Silent Hill 3 par -Wave-

Sans réelle explications, vous débutez dans la peau de la jeune Heater, perdue dans un parc d’attraction que l’on suppose sans mal appartenir à la ville de Silent Hill. Une traversée qui s’avère une excellente mise en bouche puisqu’elle laisse augurer le meilleur, de l’ambiance oppressante des précédents volets à la réussite graphique incontestable qui le hisse sans difficulté au rang des plus beaux jeux de la machine. Alors que la situation semblait désespérée, la demoiselle ouvre lentement les yeux, vautrée sur une table du centre commercial où elle avait décidé de passer l’après-midi. Plutôt mal à l’aise, cette dernière se décide de rentrer en hâte et c’est à ce moment précis que le songe semble la rattraper. Les lieux deviennent subitement déserts, des voix étranges se font entendre et des créatures à l’aspect malsain la traquent sans répit. L’aventure peut enfin débuter. Ou presque. En réalité, le périple qui vous mènera jusqu’à votre domicile et occupera environ la moitié du jeu se veut relativement avare en terme d’écriture et s’oriente principalement vers l’action. Fort heureusement l’ambiance et la variété sont au rendez-vous, mais il faudra attendre la seconde partie pour que les choses débutent enfin.

Ce long prologue vous proposera donc d’arpenter différents lieux, du complexe commercial au métro en passant par les inévitables égouts, qui risquent malheureusement d’amoindrir l’intérêt des moins motivés. En effet, il est dans un premier temps difficile de saisir le réel objectif de ce parcours d’autant que certains défauts ne tardent pas à apparaître. Les ennemis représentent rarement un danger et sont plutôt du genre mollasson, les énigmes restent ma foi peu nombreuses et, surtout, ce sentiment de peur qui demeure tout de même la marque de fabrique de la saga est nettement moins intense qu’auparavant. Et inutile de compter sur la bande sonore qui, sans être réellement mauvaise, reste loin de marquer les esprits. Quant au gameplay, il ne semble pas avoir évolué d’un pouce et la caméra se montre parfois peu pratique. Inutile de dire que l’inquiétude est grande et de là à atteindre la déception, il n’y a qu’un pas. Pourtant, quelque chose nous pousse à poursuivre. Sans soute l’aura particulière d’une aventure malgré tout hors du commun ou tout simplement par amour de la série. Le fan s’accroche et garde espoir…peut-être sa fidélité sera-t-elle enfin récompensée.

Lorsque l’entrée dans Silent Hill s’annonce enfin, les habitués retrouvent rapidement leurs marques. Assez ironiquement, pénétrer dans cette ville couverte de brume à quelque chose de rassurant. Le jeu va pouvoir enfin débuter. Dès lors, l’intensité va crescendo. L’angoisse apparaît peu à peu jusqu’à atteindre son apogée dans le niveau final qui est une sublime réussite. On reprochera sans doute parfois un certain manque d’informations (notamment lors d’un duel qui aurait sans doute mérité davantage de mise en scène) mais qu’importe ; les révélations sont nombreuses, le lien avec le premier opus se dévoile enfin et le plaisir tant attendu fait son grand retour. Malheureusement, ceci n’est nullement représentatif de l’entièreté du jeu et si l’on se penche sur sa globalité, la déception ne manque pas de se faire ressentir. Il est vrai que passer après Silent Hill 2 était une épreuve extrêmement périlleuse, voire impossible. Mais il s’agit pourtant davantage d’une succession de choix discutables plutôt que d’une quelconque comparaison qui font cruellement défaut à ce troisième épisode. Il n’en reste pas moins un excellent soft qui vous fera passer un très agréable moment et que j’irais même jusqu’à conseiller, mais finalement très éloigné de ce que nous étions en droit d’espérer. Au final, être un excellent jeu ne s’avère définitivement pas suffisant lorsqu’il est question de Silent Hill.