Spec Ops: The Line par Florian Bodin
Quelle bonne surprise que ce Spec Ops ! Et pourtant je ne misais rien dessus, pas un centime. J'en avais même pas entendu parler pour ainsi dire, à part quelques screens traînants sur Steam et qui ne m'avaient pas convaincus, je pensais même que c'était un énième FPS. Au final je me suis retrouvé devant un TPS en shoot & cover (encore un) mais qui avait enfin le mérite de proposer quelque chose de consistant.
On se retrouve donc dans la peau du capitaine Walker, en compagnie de deux acolytes, partis à la recherche du Colonel Konrad et de son infanterie disparue sous le sable de Dubaï. Ça vous rappelle quelque chose ? Pas étonnant vu qu'Apocalypse Now ne peut s'empêcher de venir nous titiller l'esprit durant la partie. Mais outre les nombreuses références et influences aux films de guerre mythiques, c'est surtout dans son environnement que le jeu est rafraîchissant. Comme expliqué au dessus nous sommes à Dubaï, mais pas celui que nous connaissons en ce moment, celui où la famine règne et ou les tempêtes de sable finissent d'ensevelir les décombres de la ville.
On sera d'ailleurs ébahi devant la direction artistique du titre, proposant des panoramas sublimes et des décors post-apocalyptiques crédibles, montrant la chute de cette cité que rien n'aurait pu ébranler.
C'est d'ailleurs la première fois que je trouve l'Unreal Engine correctement exploité et optimisé, tout fonctionne parfaitement sur un PC milieu de gamme et à part quelques soucis par moment pour ce qui est des textures, le jeu est un véritable ravissement pour les yeux, notamment les effets de lumière.
On navigue donc dans un environnement cohérent, que l'on pourra choisir de découvrir au fil du temps via des enregistrement trouvés ici et là. Et contrairement à tous les FPS de guerre moderne soit disant réalistes qui sont sortis ces dernières années, Spec Ops propose un véritable fond et engage le joueur dans sa trame. Grâce à des chois moraux à accomplir ou à des erreurs de la part du héros, le joueur découvrira avec toujours plus de froideur une guerre véritablement sale, sanglante et où règne un véritable sentiment de dégoût. Ici ce n'est pas du shooting gallery ou on bute des talibans comme on tirerai sur un sac de sable, non. Ici on tue les civils, on tue ses alliés... Il y a de véritables dommages collatéraux.
Malheureusement c'est peut-être là aussi qu'il y a un léger souci car à trop se concentrer sur l'immersion du joueur, les développeurs ont préférés rester dans le classique en termes de gameplay, voire beaucoup trop. Malgré quelques ordres à donner à ses coéquipiers, rien de bien transcendant et on se retrouvera donc avec un jeu passionnant à découvrir plutôt qu'à jouer. De plus, manette oblige, la visée est encore une fois beaucoup trop imprécise, sûrement du au genre aussi qui ne permets que des mouvements assez lents de la part du joueur, tandis que les ennemis sont beaucoup plus rapides. On mourra donc très vite et très souvent, recommençant parfois 10 fois la même séquence.
D'ailleurs quelques soucis de level design viennent aussi gâcher la fête. Trop restrictif dans son approche, les phases de gunfight n'ont vraiment qu'une façon d'être appréhendée, et au bout de la cinquième fois on commence à acquérir une certaine chorégraphie en butant celui-ci en premier puis l'autre ensuite afin de ne pas être gêné. Dommage. On regrettera aussi un temps de latence un poil trop élevé pour effectuer les actions ou le manque d'une touche d'esquive pour les grenades par exemple.
Malgré tout ne boudons pas notre plaisir et il serait véritablement dommage de se priver de ce reboot de la série. On sent le soin apporté à la mise en scène, au scénario et à son déroulement. On appréciera d'ailleurs de très bonnes touches d'humour concernant le jeu vidéo "c'est les jeux qui vous rendent violent ?" ou bien de l'humour flashback, comme on peut le voir dans des films comme Fight Club. The Line est donc un parfait mélange entre action, mise en scène hollywoodienne et réflexion. Cette génération se dote donc enfin d'un vrai jeu de guerre réaliste et que tout le monde devrait se donner la peine d'essayer un minimum (et pas qu'en démo).
On regrettera juste qu'il ne se vendra pas ou peu, tout simplement parce que la campagne promotionnelle fut encore une fois à la ramasse (non offrir Duke Nukem Forever avec sur Steam n'est pas rassurant ni gentil) et surtout qu'aujourd'hui, malgré la bonne volonté des développeurs, un TPS est vite classé dans le genre du jeu moyen qui n'a rien à offrir. Au bout d'une semaine, son prix à baissé de 15€ sur consoles et PC, alors vaut mieux ne pas hésiter maintenant.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.