Des années après ma première fois sur Skyrim sur Xbox 360, je me décide à arpenter une nouvelle fois les contrées froides et boisées de Bordeciel, tout en étant hypnotisé par l'exceptionnelle musique composée par Jeremy Soule.
Pendant que "Streets Of Whiterun" est à deux doigts de me faire lâcher une larme, je me délecte ainsi de la saveur inchangée de ma Madeleine de Proust, faisant fi de ses multiples défauts, comme le système de combat un peu vieillot, ou de l'IA des PNJ effroyablement stupide. Je fais fi du modèle commercial épouvantable qu'aura subit ce classique du jeu vidéo, devenu une véritable redite sans fin pour chaque nouvelle génération de concoles, je fais fi du fait que je joue à une version moddée qui malgré son aspect lore-friendly, ne peut que dénaturer le produit de base.
Mais c'est bien peu de choses, quand je vois à quel point il est apaisant de se balader dans cet univers, que ce soit au détour des ruelles de Vandeaume, d'une antique ruine dwemer ou d'une grotte remplie de trolls des glaces.
L'ambiance sonore comme visuelle est finalement ce qui m'aura le plus marqué durant mon grand retour, tant elle est intemporelle et d'une qualité inchangée malgré les années. Elle supplante les quelques défauts du jeu, et suffisent à justifier sa place dans le panthéon des classiques du genre.
Il est toujours complexe d'arriver à comprendre ce qui fait qu'une œuvre avec laquelle nous avons forgée notre jeunesse, nous amène à passer outre une myriade de défauts pourtant parfois évidents, et à lui accorder une place singulière dans notre cœur. Le cas de Skyrim fait partie de cette catégorie, car j'aurai à l'époque passé de sublimes heures à m'immerger dans un univers au lore riche et dense, à en décortiquer chaque atome à la loupe par soucis du détail et du plaisir et à me dire, quand même, que Skyrim est un jeu fantastique.