SoulCalibur V
6.5
SoulCalibur V

Jeu de Bandai Namco Games (2012PlayStation 3)

Il faut savoir que j'ai mis 6 vu le temps que ce jeu (version PS3) m'a tenu en haleine (merci la création de personnages...).

Pratiquement quatre ans après l'épisode qui m'a donné envie d'incendier les locaux de Namco, à savoir SoulCalibur quatrième du nom, Project Soul nous pond une suite, censée se passer 17 ans après le IV. Soit un bon paquet d'années quand même... Est-ce que le temps a eu raison de nos fiers guerriers ? Apparemment, oui.

Je commence peut-être par les choses qui vont fâcher, mais comme je le sous-entends dans le titre, on a droit ici à un semi-foutage de gueule déguisé en renouveau facétieux de la gamme des personnages et des styles jouables. Ben oui, exit Xianghua, Taki, Sophitia/Cassandra, Kilik (ou pas), et bonjour la nouvelle génération de mômes à peine sortis du berceau mais déjà musclés et combatifs au possible... Je ne suis pas contre le sang neuf, au contraire, c'est des fois préférable à un immobilisme agaçant, mais là, non, ça ne le fait pas de nous ressortir à peu près les mêmes styles de combat avec à peu près les mêmes bouilles, ça s'appelle du faux-semblant. On dirait réellement une nouvelle effluve de la tendance "young-power" dans pas mal de jeux ou films en ce moment, et je trouve ça beaucoup moins accrocheur.
Ah et puis il faut le dire : où sont passés Zasalamel et sa superbe faux, Talim et ses tonfas nerveux, Yun-seong ou encore Setsuka (que je préfère largement à cette insupportable Pyrrha qui dégouline de niaiserie). J'ai vraiment eu le sentiment qu'une grosse part du casting qui donnait une très bonne image à la série avait tout bonnement été éradiqué de la surface de la Terre, c'est triste.

Ensuite, le mode histoire, qui a fait son petit retour depuis SoulCalibur III, en reprenant juste l'idée de la mappemonde, rien de plus. On nous oblige à suivre les périples de la progéniture de Sophitia, d'un côté Patroklos, et de l'autre, Pyrrha, sa soeur. Un scénario centré sur différentes formes de manipulation dont nos deux protagonistes ont fait les frais, de par les exactions qu'ils ont commis. Bon ben ça vole pas haut, et même le charisme et la classe de Patroklos (que je considère par contre comme un très bon perso ajouté) ne réhausse pas la trame lente et qui peine vraiment à prendre place dans un cadre aux décors somptueux teinté d'éléments piochés du XVIIème siècle. Et sans rire, la véritable identité du Graf Dumas est encore moins surprenante que le renversement de situation du mode Chroniques de l'Épée de SC III, avec Strife Astlar... Les évènements-clés qui auraient pu donner encore plus de profondeur et renforcer une fresque historique riche sont encore une fois noyés par des histoires sans intérêt, voire carrément affligeantes si je prends Pyrrha comme exemple.
A côté de ça, les histoires personnelles, bien que tronquées et réduites à leur minimum depuis SC IV, ont tout simplement disparu. Je trouve ça dommage, ça nous permettait d'avoir un peu de background sur l'évolution des personnages. C'était la touche en plus qui faisait sortir SoulCalibur du lot, mais bon, les développeurs ont choisi à tout prix de privilégier le multijoueur. Soit. C'est une tendance qui casse beaucoup de choses dans de nombreux jeux. Mais suivre la mode ne paye pas toujours auprès de tout le monde.
Ah oui, j'allais oublié, nous servir des vieux modes du genre Survie (ici baptisé pompeusement Ames Légendaires), ou celui de Combat Rapide qui m'a rebuté plus qu'autre chose (Youpi ! On gagne maintenant des titres, de la même manière que les Call Of...), casse un peu l'idée globale de nouveauté ou d'originalité à laquelle on pouvait bien naïvement prétendre. (Il n'y a qu'à regarder la myriade de modes de SC III, encore une fois ça se passe de commentaires.)

Mais consolons-nous, car voici les véritables plus que nous propose ce sixième épisode (je compte Soul Blade dans le lot) :
- Des mécaniques de combat simplifiées mais qui ne rendent le jeu que plus dynamique (merci les Critical Edges), surtout depuis les multiples ajouts de SC IV où l'on pouvait clairement se perdre dans les possibilités d'actions en combat (quasi improbables pour certaines),
- Un mode de création de personnages frisant la perfection. On peut maintenant ajouter des tatouages, des accessoires, des motifs non seulement au personnage mais aussi à son/ses arme(s), grâce à catalogue encore plus varié, et concevoir sa carte de joueur dans pas moins de cinquante emplacements de création,
- Des graphismes et des arènes à couper le souffle, criants d'un certain réalisme de l'époque abordée (XVIIe) et nous offrant surtout des persos bien en formes, le tout additionné à un filtre brillant qui donne un côté lumineux et lisse (Un peu trop ? Probablement, mais ce qui brille plus a plus de chances d'attirer l'oeil),
- Un multijoueur très bien réalisé et affublé de multiples options d'enregistrement, de classements, de recherche, etc... En clair, de ce côté-ci on en a pour notre argent, aucun doute.

C'est donc un avis en demi-teinte que je vous livre là, et je suis sûr que bon nombre me rappelleront que cette série cible avant tout l'action immédiate et maintenant le multijoueur de qualité qu'autre chose. Je répondrai alors que c'est un bon point, tout à fait défendable, mais qui tend à s'inverser un peu à la vue du travail réalisé en 2005, avec ce qui à été pour moi un des meilleurs titres et des plus complets de la Playstation 2 : SoulCalibur III. Après avoir vu ça, on est parfaitement en droit de trouver les suites bâclées et pratiquement dénuées d'attraits mémorables.
kingKuistre
6
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le 26 déc. 2012

Critique lue 185 fois

kingKuistre

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