Après 12 ans, Blizzard nous propose de replonger au sein des guerres entre armées de Terrans sales et mécaniques, essaims de Zergs hideux et envahissants, légions de Protoss dorés aux instincts de répurgateurs.

Et que dire de ce second opus ? Doit-on le comparer à son ainé qui a su ravir tant de joueurs ?

Si cela est vraiment nécessaire, alors il faudra reconnaitre que la campagne de Starcraft II est bien supérieure à celle du premier. Des briefings sous forme de cinématiques particulièrement bien réalisées, des personnages avec une véritable personnalité donnant une certaine profondeur à l'intrigue. Les missions ont enfin des objectifs variés qui nous changent enfin de l'ancien tord des RTS : "Objectif Primaire - Annihilez les forces adverses".

Là, on visite des mondes où la nuit nous fait trembler, où la lave surgit du sol et nous oblige a nous déplacer, où des murs de feu menacent sans cesse nos trajets, ne nous laissant aucun répit.

La difficulté est au rendez-vous et correctement dosée, aussi bien pour les néophytes que pour les accros. Le mode brutal propose un véritable challenge aux experts et saura les pousser à leurs limites au seins d'attaques stressantes et de conditions tout a fait injuste contre lesquelles il faudra développer une stratégie parfaite afin de vaincre.

Le système d'achievements récompense les joueurs malins qui s'amusent à fouiller les détails du jeu et donne un second intérêt aux collectionneurs en herbe. Et il faut bien reconnaitre que les dizaines de références et easter eggs utilisées dans le jeu sauront faire sourire.
Mention spéciale pour le "En'Taro les blaireaux !", "Zeratul, Nettoyeur" ou encore "Aux sombres héros de l'Aiur, par delà les océans du vide !"

Bref, ne serait-ce que pour le solo, l'achat est justifié.

Mais ce n'est pas tout. Ca ne pouvait pas s'arrêter là. Starcraft est connu pour être le jeu compétitif par excellence, déchainant les passions coréennes comme aucun sport n'a jamais su le faire.

Le 2 offre un système bien pensé, plutôt difficile a appréhender et tout aussi exigeant que son prédécesseur. Les défauts d'ergonomie du premier ont en partie été corrigés, le rendant vraiment simple a prendre en main. Par contre, il est rageant de voir que sur un jeu de 2010, il n'est toujours pas possible de personnaliser les raccourcis et que la sélection des unités est loin d'être optimale.

L'éditeur de scénarios semble particulièrement puissant, bien qu'un peu complexe a prendre en main. Il est possible de changer radicalement le coeur du jeu et de prévoir des FPS, des side scrollers ou encore des shoot'em up, ce qui est plutôt inattendu dans un RTS !
Il faudra cependant attendre encore quelques mois avant que des cartes vraiment intéressantes soient crées et permettent de prolonger d'autant la durée de vie du jeu.

Globalement, le jeu ne fait pas étalage d'une puissance graphique particulière, ce qui lui permet d'être jouable sur une bonne calculatrice scientifique programmable. J'exagère à peine. Le design est particulièrement bien conçu et permet d'identifier immédiatement chaque unité, leur fonction et ne pas se perdre dans les différents effets graphiques.


Et pourtant ... pourtant ... trois aspects sont totalement inexcusables et m'empêcheront pour toujours de mettre 10 ou 9 à ce jeu.

- L'absence du mode LAN.

Rien de plus ridicule pour un jeu de stratégie qui se veut compétitif de ne pas proposer la possibilité de jouer en réseau local.

- Battlenet 2.0.

Très pratique lorsqu'on souhaite simplement lancer une partie rapide. Mais totalement inadapté lorsqu'on souhaite mettre en place de véritables tournois. En effet, il est nécessaire d'inviter dans un groupe son adversaire avant de pouvoir l'affronter. Les cartes personnalisées souffrent de ce même défaut, les rendant difficiles à utiliser pour autre chose qu'une petite partie rapide de temps en temps. Le Battlenet précédent faisait bien mieux, ce qui a permis l'essor du fameux mode DotA.

- Le business plan

C'est là que Blizzard Activision brise le rêve. 60 € pour la campagne Terran. Admettons, elle vaut son prix. Plus 60 € pour la campagne Zerg. Plus 60 € Pour la campagne Protoss. Plus l'achat de micro-améliorations pour Battlenet 2.0 (pas encore disponibles).
Sachant que le multijoueur ne sera pas compatible entre ceux n'ayant acheté que Wings of Liberty et ceux ayant pris la campagne Zerg (ce qui signifie qu'au final, tout le monde sera obligé d'acheter les trois campagnes afin de pouvoir participer aux compétitions) ...

Depuis World of Warcraft, Blizzard-Activision est devenu une machine industrielle a faire de l'argent. Connaissant l'évolution du marché, ils auraient tord de ne pas en profiter. Mais sachant où cela nous mène, il est impossible de cautionner ce genre de système.
Chim
8
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le 5 août 2010

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Chim

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