Söldner-X: Himmelsstürmer
6.2
Söldner-X: Himmelsstürmer

Jeu de SideQuest Studios et EastAsiaSoft (2008PlayStation 3)

Lorsque l’on aperçoit, lors d’un détour sur le PSN, un jeu sous titré Himmelsstürmer, on est loin de se douter que ce dernier a été édité par une société basée à Hong Kong, et encore moins que l’on vient de tomber sur l’une des perles de la boutique en ligne de Sony…

Ce premier épisode de Söldner-X est donc le premier jeu de SideQuest Studio, petit studio Allemand créé pour l’occasion. Sorti en 2008, il est un des premiers vrais jeux disponibles sur le PSN. Mais avant d’aller plus loin, une petite leçon de langue germanique s’impose (bien que je n’en parle absolument pas un mot… ah bah si, un maintenant. Bref). Himmelsstürmer signifie littéralement « celui qui charge le ciel », ce qui est une évidente référence au vaisseau que nous contrôlons dans le jeu. Vous l’aurez compris, Söldner-X est bel et bien dans un shoot them up. Mais pas n’importe quel STU. Il représente tout d’abord une volonté de renouer avec des vieux titres phares comme le célèbre Gradius de Konami, sorti sur Arcade il y a 28 ans de cela. On y retrouve donc le même principe de base : un scrolling horizontal, des vagues d’ennemis nous assaillant au gré des stages se terminant tous par un Boss, et surtout un but commun : survivre.

Himmelsstürmer vous fera traverser divers panoramas absolument somptueux, proposés dans une HD 1080p du plus bel effet. On naviguera ainsi d’une simple ville à d’exotiques forêts bordées de champs d’astéroïdes en passant par des zones industrielles, des fois suite à une cinématique, mais d’autres parce que le décor évoluera en temps réel, offrant alors aux scènes un superbe rendu.
Malheureusement, vous n’aurez que peu le temps de vous perdre en contemplation dans le paysage, car s’il y a une chose que le jeu n’oublie pas, c’est de proposer un challenge à la hauteur de ses inspirations. En effet, vous commencez le jeu avec deux vies, zéro Continues et le mode Easy automatiquement attribué. Et là, c’est le drame, et le début d’une longue série de crises de nerfs et de larmes.

Mais avant d’expliquer ce qui rend le jeu si difficile, il est important de noter une chose, qui n’est absolument jamais cachée car visible depuis le menu principal : le jeu ne comporte que quatre mondes, plus un secret, chacun d’entre eux prenant entre quinze et vingt minutes pour être parcouru…
On a alors le sentiment de s’être fait cruellement arnaquer, même pour un jeu vendu 8€. Mais ce qu’on ne sait pas encore, c’est qu’on se trompe sur toute la ligne. Car une fois lancé dans l’aventure, celle-ci se clôturera très certainement au deuxième monde, du moins si vous avez assez de skill pour y parvenir (rappelons tout de même que nous sommes en mode Easy).
Mais le jeu vous encouragera néanmoins toujours à continuer de jouer, vous incitant à ne pas vous décourager, à continuer malgré tout, et cela via un système de Ranking qui augmente en fonction de votre nombre d’ennemis abattus. Ainsi, au rang 2, vous aurez droit d’utiliser un Continue, au rang 4 vous en débloquerez un nouveau, etc…
Il vous faudra néanmoins des heures et des heures de pratique pour voir le bout de l’aventure, et ce même en Very Easy, qui s’apparente plus à un mode normal qu’à un mode très simple. A savoir que le mode Beginner, lui, offre une expérience effectivement très (trop) accessible, le jeu perdant alors de son charme.
Si on rajoute des items à récupérer dans chaque Monde afin de débloquer le (magnifique et qui en vaut vraiment la peine) cinquième, ainsi qu’un mode multijoueur coopératif (difficilement lisible néanmoins) et des trophées exigeant un skill de dingue (du genre jouer cinq minutes sans se faire toucher, ça parait ridicule dit comme ça mais je vous promets que ce seront les cinq minutes les plus longues de votre vie) ainsi qu’une palanquée de mode de difficultés (Beginner, Very Easy, Easy, Normal, Hard, Very Hard, Impossible, Nightmare), il y a de quoi passer plus d’une cinquantaine d’heures sur le titre…

