Dernier volet de la trilogie Ueda, The Last Guardian fut pendant longtemps une arlésienne, jusqu'à ressurgir en cette fin d'année 2016. On incarne ainsi un jeune garçon qui se réveille dans un lieu qu'il ne connait pas. A côté de lui, un animal assez bizarre, enchainé. L'aventure commence...
On comprend mieux après coup pourquoi The Last Guardian fut un développement anarchique, passant de la PS3 à la PS4: en effet, si le jeu apparait daté graphiquement pour cette génération, l'animation de Trico n'était possible uniquement sur la dernière console de Sony. C'est évidemment l'énorme point fort du jeu, la relation entre nous et cette drôle de bestiole assez difficile à dompter, sur lequel on s'appuie et réciproquement. On atteint ici un degré d'excellence probablement jamais vu auparavant dans le jeu vidéo. Si on est fan de l'univers de Ueda, on retrouve tout ce qui en fait le charme à travers les décors, cette poésie, l'immensité du monde qui nous entoure à la fois mystérieuse mais aussi terrifiante (on peut faire un parallèle avec Trico, qui peut aussi bien se montrer charmant mais aussi très inquiétant). L'aventure est prenante, et on rencontre bien 2,3 grands moments dans le jeu qui vous marquent
(la première fois qu'on saute dans le vide, avec le ralenti et Trico qui nous rattrape au dernier moment, le combat de titan entre Trico et l'un de ses membres...)
. La bande son, particulièrement réussie, colle parfaitement à l'univers proposé.
Malgré tout ça, The Last Guardian reste une mini déception. En effet, si Trico est parfois têtu et n'en fait qu'à sa tête (ce qui accentue le réalisme), je me suis souvent agacé devant la jouabilité proposé, associé à un système de caméra catastrophique au fur et à mesure que l'aventure se poursuit. Et ces deux gros problèmes nuisent clairement au plaisir et à l'émotion que j'aurais pu vivre. En effet, le jeu étant clairement basé sur le relationnel et la filiation entre nous et Trico, ces défauts évoqués plus haut m'ont parfois sorti du jeu, au sens émotionnel, créant une distance au final alors que l'identification est le moteur de The Last Guardian. Du coup je suis probablement passé à côté de frissons et de bouleversements encore plus grands, ce qui reste pour moi vraiment dommage.
The Last Guardian est selon moi un bon jeu, les fans de l'univers de Fumito Ueda seront ravis, mais il lui manque ce petit plus qui fait la race des grands.