Enfin. C'est le retour du roi de la plate-forme, celui qu'on aime depuis toujours. Pas un succédané 2D sans imagination ou une adaptation multijoueur. Super Mario Odyssey (SMO) est le Mario que tout le monde attendait, en 3D, exploratoire et imaginatif à un point qui laisse sur place tous ses concurrents.
Pour son grand retour donc, Mario entame un tour du monde, pour aller sauver Peach kidnappée par Bowser qui veut carrément se marier avec elle cette fois. Il sera aidé par Cappy, un chapeau vivant, qui remplace sa casquette originelle, déchiquetée par les hélices du bateau du Bowser sus-nommé. A bord de l'Odyssey, Mario va parcourir une grosse dizaine de pays sur toute la planète, amenant du coup une variété qui peut laisser perplexe par son relatif manque de cohérence. En résulte une direction artistique assez disparate et inégale, mais qui participe en même temps à la gentille folie d'un titre qui ne prend jamais vraiment son histoire au sérieux.
Et puis ce n'est pas si grave car, comme toujours, les mécaniques de jeu et le level design sont absolument exemplaires. Certes, le jeu n'est jamais vraiment technique. La difficulté repose clairement plus sur la curiosité exploratoire du joueur que sur son skill, mais il est faux de dire, comme on peut le lire ici ou là, que SMO manque de répondant. Effectivement, battre Bowser et voir la fin ne présente aucune difficulté. En revanche, trouver toutes les lunes, ou au moins 500 afin de débloquer et terminer l'ultime niveau, c'est une autre paire de manche. C'est la première force de SMO : c'est un jeu à la carte, dont le défi va du casual à l'extrême, sans aucun calibrage ou réglage compliqué. C'est le joueur lui même qui s'impose, presque sans y penser, son propre challenge.
La deuxième grande force, c'est que revenir et s'acharner n'est jamais une corvée dans SMO, tant le gameplay est joussif et varié. Evidemment, comme toujours, la maniabilité est exempte de tout reproche, mais ce n'est pas tout : les transformations disponibles, très nombreuses et très bien utilisées, bouleversent à chaque fois la manière de jouer et poussent le level design dans des limites qui forcent l'admiration. SMO, comme son prédécesseur Super Mario Galaxy, propose une idée par niveau là ou les autres se contentent d'une idée par jeu. Le roi, je vous dis.
En définitive, SMO est un feu d'artifice d'inventivité, un véritable régal à parcourir, un jeu d'une générosité sans égale, complètement à la hauteur de ses ainés. Il réussit la performance d'être à la fois rassurant pour les fans de la première heure, tout en accueillant de manière bienveillante les nouveaux venus, ce qui n'est pas une mince performance pour une figure aussi emblématique du jeu vidéo. Décidément, Nintendo frappe fort en 2017. Si 2018 est du même acabit, la Switch n'a pas de souci à se faire.