SimCity
5.6
SimCity

Jeu de Maxis et Electronic Arts (2013PC)

Test de lightningamer.com : Le vertige de la grandeur ?

Avant-propos : La note attribuée à SimCity ne prend pas en compte le fiasco qu’a été son lancement. En effet, de nombreux jours, patchs et déploiements de serveurs supplémentaires ont été nécessaires à EA pour rendre son titre jouable. De nombreux joueurs ne pouvaient tout simplement pas se connecter et jouer au jeu qui demande une connexion permanente à Origin. Nous n’allons critiquer que le jeu en lui-même et faire abstraction de ce manque évident de prévisions d’Electronic Arts.

La mode semble être aux reboots aux noms simplissimes. Ce SimCity version 2013 vient se poser comme le successeur du vieillissant SimCity 4 sortit en 2003. Vieillissant certes, mais extrêmement apprécié de la critique et sans aucun doute l’une des références dans le genre de la gestion de villes. Alors, 10 ans après, ce nouvel opus arrive-t-il au même niveau d’excellence que son grand frère, à l’instar de Tomb Raider et DMC ?

Après un didacticiel plutôt bien équilibré (assez instructif et complet sans être trop long et indigeste), vous êtes comme d’habitude lâché dans le grand bain. Après avoir choisi une région (allant de 2 à 16 villes) et l’emplacement de votre première ville, vous aurez la charge de créer vos premières rues et, comme c’est l’habitude avec cette série, définir des portions pour 3 types de zones (RCI) : Résidentielles, Commerciales et Industrielles. Il vous faudra alors trouver le juste équilibre entre ces zones afin de satisfaire vos sims, vos commerces et vos usines, tout en construisant des bâtiments indispensables au bon fonctionnement d’une ville (électricité, eau, gestion des déchets, transports…etc.). Le tout en surveillant évidemment votre trésorerie et en effectuant des prêts.

Toutes les routes mènent à SimCity

Le bon choix des routes est primordial dans ce SimCity. Afin de desservir correctement les services et optimiser votre espace d’une part, mais surtout pour permettre par la suite aux bâtiments d’évoluer (d’augmenter leur densité). Ces routes peuvent être améliorées après leur construction afin que les simples bâtiments du début de partie se transforment en immeubles si l’attrait du quartier est suffisant et si les sims gagnent assez leur vie et voient leurs désirs satisfaits. L’IA, basiquement les déplacements, les envies et les réactions des sims, n’est pas toujours très claire ni cohérente. Tantôt une habitation ne se plaindra pas de l’absence totale d’école dans la ville et tantôt criera au scandale de ne pas y avoir accès alors qu’une salle de classe vide se trouve dans la rue juste en face… Les exemples de ce type sont nombreux ce qui s’avère réellement regrettable. La gestion des différentes classes d’habitants n’est pas non plus d’une clarté idéale mais généralement tout se démêle assez simplement (voire tout seul…).

Vous l’aurez compris il y a toujours beaucoup d’aspects à gérer, de chiffres à surveiller et de données à appréhender. Si les envies des sims ne sont pas toujours très claires donc, les statistiques et la gestion de l’économie est, elle, assez propre et l’interface bien pensée. Les cartes de données sont utiles pour repérer les problèmes, des problèmes qui nous ont semblé trop peu nombreux en début de partie et trop aléatoires et difficiles à gérer par la suite (sans trop de conséquences catastrophiques au final…). De même, du côté du commerce, la gestion des quantités et prix des denrées (peu variées d’ailleurs) importées/exportées avec les villes voisines ou le marché mondial manque de précision et de réel contrôle. Ne même pas pouvoir choisir la quantité de matière importée, super pratique pour équilibrer sa finance. Malgré un grand nombre de facettes à gérer, on a souvent l’impression de survoler le sujet et de ne pas pouvoir s’investir autant qu’on le voudrait.

Faites chauffer le bulldozer

L’un des autres gros problèmes de ce SimCity version 2013, c’est la limitation de la taille des villes et l’impossibilité de tourner les bâtiments. Très rapidement on se retrouve bloqué dans son expansion par les frontières pour construire de nouveaux services ou ouvrir plus de logements. Sans parler de l’absence de terraforming, empêchant ainsi d’aplanir le terrain ou d’assécher un plan d’eau. De plus, certains bâtiments importants et leurs extensions capricieuses (certains locaux peuvent se voir ajouter des ailes ou des garages par exemple) prennent beaucoup de place. Il faut alors raser des bâtiments ou créer une autre ville afin de s’échanger des services. Car c’est probablement là l’aspect principal de ce nouvel opus : l’orientation du partage dans la région et la spécialisation des villes.

