Star Wars: Knights of the Old Republic II - The Sith Lords par Valdrade

Kotor 2 représente un vrai cas de conscience pour moi. D'un côté j'adore Obsidian, sincèrement. Alpha Protocol a été l'une de mes meilleures expériences de cette génération. Quand à New Vegas, il a été non seulement mon jeu de la gèn' mais aussi à mes yeux un des plus grand rpg jamais conçu.
Dès lors bien décidé à terminer tout les jeux estampillés Obsidian, je décidais de commencer par le commencement et donc par le premier jeu réalisé par le studio depuis sa création: le très controversé Kotor 2. Bien entendu j'ai pris la peine de faire le premier avant histoire d'avoir une référence. Et après 30h aux côtés de Kreia, Nihilus & Co, disons que mon expérience n'a pas été aussi plaisante qu'espéré.

On joue donc le rôle de l'Exilée (oui canoniquement c'est une femme, mais on peut en faire un homme) qui après avoir survécut à la guerre contre les mandaloriens sur Malachor V est revenue se faire juger par le conseil Jedi qui décide alors de... l’exiler (forcément). Peu après, et suite à la chute de Revan et Malak, de nouveau Siths apparurent et ces derniers décimèrent la quasi totalité des Jedi de la galaxie. Cette menace conjugué à l'instabilité de la République et la contestation croissante de son autorité par certaines planètes forme le cadre de Kotor 2. Sans compter que l’exilée a un petit problème: elle a perdu toute sensibilité à la force, ce qui est embarrassant pour une jedi. Cela va donc servir de prétexte à la montée en puissance de l’héroïne au cours du jeu, qui regagnera ses pouvoirs au fur et à mesure de sa progression. Mais cela sert également de prétexte à une nouvelle initiation à la force auprès d'un nouveau maître. Et c'est là qu'Obsidian a fait très fort: avec Kreia, ils ont simplement crée un des meilleurs personnages tout média confondu. Si Kotor 2 se veut moins manichéen que le premier opus, c'est en majorité grâce à ce personnage qu'il s'exprime et questionne l'univers Star Wars. Car Kotor 2, c’est avant tout une réflexion sur un univers que l'on pensait au fond bien connaître. Ainsi Kreia va à de multiple reprise interroger le joueur selon ses choix afin de lui faire porter un regard différent sur les codes de l'univers Star Wars. Chris Avelonne s'est donc surpassé ici et les dialogue avec Kreia sont absolument excellent. Mais les autres personnages ne sont pas en reste. Ainsi Atton, Bao Durr, Visas et la Handmaiden ont tous une réelle profondeur et une histoire à raconter. Mention spéciale aussi à Atris, le dialogue avec elle dans l'académie jedi est l'un des moments fort du jeu. Du tout bon pour l'écriture donc.
Mas le récit est malheureusement trop incomplet et surtout bien trop superficiel. Cela est dût au délais de LucasArts qui a forcé Obsidian a rendre leur copies avant que le jeu puisse être terminé. Résultat une grosse partie du jeu a été coupé à la machette, des quêtes annexes finissent sur une impasse (dont l'arc des droïdes HK47), des personnages principaux ne sont pas développés comme ils le mériteraient (Nihilus et Sion pour ne citer qu'eux) et le scénario principal se termine sur un cul de sac sans queue ni tête. L'autre grand problème posé par ce découpage/massacre de dernière minute est le rythme de l'aventure qui parait beaucoup plus irrégulier, lent et mou que celui de Kotor 1 avec des passages à vide assez fréquents.

Parlons ensuite des changements effectués par rapport au premier opus au niveau du gameplay. Ils ne sont pas très nombreux mais plutôt intelligents. Tout d'abord quelques pouvoirs supplémentaires sont apparus et il est désormais possible de crafter (trad: créer à partir de ressources trouvés dans le jeu) divers objets et améliorations pour les armes et armures. Mais c'est surtout l'interface qui à été revu pour les utilisateurs PC. Exit donc le HUD microscopique et chiant à atteindre à la souris de Kotor 1, maintenant les différentes actions apparaissent dans des cases plus grandes, ce qui contribue à rendre le jeu bien plus agréable à jouer au clavier-souris. L'autre grand changement vient de l'alignement dynamique des différents compagnons. Là ou dans le premier l'alignement des alliées étaient "bon" ou "mauvais" sans jamais dévier, ici Visas Atton et Bao Durr vont suivre le développement spirituel de l'exilée et devenir jedi ou Sith en fonction des décisions du joueur. Chouette idée. Sur le papier en tout cas, dans la réalité ça débouche sur rien ou presque du fait de l'incomplètude du jeu. Au mieux cela permet de mieux orienter leurs compétences une fois les avoir fait devenir Jedi (ou Sith).

Malheureusement j'aimerais pouvoir mettre ma mauvaise impression du jeu sur le compte du manque de temps de développement qui a forcé Obsidian à couper dans le contenu, mais ce n'est pas le cas. Le game design est malheureusement mauvais. Mais vraiment. Le scénar' du 1 ne cassait pas trois patte à un canard mais le jeu avait le mérite d'être efficace. Il ne souffrait globalement pas de baisse de rythme et l'ensemble respirait le travail maîtrisé de bout en bout. Kotor 2 sombre le plus souvent dans la lourdeur et la routine avec des phases en ville soporifiques et des donjons absolument interminables (genre Pérasus, le site de la Czerka) remplis de combats jusqu'à la nausée. Et chose abominable si l'on oublie de sauvegarder souvent et sur différents slots, le jeu met parfois le joueur dans des situations ou tout retour en arrière est impossible. Résultat si l'on a oublié de faire le plein de médikit, on peut tout simplement se retrouver face à un mur de difficulté insurmontable. Le combats contre les handmaiden sisters par exemple arrive inopinément et si le joueur a oublié d'équiper Atton convenablement cette simple échauffourée peut se transformer en un véritable enfer.

Sans être une graphic whore, j'estime qu'un minimum est requis dans un jeu 3d pour favoriser l'immersion. Kotor 1 n'était pas un étalon technique mais les décors était suffisants pour donner l'impression d'évoluer dans l'univers Star Wars. Kotor 2 en revanche n'a pas été sans me rappeler les heures les plus sombre de la N64. Iziz, par exemple, ressemble plus à un décors issue d'une peinture surréaliste qu'à une vraie ville. La technique déplorable conjugué à la faiblesse de la narration et la rareté des quêtes annexes contribue franchement à rendre le tout soporifique.

Au final il semblerait que la version restauré soit mieux. Je sais pas j'ai essayé de relancer le jeu une fois fini mais c'est pas possible. J'ai mis le mod HD, le mod pour les musiques en bonne qualité et le mod qui restaure le contenu mais nan... pas possible de refaire Perasus, pas possible de me retaper Iziz... Trop d'ennui, trop de temps mort, trop de gameplay kotorien avec ses tonnes d'approximations. J'aurais voulu l'aimer mais franchement j'y arrive pas. Je met 5 pour l'écriture de haut niveau et les quelques beaux moments de grâce qui parsèment le jeu.
Désolé Obsidian mais j'ai pêché : je vous ai trahis...
Valdrade
5
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Créée

le 23 août 2013

Modifiée

le 5 août 2013

Critique lue 2.9K fois

6 j'aime

Valdrade

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