The Evil Within par Algernon89

Soyons honnêtes, selon moi rien n'égalera jamais les trois premiers Silent Hill en terme de survival horror. Que ça soit la narration sordide et mélancolique à souhait, les environnements hyper stressants et mystérieux, le fait que chaque lieu, monstre et personnage ait une vraie personnalité et une symbolique propre... A mon sens aucun jeu n'atteindra jamais une telle perfection, notamment celle de l'inimitable Silent Hill 2. Partant de là, je n'attend plus d'un jeu survival horror, de me faire éprouver les mêmes frissons et les mêmes angoisses que la descente aux enfers de Jake Sunderland, il y a dans des vies de joueurs des expériences trop à part pour qu'on puisse leur trouver ne serait ce qu'un équivalent. Ceci étant dit, ce que je vais surtout chercher maintenant, ce sont des jeux stressants et fun à prendre en main à la manière d'un Resident Evil 4, autre jeu de référence dans le genre surival horror typé action. En ce sens Evil Within me semble au moins aussi fun et varié en terme de situations. Il m'était difficile d'être déçu...

Déjà attaquons par le point qui fâche : le scénario. La comparaison avec Resident Evil n'était pas gratuite, l'histoire est toute aussi simplette et incompréhensible. Simplette car rien n'est vraiment caché, il n'y a aucun sous texte, tout ce qui se passe est à prendre au premier degré. Certains boss ont un design très travaillé par exemple, j'ai aimé chercher sur wikia s'il y avait une symbolique cachée pour au final pas grand chose. Ensuite, le déroulement reste finalement très classique et un peu nanar, chaque personnage a précisément le rôle et le caractère qu'on lui devine dès le départ, c'est très lisse, très cousu de fil blanc. Pourtant malgré tout, tout cela demeure un tantinet dur à suivre, avec cette manie qu'à le jeu de nous faire changer de lieu (parfois plusieurs fois par chapitre, sans qu'il n'y ait vraiment de liant clair entre les destinations. On déduit le fil rouge mais cette tendance à nous téléporter tout le temps à tendance à rendre le jeu certes non linéaire mais un peu vide de sens tout de même. Ensuite, le fameux STEM, gigantesque cerveau capable de traiter toutes les informations du monde me semble tout aussi vain et dérisoire que la société Umbrella dans son ensemble. On se demande qui serait prêt à investir dans de tels projets dans la vraie vie pour aboutir à de tels fiascos dont on ne voit jamais l’utilité pratique et seulement ce que ça donne quand ça commence à déconner... Un peu comme dans tous ces nanars où les méchants militaires sont prêts à se donner corps et arme dans le premier bousin susceptible de devenir une 'arme, jusqu'à que pouf, tout s'emballe et que la dite arme devienne une menace pour tout le monde...

Ceci étant, Evil Within est très chouette à prendre en main. Déjà les situations ne se ressemblent pas, on passe de l'infiltration où le manque d'armes et de place nous pousse à nous cacher et à tuer nos adversaires subtilement, à d'autres hyper bourrin où on défouraille des hordes d'ennemis à l'arme lourde. L'arsenal de notre héros n'est pas très varié mais peut palier à beaucoup de situations, un petit flingue, un fusil à pompe, un sniper et un magnum trouvé vers la fin. Plus intéressant, nous avons aussi une arbalète utilisant plusieurs types de carreaux, des simples, des électriques, des gelant, des explosifs (et aussi des enflammés mais je crois que ça dépend des versions du jeu, moi je ne les ai pas eu). Vous trouvez régulièrement des munitions comme dans n'importe quel jeu, mais dans le cas de l'arbalète vous avez aussi des matériaux vous aidant à fabriquer vos propres carreaux, libre à vous de privilégier ceux qui vous sont le plus utiles. Le jeu sauvegarde automatiquement régulièrement mais vous disposer aussi d'une safe zone qui apparaît ponctuellement dans laquelle vous pouvez aussi sauvegarder manuellement, augmenter vos caractéristiques et déverrouiller des coffres avec des clés obtenues dans les niveaux...

On retrouve beaucoup d'influences dans ce jeu, et on passe par tous les poncifs du survival horror, un hôpital psychiatrique, un manoir, une ville en ruine, une forêt,... Pour autant je n'ai jamais trouvé le temps long, au contraire les situations sont suffisamment variées pout que je ne me sois jamais ennuyé. Car le jeu est loin d'être facile, il même assez sadique, ponctué d'ennemis placés aux mauvais endroits, des pièges explosifs ou des pics placés partout, sans compter pas mal de petites saloperies capables de vous tuer en un coup. Sans compter certains boss qui sont des réussites totales en terme de design et de gameplay, notamment the Keeper, un colosse à tête de coffre fort qui se réincarne indéfiniment vous obligeant à fuir ou Laura réincarnée, une femme araignée hyper flippante directement sortie du film Ring qui transforme votre visage en steak tartare si elle vous attrape...

Alors j'ai conscience que ma note reste subjective, que Evil Within n''est pas LA révolution du surivival horror, mais je ne me vois pas mal noter un jeu que j'ai pris plaisir à parcourir (deux fois de suite dans deux modes de difficultés différentes) et dont je m'apprête à faire le deuxième épisode. Le jeu n'apporte rien de nouveau au genre, pour autant, il reste un bon survival horror/ jeu d'action de la septième génération. Je me suis bien plus régalé dans ce jeu que sur un Tomb Raider ou un Uncharted par exemple qui m'ont paru bien plus casuals et répétitifs finalement