Bon okay, c’est bien sympa tout ça, mais et le gameplay alors ? Eh bien complètement original ma foi !
Tout d’abord, votre vaisseau a une barre de vie. Certains puristes crieront à l’hérésie, moi j’appelle ça de l’audace et de l’originalité, celle-ci étant de toute manière indispensable ici, les vagues d’ennemis arrivant par centaines sans vous laisser le temps de reprendre votre souffle. Une erreur est donc vite faite, et un hit sera sanctionné par une perte de santé plus ou moins importante selon le niveau de difficulté choisi. A noter que si votre niveau de vie descend en dessous des 20%, vous passerez alors en mode Berserk, c’est à dire que vous prendrez 50% de dégâts en moins, et en infligerez une demi fois plus, manière d’inciter le joueur à renforcer sa concentration (« Don’t give up yet ! »).
Ensuite, il faut savoir que le vaisseau possède de base deux armes, dont les munitions, même si elles sont limitées, se régénèrent lorsque l’on cesse de tirer ou que l’on switch sur une autre arme. On pourra ensuite récupérer au fur et à mesure des niveaux trois autres joujoux, mais dont le nombre de munitions est cette fois limité. En parlant d’items à récupérer, votre survie dépendra essentiellement de ces petites choses libérées par des éléments du décor ou tout simplement par les ennemis. Tirs rapides ou multidirectionnels, refroidissement de l’arme actuelle, bombe, vie supplémentaire, … il en existe énormément, qu’ils soient positifs ou négatifs (mort instantanée, vitesse ralentie, …). Mais si vous vous contentez de ce que vous trouvez, vous n’êtes pas sorti de l’auberge…

En effet, en tuant des ennemis avec la même arme, vous remplissez une jauge d’enchaînement. Lorsque celle-ci passe dans le vert, il faut alors changer d’arme, et ainsi un compteur s’en retrouvera incrémenté. Une fois que ce dernier a atteint un nombre prédéfini, de plus en plus élevé, un nouvel item est libéré ! Attention cependant, si la jauge se remplit trop sans que vous changiez d’arme, elle repartira à zéro… D’où l’intérêt d’avoir toujours un œil rivé sur cette barre, ce qui est loin d’être évident lorsque l’on est assailli par des centaines d’ennemis !
Autre preuve de l’agilité nécessaire pour terminer le jeu, on retrouve de nombreux endroits où pullulent des pièges à la Tomb Raider (si, si !), sauf que cette fois vous êtes bien sûr toujours canonnés de partout lorsque vous devez les esquiver. Ben oui, c’est pas drôle sinon.

Pour compléter ce tableau, le jeu dispose d’une bande son très travaillée, avec des thèmes pour chaque environnement (dont certains vous marqueront vraiment), des bruitages convaincants et enfin une voix off bien choisie, tantôt vous encourageant, tantôt vous méprisant (« Is that your first mission ? »), ou encore vous prévenant (« Beware, this is not gonna be easy »). A noter en revanche que le jeu est entièrement en anglais, ce qui est très appréciable pour la VO de qualité, mais bien moins pour l’absence de sous-titres français lors des quelques cinématiques peintes que propose le jeu. Était-ce vraiment si dur de proposer une simple traduction ? Mais que les anglophobes soient rassurés, on ne joue aucunement pour le scénario (Menace biologique à l’horizon, à l’aide Söldner-X, youhou), même si le petit effort pour proposer un background au jeu est fort appréciable.

Pour autant, malgré ses magnifiques paysages, son style de jeu original et ses superbes musiques, on doit parfois faire avec des bugs absolument rageants (respawn dans un endroit où l’on se retrouve bloqué et voué à une nouvelle mort certaine…). De plus, même s’il est original, ne nous leurrons pas, il n’invente en réalité que peu de choses, se contentant de reprendre à droite à gauche de bonnes idées de manière efficace. Enfin, une fois maîtrisé, on pourra toujours se dire que le jeu est finalement vraiment court (Environ 1h30 pour terminer les 5 mondes), et l’absence évidente de checkpoint ou de sauvegarde (à chaque Game Over on recommence depuis le début du jeu) pourra frustrer les novices, même si cela participe au charme du jeu. Pour chipoter, on pourra également regretter que les Boss soient globalement un tantinet en dessous du niveau global du jeu.

Alors ce Himmelsstürmer, indispensable ou non ? Tout dépendra de votre style de jeu. Si vous avez peur de la difficulté et que vous n’avez aucune patience, c’est triste à dire mais passez votre chemin. Pour les autres, que vous soyez adeptes de shoot depuis longtemps ou que vous désiriez simplement vous essayer au genre, c’est un investissement à considérer sérieusement (surtout en réduction à 5€). Dans tous les cas, Söldner-X : Himmelsstürmer est un très bon shoot'em up, beau, varié, original et difficile, qui mérite d’être connu. Assurément une perle du PlayStation Network.

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le 19 févr. 2013

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