Bon sang, où est la sortie?
Comment mettre un terme à ce qui avait si bien commencé et qui se termine peu à peu en un cauchemar sans fin?

Skyrim c'est un livre dont on ne trouvera jamais le dernier paragraphe, un film où la dernière bobine restera à jamais hors des salles de projection. C'est un poème qui te pousse à l'écœurement à force de t'étaler ses vers épiques et factices sans s'essouffler.

Oui, ce n'est pas le premier Elder Scrolls, certes cela fait partie de sa philosophie, mais je cherche encore la conclusion épique que j'espérais et que les steppes sauvages de Bordeciel me promettaient.

A présent, Alduin le Grand Dragon est terrassé, et pourtant, il continue d'y avoir ses congénères qui survolent le royaume alors que c'était ce Dragon lui-même qui les ressuscitaient de leur sépulture.
Pas la moindre influence sur le monde, rien.

Alors que les dirigeants du Royaume et son peuple appelaient désespérément l'enfant de Dragon à les délivrer de ces créatures ailées, il n'en sera jamais rien. La mission sera un échec cuisant que le jeu nous imposera quoique l'on fasse. Les choses continuent de se dérouler sans que la mort du Grand Manitou ait changé quoique ce soit.
Skyrim se mord la queue, bloqué par un game design sur lequel le massacre successif (et ennuyeux) des gros lézards ailés est indissociable à l'évolution du héros. Apprendre le Thu'um - superbe idée au demeurant - passe avant la moindre satisfaction d'avoir eu le sentiment d'accomplir quelque chose.
Le plaisir, comme un poison lent, cède peu à peu sa place à des sentiments de frustration et de découragement.

Alors on cherche à se consoler en faisant une des quêtes de faction (dont certaines sont plutôt bien écrites) espérant avoir enfin une conclusion qui satisfasse notre appétit de reconnaissance que le titre de Bethesda semble nous interdire.
Et là encore, à part deux trois mots de félicitations, un Titre sans intérêt et un intermède musical épique, il n'y aura rien de plus. On est là, les bras ballants devant des PNJ qui sont sensés être sous vos ordres et qui continuent de vous traiter comme le larbin que vous étiez au départ. Dans Skyrim, quoique vous fassiez, rien, mais absolument rien ne change.

Des heures de vol j'en ai bouffé, des quêtes j'en ai fait par centaine, mais au final que me reste-t-il?
Au-delà d'avoir découvert un monde superbement façonné et joliment réalisé, il n'y aucun souvenirs vraiment marquant qui me viennent à l'esprit.
Oui, il y aura deux-trois idées sympas au final qui ont retenu mon attention c'est sûr, mais elles seront noyés dans un océan de quêtes génériques.

Au jour d'aujourd'hui où des open world nous donnent la sensation d'influer un minimum sur le monde qui nous entoure, c'est un carton rouge pour celui qui est sensé porter le titre du Roi des RPG.

Certes, je n'attendais pas non plus à ce que chaque décisions portent à une incidence majeure, mais un minimum syndical n'aurait pas été trop demandé, surtout en ce qui concerne LA quête principale.

Bethesda n'a pas encore compris que le sentiment de liberté passe aussi par des choix et des contraintes et ce, après quatre volets dont la formule n'a pour ainsi dire jamais changé en presque vingt ans.

On améliore le monde, ses apparats, le système de combat (bien que toujours aussi archaïque) mais c'est un peu pour cacher la merde sous le tapis.

Mon aventurier est fatigué, et moi avec.
Si au moins sa customisation était plus rapide et passionnante, si au moins le système de combat était plus dynamique et original, il y aurait encore le plaisir d'aller défier des adversaires plus retors. Mais le level scalling enlève au final toute sensation de danger et de défis.
On se retrouve avec trop de propriétés, trop de pognon à plus savoir qu'en faire, trop d'objets légendaires dans les coffres qui perdent tout intérêt, trop de temps passé sans avoir eu la moindre sensation d'avoir accompli quelque chose.

Skyrim c'est comme Disneyland: tu vas faire des tours de manège jusqu'à la nausée dans un monde de vikings en carton-pâte.

Étrange sensation que de commencer avec un jeu qui avait tout pour devenir mon GOTY 2011 et de terminer avec une déception.
C'est donc avec fatigue, désillusion et frustration que je range le jeu dans sa boîte, encore tout perdu dans les plaines d'un monde qui s'en fiche...
JulienNicaud
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le 26 nov. 2012

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JulienNicaud

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