Naughty "Diamond" Dog

"The last of us" est à mes yeux le meilleur jeu de la génération ps360 avec "Red Dead Redemption" (hors "Metal Gear Solid", bien sûr ) et pourtant bien que j'adore Naughty Dog, j'étais sceptique avant d'y jouer. J'avais des doutes sur le côté sérieux de l'univers, eux qui nous ont habitués à des jeux plus cartoonesques et aussi sur le fait que les extraits de gameplay rappelait beaucoup "Uncharted". Manette en main en plein été 2013, c'est petit à petit que je suis tombé amoureux de ce jeu. Je suis passé par pas mal de stade. Je suis passé de "ok c'est sympa, un chouilla long mais sympa" à "................" en passant par " Vachement bien ça" ou encore "Quoi ? "qu'est ce qui se passe ? Non c'est pas possible... oh là là... je ne m'y attendais pas du tout". Ce jeu est un grand jeu, un pur chef d'oeuvre marquant et incontournable pour tous les joueurs.
En sortant en fin de vie de la ps3, alors que les jeux d'actions se sont standardisés pour le meilleur et pour le lambda "The last of us" prend toutes ses mécaniques de gameplay, auquel le studio Naughty Dog a contribué à standardisé, et les détournent pour en faire exactement l'inverse. ici, la progression est lente et les actions de Joel crédibles. Il vise mal, il faut du temps pour qu'il se soigne, ou qu'il change d'arme, au contraire d'"Uncharted" et au contraire d'un AAA qui mise tout sur le grand spectacle. Pas question donc de foncer dans le tas lors des gunfights surtout que nos ressources sont limités. Le jeu nous incite donc à fouiller chaque recoin, chaque pièce afin de trouver des ressources permettant de fabriquer du matériel et des armes.C'est en fouillant que l'on découvre la multitude de détails et d'histoires rendant l'univers immersif et crédible, que ce n'est pas un simple arrière plan.
Si "The last of us" a bien une originalité c'est dans ses créatures "zombiesque". