Silent Hill 3
7.8
Silent Hill 3

Jeu de KCET, Akira Yamaoka, Team Silent et Konami (2003PlayStation 2)

Cela s'est fait d'un coup. J'ai lancé le jeu sans réfléchir. Comme un défi. Abruti par le choix qui s'offrait à moi, j'ai choisi de m'en remettre à la suite d'une oeuvre que je porte aux nues. Certain de la morbidité qu'allait me donner Silent Hill 3. J'ai pris un peu de plaisir. Coupable. Dans cet avaloir crasseux d'images sales et salies.

Je ne sais pas quoi dire. J'avoue être assez compassé dans mon ton. Simplement parce que le sauce organique avec laquelle la Team Silent arrose ses foetus malformés commence à devenir blasante.
Le jeu se révèle comme l'un des plus glauques possible je pense. À la pourriture grise de Silent Hill 4 précède le rouge sang de la viande de Silent Hill 3 !
Mais au lieu d'avoir un goût de chair dans la bouche, c'est la salive qui annonce le vomi qui apparaît. La nausée.

La bande-son était fade pour moi, sans hauts ni bas. Moyenne. Il y a qu'une seule perle à mes yeux (la superbe "End Of Small Sanctuary"), qui n'arrive pas à masquer le quelconque sonore. Mais, j'avoue remarquer les superbes bruitages présents dans le jeu. Ce qui limite vraiment la casse. Puisque les différentes ambiances se ressemblent jusqu'à en donner la nausée.

L'histoire ressemble à du réchauffé. Sans saveurs. Overdose scénaristique tout simplement. La nausée.
Heureusement, les traits autistiques de l'héroïne, Heather, contrastent d'une façon absolue avec la sensation de voyeurisme qui nous entoure. Recherchée, traquée, épiée, désirée mais déterminée, elle sauve les meubles moisis aux couleurs délavées.

Les graphismes, eux, s'accompagnent de leur habituel filtre, fatiguant de facilité.
Ils transposent le tissu organique dans une ville morte. Alors oui, la chose nous donne la nausée. Pour deux raisons :
- Le rouge omniprésent associé aux cadavres étranglés par l'étouffante sensation de perversion ne laisse pas indifférent. Nous ne sommes pas à l'aise. Nauséeux ;
- Mais le tout vire à la surenchère. Sans évolutions réelles. Le caractère sexuel de la chose est repris de Silent Hill 2. La rouille puante de Silent Hill premier du nom. Les lambeaux de chairs, les membres détachés, les corps inertes, la décomposition, etc. C'est fatigant. Tant de recyclage. Navrant. J'ai senti que les développeurs voulaient tout mettre. Sans vraiment créer une identité propre au jeu. On nous gave d'images malsaines par feignantise. La nausée ;

Un jeu qui m'a un poil déçu, mais qui reste quand même bon. Mon jugement est biaisé par l'attente que j'ai éprouvée. Attente qui n'aura pas trouvé les réponses espérées. Mais Silent Hill 3 doit être montré aux adeptes du genre, car le recyclage peut se savourer. On prend les meilleurs éléments pour les rendre plus efficaces. Méthode qui a ses avantages. Et ses inconvénients.
Ce jeu est donc peu original (comme un Silent Hill, j'entends), mais un plaisir honteux à consommer sans modération.
Meursault
7
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le 5 sept. 2014

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Meursault

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