Backlog #42

Mon défaut c'est la patience. Malheureusement pour moi, les jeux en monde ouvert sont très difficilement compatibles avec ce genre de faiblesse. L'Open World rime trop souvent avec allers-retours inutiles et objets à collecter, qui rallongent artificiellement la durée de vie d'un titre. Mais tant pis, on y va quand même, une surprise nous y attend peut-être, qui sait.

Très vite, le joueur est mis au parfum : vous êtes un agent infiltré au sein d'un des gangs hongkongais, dont la mission va se voir perturbée par l'arrivée des forces de l'ordre. Après une courte séquence de course poursuite, l'introduction lance le jeu.

Wei Shen, notre personnage, a donc pour objectif de s'infiltrer au coeur d'un des gangs les plus puissants de la ville, afin de le faire tomber en fournissant les preuves suffisantes.

On devine très vite qu'au rayon scénario ce sera du classique, sans surprise. Il m'a fallu à peine une heure de jeu pour en anticiper le dénouement. Un scénario avec flic infiltré qui ne perdrait pas sa couverture en cours de mission, serait une grande première, il faut bien le dire. Visiblement, ce n'est pas ici qu'on pourra lui trouver des qualités.

Question réalisation technique c'est assez inégal. Autant les environnements de nuit sont réussis - l'Unreal Engine fait bien son travail, en particulier sur les sols mouillés -, autant les balades de jour sont clairement ratées dans certains quartiers. L'ambiance n'est pas non plus particulièrement pesante, on sent bien le studio occidental qui essaye de reproduire une Hong Kong comme il peut.

La conduite est quant à elle très arcade, et tout à fait assumée. Le jeu va jusqu'à proposer un bouton permettant de tamponner les autres véhicules, un peu comme à la fête foraine. Il est même possible de sauter de son véhicule en marche vers un autre pour le réquisitionner, c'est assez fou.

Les radios sont rarement intéressantes et la caméra de conduite s'amuse parfois à faire des mouvements très étranges, et donc assez gênants en pleine mission. On peut également retrouver quelques légers soucis au niveau de l'IA qui se bloque sur les murs (c'est la fête du Moonwalk), qui tombe des plafonds, les taxis qui ne s'arrêtent pas… les bugs classiques du jeu vidéo.

Mais ce que propose Sleeping Dogs c'est avant tout du fun. Et ce fun on le retrouve principalement dans les combats. Notre héros peut utiliser un bon nombre d'éléments du décor pour achever ses ennemis. Et le choix est large : on part du simple tableau électrique paré à électrocuter quiconque s'en approcherait, à l'établi et sa scie circulaire qui tourne à plein régime, en passant par des aquariums géants ou encore des têtes d'espadons pointant vers le ciel. Toutes ces interactions représentant autant de façons amusantes et cruelles d'éliminer ses ennemis, et c'est jouissif.

Le fun passe également par les gunfights motorisés particulièrement grotesques. Une simple balle dans un pneu suffit à faire s'envoler la voiture de nos poursuivants, avec leurs passagers à bord, le tout suivit par une explosion obligatoire. C'est assez surréaliste et très rigolo, mais cela rend ces séquences beaucoup trop faciles hélas.

Mais Sleeping Dogs est avant tout un jeu d'action largement inspiré par le cinéma d'arts martiaux hongkongais. Et ça se voit dès les premières minutes. Les mouvements vifs et caricaturaux de la course de notre personnage donnent une impression d'animation inhabituelle pour une réalisation occidentale. Les amateurs du genre y décèleront clairement les références : le jeu est bardé de combats violents souvent longs et éprouvants, mais toujours jouissif à exécuter et à regarder.

Pour être honnête, j'en ressors plutôt mitigé. Je peux compter sur les doigts d'une main les quêtes que j'ai réellement apprécié faire, le reste est trop classique à mon goût. Je ne me suis pas attardé sur les activités hors mission plus que ça. Même dans GTA, les courses et autres passe-temps ne m'ont jamais vraiment intéressé. Sleeping Dogs n'y échappe pas non plus.

Terminé le 3 septembre 2016.

Mon Backlog : http://monbacklog.tumblr.com/post/149886124559/42-sleeping-dogs