En effet, une ville ne possède pas le terrain nécessaire pour implémenter tous les bâtiments du jeu et vous devrez donc spécialiser vos villes (tourisme, commerce, éducation…etc.) et échanger les différents services entre elles. Si vous ne vous sentez pas de construire 50 villes (ou de supporter un chargement pénible à chaque changement de ville…), le mieux est de jouer avec des amis dans une même région, et de s’entendre sur la spécialisation de vos villes afin de rendre service à l’autre. Vous n’avez pas la place pour une caserne de pompiers ? Demandez à la ville voisine de vous envoyer des camions. Vous produisez un surplus d’électricité ? Vendez là aux nécessiteux qui n’auront alors pas besoin de construire les infrastructures nécessaires. L’interaction entre les villes est plutôt bien pensée et motive à créer la région parfaite (et à réaliser un grand projet en commun sur un emplacement dédié) tout en justifiant la connexion à Internet obligatoire.

Même si, lors de l’écriture de ces lignes, le fonctionnement semble désormais plus correct, notons que deux semaines après le lancement une grande partie des serveurs étaient saturés, ce qui rendait très pénible (ou tout simplement impossible) le jeu avec des amis déjà présents sur un de ces serveurs, les forçant ainsi à tout recommencer de zéro sur votre serveur… Espérons que lorsque vous lirez ce test, le problème soit résolu.

Revenir à ses Origin n’est pas toujours une réussite

Cette connexion obligatoire aux serveurs d’Origin pose un autre problème en plus de celui de ne pas pouvoir jouer hors-ligne : les sauvegardes sont automatiques et il est impossible de sauvegarder manuellement. Le moindre gros investissement, la moindre fausse manipulation (merci les bâtiments qui partent lors de la destruction d’une route…) ou la plus petite prise de risque peut alors se payer très cher puisqu’il est impossible de revenir en arrière. Néanmoins, lorsque les serveurs fonctionnent correctement, cette connexion à Internet permet la mise en place de classements et de défis pour motiver le joueur et compenser la difficulté assez légère du titre. En effet, en dehors de quelques catastrophes naturelles aléatoires (non désactivables), de quelques soucis incohérents (des services qui soudainement fonctionnent mal sans raison par exemple) et de quelques équilibrages pas forcément aisés à mettre en place, SimCity est assez simple et les sims ne sont pas très difficiles à satisfaire.

Si de nombreux points laissent donc dubitatifs, techniquement parlant Maxis s’en sort par contre très bien. Le jeu est très joli, très vivant, et dispose de nombreuses options pour tenter de le rendre jouable sur les configurations les plus modestes. Admirer sa ville-casino de nuit ou son champ d’éoliennes de jour est fort agréable et l’interface est une réelle réussite. Le sentiment de satisfaction est bien là lorsque l’on arrive à faire tourner une ville ou plusieurs villes correctement et que l’argent rentre dans les caisses. Reste à voir si après avoir complété totalement une région (ce qui vous prendra quand même un paquet d’heures) l’envie de jouer sera encore là et si les défis seront suffisamment motivants : rien n’est moins sûr. Enfin, on peut être certain qu’EA proposera des DLC payants pour ajouter des éléments au jeu (le métro, au hasard ?). Une politique que nous vous laisserons juger par vous-même.

SimCity : Toujours aussi bon en 2013 ?

Un seul mot pourrait résumer toute cette critique de notre expérience sur SimCity version 2013 : mitigée. Cet opus a fait le choix de proposer une expérience à base de petites villes spécialisées, plutôt que de donner la possibilité de créer une gigantesque ville dotée de tous les éléments : pas sûr que cela plaise à tout le monde. La faible difficulté, les nombreux bugs et incohérences, la nécessité (et non le choix) de construire plusieurs villes et la faible interaction demandée au joueur par moments pourra refroidir un gameplay pourtant sympathique à prendre en main et très addictif dans les premières heures. S’il n’est pas déplaisant du tout à jouer au demeurant, et qu’il propose plusieurs idées sympathiques et une réalisation léchée, ce SimCity peine à convaincre dans bien d’autres domaines pourtant primordiaux de ce genre. Ce nouvel opus est un peu à SimCity 4 ce qu’est Civilization V à Civilization IV pour beaucoup de joueurs : un bon jeu amputé néanmoins de certaines fonctionnalités primordiales (à venir en DLC ?) … et doté en plus d’une connexion à Internet obligatoire contestable.
aGa
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le 25 mars 2013

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aGa

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