Sleeping Dogs
7.1
Sleeping Dogs

Jeu de United Front Games et Square Enix (2012PlayStation 3)

Ah bah ça, quelle surprise ! Et dire que j’étais à moitié emballé quand mes potes m’ont offert Sleeping Dogs à mon vingtième anniversaire. Les bougres, ils ont visé juste sans même avoir posé les mains sur le jeu et rien que pour ça, je les remercie. J’ai pris un certain temps avant de me mettre à Sleeping Dogs, je savais parfaitement qu’il s’agissait d’un « GTA like » dans un environnement Hongkongais, que ça allait me prendre du temps. Mais de là à préférer Sleeping Dogs à n’importe quel autre GTA, ça, il fallait le faire.


Bon, n’exagérons pas non plus, je n’ai jamais été un fervent fan de la licence phare de Rockstar même si je lui reconnais des qualités indéniables. Et ce serait mentir si je disais que Sleeping Dogs est un jeu plus aboutit qu’un San Andreas ou GTA V (qui n’était pas encore sorti à l’époque). Mais voilà, avec Sleeping Dogs, je me suis retrouvé dans quelque chose qui me parle plus. Plus sombre, plus scénarisé, plus subtil. Même si beaucoup diront qu’il pompe allégrement les combats de Batman Arkham Asylum et la structure d’un GTA, il faut reconnaître qu’il ne copie pas à la va vite.


Alors oui, Sleeping Dogs n’a pas les gadgets de Batman. Sleeping Dogs n’a pas une carte aussi grande et dense que GTA V, ni même de San Andreas. Tout se passe dans une ville, il y a un grand trou inexplorable au milieu de la carte, il y a moins de quêtes annexes, et moins de possibilités dans le gameplay. Ce n’est pas dans Sleeping Dogs que vous vous jetterez d’un hélicoptère pour saborder un avion ou que vous vous amuserez à torturer des gens avec des défibrillateurs à la manière d’un Trevor Phillips. GTA, c’est un jeu à bordel, un jeu à fourre-tout où vous pouvez faire n’importe quoi en toute liberté, même si ça implique d’aller tuer des putes. C’est une chose qui ne m’a jamais attiré dans GTA, je ne suis jamais allé tuer des putes me concernant, et c’est peut-être pour ça que je n’ai jamais été fan de cette licence.


Et justement, Sleeping Dogs, c’est tout l’inverse. Évidemment, vous pouvez tuer des gens dans la rue, mais ça aura des conséquences à cause d’un détail : vous incarnez un flic, et pour moi, ça fait toute la différence. Sleeping Dogs, c’est l’histoire de Wei Shen, un flic revenu des USA et qui doit s’infiltrer dans le gang des Sun On Yee à Hong Kong. Ce personnage montera petit à petit les échelons et finira par se prendre d’affection pour certains membres. Et petit à petit, une tension de plus en plus instable vient s’installer dans le scénario. Wei dort de moins en moins, les conspirations et les corruptions policières viennent mettre en péril sa couverture. Pire encore, Wei trouve en Jackie un ami proche, une sorte de petit frère qu’il fera tout pour extirper de la spirale du crime organisé. Plus on avance dans l’histoire, plus les relations deviennent instables, on se met à douter de chacun des protagonistes et on craint en lançant une mission de découvrir ce que les scénaristes nous ont préparé.


Parce que voilà, le scénario de Sleeping Dogs est une pure réussite. Le personnage de Wei est constamment sur le fil du rasoir, écartelé entre sa loyauté aux Sun On Yee et son rôle de flic. Et justement, ce besoin de connaître la suite de l’histoire en faisant les missions, je n’avais jamais ressenti ça dans un GTA. Le final du jeu est absolument génial et de nombreux passages marquent de par leur violence et les choix de scénario (la mission du mariage, une véritable tuerie et un tournant décisif dans la caractérisation de Wei). Donc ça, déjà, c’est un plus non négligeable pour moi. Cette attention sur les personnages et la direction de l’histoire, voilà une chose agréable dans un open world comme celui-ci. Je reconnais que certains retournements de situations sont des outils de narration vus et revus mais ils demeurent foutrement efficaces.


Ensuite, il y a tous les choix de gameplay que je ne peux qu’approuver. Vous jouez donc un flic infiltré dans la mafia Hongkongaise. Durant les missions, il faut donc être assez brutal pour gagner des points de triade, mais ne pas causer trop de vague et d’accidents pour ne pas perdre des points de flic. Un équilibre qu’il faut réussir à conserver et qui force le joueur à s’appliquer. Car à chaque fois qu’on passe un palier avec les points de flic ou de triade, on gagne des capacités.


Pareil pour les points de réputation. Il y a une trentaine de quêtes annexes disponibles qui permettent de grimper en réputation, on peut aussi participer à des courses, des combats de rue, ainsi que remplir certains autres jobs. Et là encore, à chaque palier, nouvelles capacités et aussi de nouveaux costumes et voitures disponibles dans les magasins.


Pareil encore avec des statuettes éparpillées aux quatre coins de Hong Kong. A chaque statuette, on peut aller voir un maître des arts martiaux qui nous apprend des nouvelles techniques de combat (ce qui rend les phases de combats de plus en plus stimulantes au fil de la partie). Ajoutez à cela une bonne quarantaine de feux à allumer qui augmentent la barre de vie.


Donc voilà, niveau quêtes annexes, il y a des choses à faire et me concernant, c’est toujours avec entrain que je m’y lançais.


Et voyez-vous, être attiré par l’histoire et les quêtes annexes, ça ne m’était jamais arrivé dans GTA. En général, je faisais toujours l’histoire principal et je me foutais du reste. Pas dans Sleeping Dogs. Dans ce jeu, j’ai envie d’en savoir plus sur des personnages comme le Dr Teng ou Pas Ping. J’ai envie de gagner en réputation pour gagner des tenus classes qui augmentent certaines statistiques. C’est un jeu que j’ai fouillé avec plaisir et sans ennui. Un jeu dans lequel je me suis amusé tout en suivant une histoire qui m’a tenu en haleine jusqu’au bout avec ce final d’une réussite exemplaire. Un jeu que j’ai aimé du début à la fin et sur lequel je revenais avec plaisir à chaque fois. Bref, une jolie pépite qui n’a pas à rougir des GTA parce que vous savez quoi ? Moi, je préfère carrément ce Sleeping Dogs.

Créée

le 23 févr. 2020

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James-Betaman

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