[...] Changement radical avec Cauchemar A North Point. Le seul quartier qu’on ne foule jamais durant L’Année Du Serpent se retrouve pris en proie d’un fantôme enragé assoiffé de vengeance. Son but ? Détruire les Sun On Yee et Wei Shen par la même occasion. Histoire de lui mettre la pression, le dénommé Smiley Cat, qui était autrefois surnommé le Balafré de son vivant, n’hésite pas à mettre les petits plats dans les grands en enlevant Pas Ping, une petite geek qu’on avait pu croiser et même flirter lors de l’histoire principale. C’est ainsi, Cauchemar A North Point nous ramènera à un enjeu plus classique du jeu vidéo : il ne manque plus que la casquette rouge et la moustache et on pourra penser à sauver la princesse en passant par la plomberie. Sauf qu’on ne se retrouve nullement dans un monde tout coloré où les papillons butinent les pâquerettes et les oiseaux chantent sous les rayons d’un soleil souriant comme un bébé mais bel et bien à Hong-Kong. Si le quartier où se passe tout ce DLC ne change en rien d’architecture, son visage a pourtant bien changé. Du haut de multiples halos bleus électriques transperçant une nuit floue et brumeuse, le ton est donné. Halloween est passé par là et nous amène dans sa besace son lot de démons. Mais on reconnaîtra à Sleeping Dogs un traitement bien plus singulier de la thématique – en totale adéquation avec le background accessoirement – et il faut reconnaître que ne pas être confronté à tout va par des zombies assoiffés de sang et de chair est diablement rafraîchissant. Non, l’horreur et l’épouvante se veut plus asiatique et United Front Games a par conséquent opté de mettre en scène des démons, revenants et autres formes possédées de chaque habitant de North Point, parfois laxistes, parfois agressives selon les cas quand on se retrouve dans leur champ de vision. Le tout dans une ambiance spirituelle et mystique toute asiatique. Malgré tout, le propos n’est aucunement sérieux et on a tôt fait de se dire que ce contenu additionnel est avant tout un délire des développeurs tant le côté nanardesque n’est jamais loin (des clins d’œil divers à la série B sont dispersés au sein de l’histoire du DLC). D’ailleurs, il vaut mieux pour le joueur de le voir comme tel tant Cauchemar A North Point nous montre un traitement plutôt kitsch et vraiment décalé de l’univers basique de Sleeping Dogs.

En cela, j’ai trouvé cette interprétation de « l’épouvante vidéo-ludique » très intéressante tant cela change beaucoup de ce que l’on peut voir à l’heure actuelle, principalement occidentale, misant pratiquement tout sur la notion de zombies. Certes, des survival horror – japonais pour la plupart comme notamment la série des Project Zero – ont bien joué des cartes plus éthérées et spirituelles mais on ne peut pas dire qu’à l’instar des J-RPG, la catégorie soit forcément très représentée en ce moment. Et même s’il ne s’agit là que d’un à-côté court et aucunement sérieux, cela fait quand même du bien de revoir ça dans son téléviseur et se dire que cela existe encore. C’est aussi pour cela que j’ai largement préféré ce DLC à celui, bien plus terre-à-terre, que j’ai évoqué précédemment. Ce, même si ce Cauchemar A North Point souffre de bien plus de tares : davantage de bugs de caméras gênants, de ralentissements et plus court. On peut aussi citer le système de contres – vu que le DLC est basé principalement sur les phases de combats à mains nues – bien plus capricieux qui aura de quoi faire enrager à de multiples reprises. Malgré tout, je retrouve un rythme plus en adéquation avec ce que j’ai préféré dans Sleeping Dogs, ni trop mou, ni trop effréné, sans que l’ensemble ne soit aussi pompeux qu’un show à l’américaine. Cauchemar A North Point se rapproche bien plus d’un vieux film de Bruce Lee au milieu des fantômes plutôt qu’une relecture plus moderne et occidentale d’un Jet Li. Et puis bon, il ne faut pas oublier cette fameuse constante qui explique beaucoup de choses : plus c’est kitsch, plus c’est jouissif. Certes, cela ne fonctionne pas avec tout le monde mais fait incroyablement mouche avec moi en règle générale.
Margoth
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le 19 févr. 2014

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