Je vous laisse avec Claude Debussy qui va narrer cette aventure à ma place avec son Clair De Lune.
https://www.youtube.com/watch?v=ea2WoUtbzuw
Que dire que dire ?
C'est difficile de parler d'Evil Within sans parler de Resident Evil 4. Et c'est d'ailleurs pour ça que je ne vais pas me faire chier et vous renvoyer vers ma critique de ce-dernier. Mais pour résumer très très très succinctement, je n'aime pas RE4. Je partais donc sur EW avec une certaine appréhension vu que Shinji Mikami est le réalisateur principal sur les deux.
Les fans de la saga au Mal Résident était en droit d'attendre quelque chose de grandiose, une suite qui respecte mieux le genre que ce Capcom faisait au même moment. Et surtout Mikami nous vendait ça comme un jeu terrifiant comme on en avait jamais vu avant (kof kof SILENT HILL kof kof). Sauf que merde quoi, ça fait jamais peur, au mieux on sursaute une fois ou deux mais c'est tout. Étonnamment même si la majorité des critiques ont été positives, pas mal de fans ont été déçus. Et juste titre ! En général je vois le public lui mettre une note autour du 7 sur 10, ce qui est tout à fait correct mais loin des 9 ou 10 pour Resident Evil 4.
Bref allons voir plus loin.
The Evil Within semble être au premier regard une pâle copie de RE4, reprend la majorité de ses codes. On a là un Survival Horror caméra à l'épaule, qui tire plus vers l'action que la réelle terreur et use et abuse d'un bon gros nombre de cliché déjà vu dans d'autres jeux. La surenchère de gore ne fait pas peur, c'est parfois plutôt risible même (la preuve avec Evil Dead ou Brain Dead).
Au final Yahtzee, l'homme derrière les vidéos Youtube Zero Punctuation, résume très bien le titre de Mikami :
-Hey ! Tu dois faire un jeu d'Horreur.
-Ok à propos de quoi ?
-Je viens de te le dire, l'Horreur !
-Non mais je veux dire, qu'est-ce qu'il se passe dedans ? C'est quoi le contexte ? De quel thèmes doit-on parler ?
-Horreur, Horreur et Horreur. Bon sang fais juste le jeu ! Pourquoi c'est si compliqué de travailler avec toi ?!
Le jeu met en scène Sebastian Castellanos, le cliché vivant du détective broyant du noir (jusque dans son trench-coat lors de l'introduction), bourru et hanté par un passé mystérieux qui est très brièvement dévoilé pendant l'histoire. Parce qu'en fait Sebastian n'est pas réellement le personnage central ici, même si c'est lui qu'on joue du début à la fin.
Sebastian se retrouve plongé dans une dimension cauchemardesque (plus ou moins littéralement) après être parti enquêter sur un massacre sanglant dans un hôpital psychiatrique, non mais vraiment très sanglant c'est un thème qui revient souvent. Lui et ses coéquipiers doivent alors s'enfuirent devant la menace du grand méchant énigmatique Ruvik, en rapport avec le Rubik's Cube parce qu'il est énigmatique vous voyez. HA ! C'est qu'ils sont intelligents ces développeurs !
C'est donc après un certain nombre de cinématiques et de phases de gameplay où ne fait que marcher d'un point A à un point B qu'on peut enfin réellement jouer. Et ça commence mal ! Dans une séquence d'infiltration peu inspirée, il va falloir éviter un gros méchant cliché maniant la tronçonneuse (qui n'est qu'une simple redite des Dr. Salvador de RE4). Il est donc impossible de le combattre sinon Sebastian en perd la tête, en seul coup (une connerie qui reviendra souvent dans le jeu). Je déteste ce genre de principe du one-shot kill, autant ne pas avoir de barre de vie dans ce cas ! On est pas dans Contra là merde ! Si on se merde il faut alors tout recommencer.
Une fois qu'on l'a éviter, on passe son temps à boiter comme un con parce que Seb a la jambe blessée. A croire que le jeu était trop court et qu'il fallait trouver n'importe quel moyen pour le rendre plus long qu'il ne l'est.
Après ces séquences énervantes et la présentation de nouveaux personnages, dont un clone d'Anthony Hopkins, on entre dans la partie majeure du gameplay. Soit un bon gros copier/coller de Resident Evil 4, tiens le revoili le revoilou !
