The Last of Us, un jeu que j'ai longuement attendu. Une longue attente à double tranchant, car si mon impatience était palpable au moment du déballage, la crainte d'une déception était aussi très présente, déception qui a le chic d'arriver régulièrement après ce genre d'attente. Brisons le suspense, pour cette fois il n'en est rien, heureusement!

Par quoi commencer pour tester ce jeu? Peut-être par ce qui saute directement aux yeux: la claque graphique.
The Last of Us est assurément l'un des plus beau jeu de cette génération de console. Une claque technique bien sûr, avec des textures très travaillées, des visages notamment criants de réalisme, des effets de lumières à tomber, mais surtout une claque artistique. tout au long du jeu, on traverse des décors tous plus chargés d'ambiances les uns que les autres. Du petit village isolé et presque épargné par le temps au centre ville totalement reconquis par la végétation, du paysage enneigé à la foret bucolique, chaque décors semble avoir été traité avec le plus grand soin, je jeu ne donnant jamais l'impression de se répéter visuellement. Les décors donnent parfois l'impressions d'être des personnages à part entière, témoins passifs de notre avancée.

La forme c'est bien joli, mais qu'en est il du fond, du coeur d'un jeu vidéo: le gameplay? A défaut de faire très original, celui-ci est particulièrement solide. Entre exploration (légère, on est loin d'un open world), craft, discrétion et gunfight, le jeu offre suffisamment de variété pour ne pas lasser le joueur. Les affrontements notamment permettent plusieurs approches, entre passage ni vu ni connu, élimination discrète, pose de pièges ou carnage à l'aide d'armes variées, tout le monde y trouvera son bonheur. L'IA est parfois surprenante, les ennemies n'hésitant pas à tenter de prendre le joueur à revers, ou se repliant à couvert quand la situation l'éxige. Les alliés ne sont hélas pas logés à la même enseigne, j'y reviendrais par la suite.

Autre point fort (très fort) de ce jeu: le scénario. Après un prologue extrêmement poignant, on suit d’abord Joel, homme mûr peu bavard, peu souriant et visiblement près à tout pour survivre. Il rencontrera vite Ellie, jeune adolescente effrontée et grande gueule. Je n'en dirais pas plus sur le scénario car il serait vraiment cruel de ma part de faire le moindre spoiler à ceux d'entre vous qui n'ont pas encore découvert le jeu, intéressons nous donc à la structure de cette aventure. Ce qui fait la force de la narration, c'est d'abord la mise en scène. Les cinématiques, qui utilisent le moteur du jeu pour plus d'immersion, sont pour la plupart somptueuses et se mêlent sans transitions aux phases de jeu, sans chargement malvenus pour nous distraire. Il en résulte une narration fluide, ou tout s’enchaîne naturellement pour le plus grand plaisir du joueur. Mais il faut aussi parler des personnages, et de la qualité d'écriture les concernant. La relation Joel/Ellie est un modèle du genre, deux protagonistes que tout opposent, forcés de s'entraider, et dont la relation se développera de façon très crédible. Cette relation n'est pas seulement visible lors des cinématiques, mais aussi en plein jeu, avec des petites piques ou remarques lancées par-ci par-là, un régal. Les quelques personnages secondaires rencontrés ne sont pas en reste, jamais tout lisse, n'inspirant jamais totalement confiance, jouant souvent un vrai rôle dans l'aventure, ils étoffent agréablement l'histoire. Histoire qui vous tiendra en haleine entre 15 et 18h, une durée de vie que je trouve relativement bonne à une époque ou la plupart des jeux se finissent en moins de 10h.

Le jeu serait-il sans défaut? Assurément non. On peut critiquer l'IA des alliés, et les incohérences que cela produit lors de rencontres avec les ennemies. En effet, l'IA ennemie est conçu pour ne pas pouvoir reperer vos alliés tant que vous même n'êtes pas repéré. C'est plutôt pratique (rien de plus rageant effectivement que de voir son infiltration tomber à l'eau à cause d'un allié trop voyant) mais on assiste parfois à des scènes peu crédible et assez comiques, avec son ou ses alliés qui galopent à toutes jambes à travers la pièce pour rejoindre votre cachette, et des ennemies qui sont totalement aveugles à cette agitation. On peu aussi regretter certains mécanismes de jeu répétitifs (vous voyez des bouteilles et des briques par terre? soyez surs que des ennemies sont présents dans les mètres à venir) mais qui heureusement n'entache nullement la progression.

Je ne m'étalerais pas sur le multi, sympathique sans être transcendant, je n'y ait que peu joué car j'estime que ce jeu est avant tout une aventure à vivre en solo.

En conclusion, nous avons là un jeu prenant, au gameplay efficace malgré ses légers impairs, un scénario à tomber (la fin, doux Jésus un modèle du genre!), un duo de personnage très attachant, des graphismes somptueux et une durée de vie plus qu'honorable.
Vous avez une PS3? Vous ne pouvez pas passer à coté de cette aventure, vous voilà prévenu.
Morpion34
9
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Créée

le 13 nov. 2013

Modifiée

le 14 nov. 2013

Critique lue 429 fois

Morpion34

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