Quand on est une amatrice du dimanche comme moi, il faut bien un jour varier les plaisirs et se pencher sur la question de la stratégie en temps réelle dans son approche la plus "Action" contrairement par exemple à des titres comme Crusader Kings II ou Total War. On en vient donc naturellement à frapper timidement à la porte de Blizzard dont la réputation sur les 20 dernières années en la matière n'est plus vraiment à faire. Il y a énormément d'autres licences parmi le genre qui ont toutes leurs petites particularités bien elles qui sont certainement défendues corps et âmes par les dévots habituels mais force est de constaté que Starcraft s'est imposé comme un incontournable, mais dont on doit admettre que la célébrité repose aussi sur une scène E-sport puissante.
Alors quand on débarque comme moi alors que la troisième extension de Starcraft II arrive dans toutes les bonnes officines, on se sent vite dépassé par les évènements mais le bon Blizzard a tout prévu. Déjà, il n'y a pas vraiment besoin d'avoir jouer au premier titre puisque tout est fait pour que le novice s'installe confortablement dans son aventure et comprenne très vite les enjeux de l'histoire, le tout saupoudré des cinématiques époustouflantes dont seul le studio possède le secret. On incarne plus ou moins le rebelle Jim Raynor qui s'est rebellé contre le tyrannique Mengsk et son dominion. On comprend très vite que Jim et le dictateur étaient en fait bon copain pour la prise du pouvoir pépère jusqu'à ce que le despote abandonne lors d'une mission suicide Sarah Kerrigan, la copine de Raynor. Ce dernier jure alors de se venger tandis que Sarah renaquit de ses cendres pour devenir la Reine des Lames qui dirigent les Zergs, une race alien insectoïde ennemi jurée des Protos qui sont grosso merdo les elfes de l'espace dont la civilisation est en déclin.
En somme, un bon petit space opera qui ne se foule pas franchement pour l'originalité mais qui reste vraiment efficace dans son boulot, toujours propre et bien lustré. Les personnages sont charismatiques, attachants au possible et je dois dire que pour une fois le doublage français est d'une qualité rare. Bref, ce mode campagne possède une histoire vraiment sympathique et dont la "facilité" n'est qu'une façade pour proposer un gameplay plutôt intéressant.
Peut-être que pour les habitués de la maison, il n'y aura pas vraiment de challenge dans la mesure où les missions sont très souvent réfléchies pour appréhender les différentes stratégies des factions en rajoutant à chaque fois un niveau de complexité qui s'adaptera en fonction des unités que l'on débloque. Il ne s'agit guère que d'un entraînement bien ficelé pour s'attaquer au mode multi et apprendre à gérer la collecte des ressources, le déplacement des unités, l'utilité et le placement des bâtiments, etc. Si personnellement ma maladresse débutante a rendu le défi corsé, je peux comprendre qu'il puisse être lassant si l'on connaît déjà les mécaniques des STR en général.
Il est évident que Blizzard a probablement cherché à élargir son public comme pour beaucoup de jeu dont les règles ne sont pas évidentes et dont l'accès est souvent restreint à un cercle d'initié. En témoigne d'ailleurs l'accès gratuit à Wings of Liberty et les tutoriels poussés parfois à l'excès. Sans tomber sur l'éternel débat de l'accessibilité d'un titre aux "casus", il est vrai que lorsque j'ai refait la campagne plus tard dans un mode bien plus difficile, je n'ai vu de l'aventure que son côté "je te prends par la main", ce qui m'a un peu déçue mais sans gâcher le plaisir de jeu pour autant.
Je recommande donc spécialement Wings of Liberty à ceux qui auraient la curiosité de se pencher sur le monde magique du STR. Pour le reste, je pense que la campagne zerg et les protoss seront bien plus intenses et intéressantes.