Star Ocean: Integrity and Faithlessness
5.4
Star Ocean: Integrity and Faithlessness

Jeu de Tri-Ace et Square Enix (2016PlayStation 4)

Attendu de pied ferme par les amateurs de jeux de rôle, ce Star Ocean 5: Integrity and Faithlessness, dernier épisode d’une série pourtant mythique, peine malheureusement à se faire une place au Japon. Afin de vous guider au mieux dans vos choix lors de sa sortie européenne, nous vous proposons de découvrir ci-dessous nos impressions.


Si The Last Hope était l’épisode de tous les excès, Integrity and Faithlessness sera définitivement celui du trop peu. Quelques minutes suffisent pour ressentir le malaise. Tel un signe annonciateur, l’absence de mise en scène lors de l’introduction ne sera que le début d’une longue série de déceptions reflétant un manque flagrant d’investissement. La quête principale en témoigne à merveille avec moins de vingt heures passées à effectuer d’incessants allers retours dans une dizaine d’environnements seulement. Parmi ces derniers, quelques villes dans lesquelles il faudra vous attendre à trouver porte close dans la plupart des domiciles. Ce sentiment d’être constamment à l’étroit ne s’arrête cependant pas là, puisque même les possibilités de créations pourtant si chères à la série seront extrêmement limitées. Ne mâchons pas nos mots, c’est un véritable coup de massue.


Face à se constat, tout amateur de RPG placera logiquement ses espoirs dans le scénario. Mais la trame se veut quant à elle d’une platitude désespérante, accumulant les prétextes grossiers pour tirer autant que possible sur la durée de vie. Autant le dire, il y aura peu à faire entre les kidnappings à répétition et les invasions ennemies. Ceci est fort regrettable, d’autant que les personnages sont loin d’être inintéressants, mais justice ne leur est rendue à aucun moment. Non seulement leur visage n’exprime aucune émotion, mais en plus Tri-Ace a opté pour un modèle de cut-scènes très inattendu qui permet difficilement au joueur de s’immerger. En effet, durant les phases de dialogues, vous êtes libre de vous déplacer librement dans un périmètre donné, ce qui annihile toute possibilité de mise en scène. Pire encore, les situations tournent parfois au ridicule lorsqu’un personnage censé vous annoncer une nouvelle capitale se déclare dans le vide, tandis que vous patientez dans son dos. Ces choix étranges sont également l’occasion de remarquer l’absence de certaines options pourtant de nos jours indispensables, telles que la sauvegarde instantanée ou la possibilité de passer les phases de dialogues. Vous le sentez venir, tout échec face à un boss se soldera donc par un notable retour en arrière avec obligation d’assister de nouveau à l’intégralité des évènements.


Pourtant, nous ne sommes pas face à un mauvais jeu pour autant. Rappelons-le, Tri-Ace n’a pas toujours brillé au niveau du scénario, bien du contraire, et cette série en particulier se distingue par ses intrigues souvent décousues. En revanche, l’un des points sur lesquels les développeurs ne nous ont que rarement – voire jamais – déçu, est bien le gameplay. Fidèle à ses habitudes, il s’impose ici comme extrêmement solide et très agréable à appréhender, à commencer par les batailles. Certes, ces dernières sont comme toujours confuses et il arrive régulièrement de foncer tête baissée à travers une avalanche d’effets spéciaux nous empêchant d’y voir quoi que ce soit. Mais nous sommes néanmoins face à des rixes efficaces impliquant jusqu’à sept personnages, lesquelles se veulent dynamiques et durent précisément le temps qu’il faut. En somme, les meilleures proposées par la série à ce jour.


Pour organiser ces fameuses séances de baston, la gestion sera évidemment un aspect indispensable, et l’un de ses points essentiels se nomment les « rôles ». Vous pouvez en effet en attribuer plusieurs par personnage en gardant à l’esprit que chacun est unique, ce qui aura pour effet d’influencer leur attitude sur le champ de bataille, mais aussi d’apprendre de nouvelles techniques et d’obtenir des bonus divers à chaque montée de niveau. Par exemple, « caster » – équivalent à mage noir – vous octroie quatre points d’intelligence supplémentaires. Chaque rôle possède plusieurs paliers qu’il est possible d’atteindre en distribuant des points d’aptitudes récoltés après chaque bataille. Concrètement, imaginons que vous portiez le rôle « attacker » au niveau 3 et vous débloquerez celui de « ace ». Des combinaisons sont également possibles : en obtenant « caster » et « healer » au niveau 5, vous débloquez le rôle de « sage » qui est un parfait compromis entre les deux. A vous de tous les découvrir et constituer l’équipe de votre choix, en respectant les prédispositions des personnages dans l’une ou l’autre discipline.


Reste à aborder les skills qui se divisent en deux catégories. D’une part, les compétences personnelles qui correspondent aux attaques spéciales et magies de chacun, et les compétences de groupe. Ces dernières ne sont pas obligatoires, mais apportent constamment des éléments nouveaux dans la manière de jouer, comme la possibilité de voir affichés les ennemis, coffres ou autres matériaux sur votre mini-map, pêcher, et, bien entendu, les diverses créations d’objets regroupant la forge ou encore la cuisine. Ces derniers s’apprennent en réalisant des quêtes annexes, d’ailleurs assez classiques : il s’agit d’en prendre connaissance sur des pancartes présentes dans les villages et de remplir la requête. Dans la plupart des cas, il sera question de tuer un certain ennemi ou ramener un objet précis.


Au final, Integrity and Faithlessness n’est pas l’exceptionnel jeu de rôle que nous attendions. Il risque fort d’en décevoir beaucoup tant sa quête principale demeure sans folie et ses ambitions excessivement restreintes. Reste un jeu très agréable à jouer pour son gameplay, que l’on saluera chaleureusement. Mais peut-être pas en payant plein pot.

-Wave-
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le 22 mai 2016

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