Avec Skyrim il y a presque un effet avant/après.
Au début on a le souffle coupé devant l'étendu de Bordeciel. On se dit qu'on va y passer des heures. On peut aller où bon nous semble. On parle à des tas de gens qui nous disent de faire des tas de trucs. Ouf! Les premiers donjons, le premier dragon. Ouah! On s'immerge rapidement dans cet univers heroic fantasy jusqu'à avoir le sentiment de faire partie des habitants de Skyrim.
Sauf qu'au bon d'un moment, passant le cap des 100 heures de jeu, l'excitation du début est passée. Certes il y a toujours des petites surprises dans les quêtes mais le jeu commence à cruellement tourner en rond. Les mêmes donjons, les mêmes ennemis. Même les dragons, impressionnants au début, finissent par être battus au corps à corps facilement. Les quêtes paraissent interminables (par exemple celle de la guilde des voleurs), les bugs deviennent soulant (quêtes buggées, disparition de textures, freezes) et l'exploration d'un monde envoutant laisse place à une vilaine routine. Celle du gamer qui tente de finir un jeu quasi interminable (vivent les générateurs de quêtes aléatoires...).
Skyrim est immersif, certes, mais plus on y joue moins on accroche. Il y a trop de quêtes. A tel point que ça en devient absurde puisqu'on finit assassin/voleur/loup garou/légionnaire/héros légendaire. Ça n'a pas de sens. Et bizarrement les habitants de Bordeciel ne semblent pas y trouver quoique ce soit à redire.
Techniquement c'est le juste compromis entre un jeu agréable à regarder et l'économie pour afficher beaucoup de choses à l'écran. C'est ni extraordinairement beau, ni moche. Je passe sur les bugs devenus légendaires. La musique, elle, est une grande réussite. La jouabilité n'est pas toujours hyper intuitive. On galère un peu dans les menus. Après 190 heures de jeu je n'ai toujours pas compris le système délirant de leveling. Dans les petits trucs gênants j'ajouterais la sous exploitation des chevaux, les temps de chargement trop nombreux et trop longs, un combat final moins épique qu'annoncé. Ah oui, un conseil : quand on vous demande de tuer quelqu'un, tuez le!
Je ne suis pas étonné que Skyrim ait été qualifié de jeu génial, voire parfait par les testeurs. Ils n'y ont joué que quelques dizaines d'heures. Sur le long terme les défauts apparaissent au grand jour et Skyrim apparait moins profond que prévu. On le finit à regret. Regret que le jeu n'ait pas tenu ses promesses de bout en bout même s'il reste une expérience vidéoludique intéressante.