Dans un Dubaï ensablé, vous ne trouverez que peur, misère et désolation. A vous de survivre.
Des gratte-ciels en partie ou complètement ensablés, des dunes gigantesques aux côtés des piscines et des hôtels de luxe... Dubaï, le petit émirat pour milliardaires, n'a pas fière allure. Des tempêtes incessantes frappent en effet la région depuis des semaines. Une mission d'évacuation des civils est alors mise en place par l'armée américaine. C'est une escouade, "la 33e", dirigée par un certain Konrad qui est désignée pour mener cette mission à bien. Quelques semaines plus tard, "la 33e" ne donne plus aucune nouvelle...
L'équipe Delta est alors envoyée sur place pour tenter de comprendre ce qui s'est passé.
2K Games, le studio à l'origine de Mafia II, des séries Civilization (lire le test du dernier opus) ou Bioshock nous offre un jeu au scénario et au terrain de jeu original.
Vous jouez le capitaine Martin Walker, le chef de cette escouade Delta et vétéran d'Afghanistan, aidé de vos deux compagnons : Lugo et Adams. Avec une vue à la 3e personne, vous êtes donc lâcher dans Dubaï, ensablé pour des raisons mystérieuses. À trois, vous devrez survivre dans une ville qui apparait vite comme terriblement hostile à toute personne étrangère. Entre la CIA, les troupes américaines sur place et les rebelles armés, il va falloir distinguer les alliés des ennemis en fonction de vos intérêts et des leurs. L'anarchie qui règne dans la ville depuis des semaines a très vite fait place à la violence et à l'amertume.
Tout de suite, l'immensité de la ville saute aux yeux et le soin apporté à la ville par les développeurs est frappant. Si l'étendu de sable marque visuellement parlant , il est également intégré de manière très efficace dans le gameplay du jeu. Pour exemple, vous aurez la possibilité de tirer sur des gigantesques baies vitrées, libérant ainsi une quantité impressionante de sable ensevelissant alors les ennemis dans des effets spéciaux décoiffants. Vous devrez aussi faire face à des tempêtes de sables fréquentes emportant tout sur leur passage : voitures, panneaux, containers... La visibilité et la liberté de mouvement s'en trouve du même coup réduites. De belles trouvailles qui ponctuent agréablement l'aventure.
Pour le style de jeu, on bourrine énormément avec un arsenal conséquent : sniper, uzi, AK-47, fusil à pompe, lance-grenades, lance-roquettes... De jolies joujous que l'on aurait toutefois aimé plus variés. Toutefois, là où le jeu devient intéressant c'est dans les choix que vous devrez faire. Côté gameplay : vous pourrez la jouer discret en éliminant vos ennemis au silencieux ou au contraire la jouer à la John Rambo en fonçant dans le tas. On apprécie également la possibilité de donner des ordres à ses coéquipiers : soigner un camarade ou attaquer un ennemi en priorité. Côté scénario, il vous sera demandé de prendre des décisions qui influeront directement sur la suite du jeu.
Le rythme du jeu est haletant, l'influence cinématographique est indéniable : les cinématiques sont dynamiques, crus et réalistes. On retrouve certaines références bienvenues : Apocalypse Now ou les Rois du Désert. Certaines scènes resteront à coup sûr mythiques autant par leur caractère décalé que tragique (qui a parlé d'hélicoptère avec une musique célèbre d'opéra en fond sonore ?). Les programmeurs du studio 2K games ont également tenu à créer une véritable tension psychologique qui déteint même sur notre équipe, dont la cohésion sera mis à l'épreuve. Et pour cause, l'équipe Delta, venue sauvée des vies, va vite se retrouver au milieu d'un conflit armé entre rebelles et troupes américaines dont les véritables ennemis seront difficiles à discerner. D'autant que certaines anciennes connaissances de Walker au temps où il était à Kaboul pourrait venir jouer les troubles faites...
Des points noirs viennent toutefois tempérer cette description enthousiaste : l'aventure se révèle en effet assez répétitive dans les séquences de jeu proposées malgré l'effort des développeurs pour distiller quelques phases d'infiltration. Mais là où le jeu s'avère le plus frustrant, c'est dans son absence de mode coopération. Autant on apprécie de donner des ordres à ses coéquipiers, autant jouer à trois avec deux de ses potes aurait été jouissif. Côté son : Hendrix, Deep Purple ou les Black Angels bourdonnent dans nos oreilles au long de l'aventure. Par certains moments, on se délecte de ces perles du rock, mais à d'autres, les morceaux sont un peu mal venus.