Entre la vie et la mort : un jeu dangereux

Sans aller trop spoiler, le premier Still Life se terminait sur une pléiade de questions sans qu’on n’ait pu obtenir la moindre réponse. A n’en point douter, un nouvel opus était mis sur les rails niveau développement afin d’obtenir le fin mot de l’histoire. Il a fallu attendre quatre ans pour voir arriver ce numéro 2 qui clôt ainsi cette trilogie. Microïds s’étant même amusé à faire monter d’autant plus la hype dans les derniers moments de communication avant la sortie dudit jeu. Plutôt pas mal niveau marketing, on n’en dira pourtant pas autant du résultat final lorsqu’on le voit tourner devant nous. Parce qu’en toute honnêteté, difficile de dire si Still Life 2 est juste une suite paresseuse qui se fout de la gueule du monde ou si Gameco Studios qui a hérité du projet est tombé de nouveau dans les travers de ses prédécesseurs d’idées ambitieuses qu’il ne parvient pas à mettre en pratique comme c’était le cas avec Post Mortem. Il appartiendra peut-être à chacun d’en juger mais toujours est-il que cela ne change en rien que ce dernier opus est une véritable déception qui vient plomber un nom qui avait pourtant le potentiel de s’établir davantage. Et c’est dommage car, une fois encore, le propos tendait à se moderniser davantage. Outre les réponses attendues, Victoria se retrouve en proie à un nouveau tueur en série à l’inspiration Jigsaw de Saw plus qu’évidente qu’elle peine à arrêter. Fortement marquée par les événements de l’opus précédent, elle ne cesse de se consacrer de manière obsessionnelle à ce vieux dossier pourtant considéré comme clos. Tandis que son enquête actuelle et officielle patauge dangereusement dans la semoule, ne rendant son psyché que plus fragile et frustré. Jusqu’au moment où une journaliste zélée nommée Paloma Hernandez, qui n’a eu de cesse que de la harceler depuis le début de cette nouvelle affaire, se retrouve enlevée par ledit tueur en série. Un peu de la même manière que son grand frère, l’on mènera cette aventure via deux différents axes intimement liés : celui de Victoria qui mènera l’enquête avec un équipement qui ferait rougir Les Experts afin de sauver Paloma, et cette dernière qui devra survivre aux différents « jeux » que son agresseur lui imposera.


Honnêtement, même si les influences sont plus que mal digérées et évidentes, il faut reconnaître que les premiers moments en imposent. Still Life 2 conserve son esprit mature et violent et ne l’a même sans doute jamais autant été. Il faut également se remettre dans le contexte de 2009 où le côté scénaristique et narratif n’était pas aussi abouti que l’on peut le voir dans le jeu vidéo moderne actuel Heavy Rain qui apportera énormément en terme d’influence à ce niveau ne sortira qu’un an plus tard, rappelons-le – histoire d’éviter de souligner trop durement ce petit pompage. C’est qu’au final, le développeur avait peut-être en tête de dynamiser le style point’n click. En revanche, là où l’on ne lui pardonnera pas si facilement, c’est sûrement sur son côté technique totalement en berne : on sent toutes les limites du moteur graphique qui avait servi pour son prédécesseur et les deux volets de Syberia et cela fait peine de voir un rendu aussi vieillissant après 4 ans de développement. Mais le must revient surtout à diverses mauvaises optimisations rendant certains passages d’exploration et la navigation dans les menus à peine jouable car ramant du cul. Et lorsqu’on te met une gestion d’inventaire qui passe obligatoirement par ces-dits menus car voulant s’inspirer d’autres styles comme le survival horror – avec espace limité en prime, ce qui ne fonctionne clairement pas pour du point’n click – ou des phases à rebours, ces soucis techniques font office de véritable purge, d’autant plus que les déplacements dans l’ensemble se révèlent assez rigides. Les moins patients abandonneront. Les autres acharnés plus courageux reconnaîtront sans doute les qualités de background niveau scénario, narration et ambiance par ailleurs réussies, fortement entachées par ces soucis techniques et idées de gameplay peu convaincantes et cohérentes, tant dans la théorie que dans la pratique. Et vraiment, il y a de quoi rester amer devant cet arrière-goût frustrant de gâchis.


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Margoth
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le 24 mai 2018

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