Je le disais plus tôt et je vais me répéter, on tue du monstre avec la caméra coller derrière l'épaule du héros mais légèrement décalée sur le côté. Et donc en parlant des monstres, vous vous souvenez des ganados ? Mais si ces zombies espagnols qui ne sont pas des zombies mais si quand même mais pas vraiment non plus. Voici dons les hantés, des zombies qui ne sont pas des zombies mais si quand même mais pas vraiment non plus. Hmmm...j'ai pas déjà écrit ça quelque part avant ?
Parlons aussi des autres monstres au passage du coup. J'ai donc déjà parlé du Sadique et de sa grosse tronçonneuse mais il y en a d'autres.
Le shigyo par exemple, qui reprend le principe de Kaernk d'Amnesia. Il s'agit d'un monstre aquatique qui tue en un seul coup s'il vous choppe. Sauf que Kaernk ne tuait pas d'un seul coup et surtout était invisible. Il fallait réellement réfléchir si on voulait l'éviter mais le jeu n'était pas non plus aussi punitif.
Ruvik apparaît aussi de temps en temps pour vous tuer en une fois si vous ne réagissez pas assez rapidement...ce qui arrive facilement...
Et puis on a le Gardien...la vache, tu parle d'une copie. En gros en reprend le concept de Pyramide Rouge de Silent Hill, on change sa tête pyramidale pour un coffre-fort et on lui donne un gros marteau en lieu et place du large couteau. Mais sinon c'est le même truc !Je devrais sans doute peser mes mots mais là moi j'appelle ça de la fainéantise !
Seul l'antagoniste Laura fait son petit effet, mais si elle reprend le stéréotype du fantôme japonais aux longs cheveux masquant le visage. La façon dont elle sort du sol dans une éruption sanglant, tout en criant à s'en égosiller. Bon ça fait plus sursauter que réellement peur et puis les combats contre elle sont plus frustrants que difficiles. Oui à cause des one-shot kills.
En tuant ces nombreux monstres on récupère du gel qui sert d'unité consommable afin d'améliorer ses compétences. Certaines s'avèrent plus inutiles que d'autres comme les capacités au corps à corps. D'autres sont tout simplement indispensables comme d'augmenter le nombres de munitions transportables ou d'augmenter la barre d'endurance, sinon Seb ne courre que pendant deux secondes avant d'être essoufflé et de ne plus pouvoir bouger pendant deux autres secondes. Tu parles d'un flic de choc ! Et il en va de même pour les améliorations liées à la visée, c'est absolument vital. Mais non il faut débloquer des niveaux si on veut éviter de gâcher la moitié de ses munitions.
Et les kits de soins hein ?! C'est quoi cette connerie ?! Après chaque utilisation Sebastian devient comateux et reste planté là comme un gros débile.
Changer des mécaniques classiques et qui fonctionne dans ce genre qu'est le Survival Horror est une grave erreur. Je pourrais aussi m'attarder sur le format de l'image avec ses grosses barres noires en haut et en bas. Selon les développeurs c'était une façon de rendre le jeu plus cinématique, mais ça ne faisait que cacher la moitié de l'écran. Il s'agissait là en réalité d'une contrainte technique vu que le jeu est d'abord sorti sur PS3/360. Au final cela deviendra totalement optionnel grâce à un patch sur les versions modernes (PS4/Xbone/PC).
Frustrer le joueur n'est pas une mécanique pour rendre le jeux terrifiant , non ça va juste le faire chier ! C'est sérieusement la meilleure façon de résumer Evil Within selon moi.
Pour tout de même terminer sur une note positive, et j'avais oublié d'écrire ça au départ. Le générique est super cool, et je dis pas ça pour déconner, hein genre y'a que le générique qui est cool. Non non non ! Enfin bon si, mais oui, mais non y'a pas que ça. On a le droit à une superbe chanson par le grandiose, le génial, le super top méga cool Gary Numan ! Alors ça si c'est pas la classe, vous en connaissez beaucoup de jeux-+vidéos avec une chanson de Numan ?
Je vous laisse un petit lien du coup vers la chanson qu'est chouette :
https://www.youtube.com/watch?v=63sy7DKCImM
P.S.
Au moment où j'écris ces lignes, je n'ai pas encore joué à la suite. Mais selon ce que j'ai pu voir et entendre, on dirait que le nouveau réalisateur a effectué les changements nécessaires. A croire que la franchise va dans la bonne direction et non dans le mur !
J'ai hâte de commencer cette nouvelle aventure.