations.

Bien. Depuis mon exploration maritime, j'ai pu observer des terres qui n'ont pas été colonisées, je vais en profiter pour envoyer quelques colons, ouvriers et unités militaires qui s'ennuient sur le continent.

Ah, Indiana Jones prend du service. Il y a des sites archéologiques qui doivent être fouillés, et j'ai bien l'intention de trouver quelques artefacts. J'ai besoin de générer un peu de tourisme dans mes villes. Amusant comme fonctionnalité.

Revenons au problème Celte. Ils m'espionnent les sacripants, ils ne veulent pas m'octroyer le libre passage malgré tous les dons que je peux leur promettre, je pense que mes unités militaires vont reprendre du service. Voyons voir, poudre à canon dans 3 tours, la réserve d'or est pleine, ça va valser! 3 petites villes, ça va être vite fait. De toutes façons ils n'avaient qu'à pas être sur mes terres avant que j'arrive... (ami cinéphile, sauras-tu retrouver d'où vient cette citation?)

Bon, après une réflexion de quelques années, je m'autorise à annexer ce qui reste du continent. C'est la fin des Celtes, mais les autres civilisations se montrent maintenant prudentes à mon égard (sauf les cités-état avec qui j'ai de bons liens ce qui me donne des voix pour mes propositions au conseil). Il est difficile de leur proposer des accords, et il y a ce hollandais qui insiste pour avoir ce droit de libre passage que je lui refuse.

Mais peu importe, il est temps pour moi de changer de doctrine et de m'orienter vers une victoire culturelle.

Le reste de la partie est beaucoup moins mouvementée, elle ne consiste qu'en une suite de tours où mes colons terminent de "terraformer" le continent, puis de construire les chemins de fer une fois que j'ai découvert la technologie qui va bien, et de construire tout un tas de bâtiments dans mes villes. Pas d'unités militaires, les civilisations adverses se tenaient plutôt tranquille, j'en suis resté à des unités liées à la chevalerie (je les ai upgradées ensuite, mais non utilisées).

Il restait 3-4 lopins de terre non colonisés sur les continents adverses que je me suis empressé de prendre. Ces nouvelles villes se sont plutôt bien développées. Autocratie, construction de tout ce qui produit de la culture à fond.

Peu avant la découverte de la Mondialisation au début du 20e siècle, les civilisations adverses "utilisaient mes jeans et écoutaient ma musique pop".

Victoire culturelle.

Bon, après cette petite mise en bouche, parce que mine de rien, ça en fait des concepts à intégrer quand on a lâché l'affaire depuis longtemps, il est temps de monter le niveau de l'IA d'un cran! Ou de deux...

Alors, quel est le bilan de cette partie? Tout d'abord, j'aime bien toutes ces nouveautés. J'avais été réticent à la sortie de Civ4 sur ces aspects culturels, etc, mais je dois avouer que finalement, j'aime assez. Après, je sais que plus le niveau de difficulté est élevé, moins ce sera facile. Cependant, il y a des points que je n'ai pas forcément bien saisis.

D'abord, l'aspect religieux. Certaines de mes villes se sont converties à une religion adverse, mais concrètement, ça a fait quoi? Je n'en sais rien. je n'ai pas vu de différence dans leur développement. Quand une de mes villes se reconvertissaient, je faisais un missionnaire ou un prophète pour renverser la vapeur, mais au final, j'ai laissé tomber, parce que les villes qui n'adoptaient pas ma religion ne me posaient aucun problème. Et puis, quand on souhaite la victoire culturelle, il vaut mieux se focaliser sur les artistes.

Ensuite, le comportement de certains dirigeants me faisaient m'interroger. Je ne faisais rien, et tout d'un coup, je reçois une dénonciation. Alors, eux ne se gênent pas de t'espionner et de faire les outrés parce que tu les dénonces et que ça ne va pas se passer comme ça, mais à un moment j'aime savoir pourquoi je suis dénoncé. Ce n'est même pas par suite d'une action quelconque en plus. Ca arrive comme un cheveu sur la soupe.

Bien. Le niveau supérieur (4-5 parties plus tard) m'a fait prendre conscience d'une notion que j'avais totalement zappée dans ma toute première partie: le bonheur. C'est fragile ces petites choses. Alors qu'avant (Civ 1 et 2), il suffisait d'enlever une ressource de la ville pour la transformer en artiste pour rendre les gens heureux en attendant de construire un temple, un Colisée ou toute autre structure rendant les gens heureux, là il n'en est rien. Pondre des villes comme un fou n'est pas une option viable, parce que ça produit des gens malheureux. Et les gens malheureux pourrissent ta civilisation. Pas d'or, pas de science. Bref, c'est la lose. Piquer les villes adverses, c'est sympa, mais alors, si vous ne supportez pas l'effort de guerre (ne serait-ce que pour produire au minimum un tribunal), non seulement vous avez des gens malheureux (plein), mais en plus, vous avez des émeutes, des unités qui apparaissent et pillent les installations de vos ouvriers.
Et là, je reste humble, parce que les choses que je croyais acquises ne le sont pas finalement dans cet opus. Et que le jeu peut te pourrir en pratiquant un embargo sur toi par exemple (même pas besoin de t'écraser militairement, comme c'est mesquin), et sans revenus commerciaux, ta partie est foutue.

J'ai également testé les effets de la bombe atomique. D'abord à la construction qui rend les autres civilisations prudentes, puis au lancement, ça fait du dégât...

Bref, j'ai encore du chemin pour maîtriser tous les aspects du jeu. Mais j'y travaille. Surtout que les différentes civilisations offrent des choix de jeu intéressants.

EDIT le 01/11/16: en fait non, je suis passé à CIV 6 ^^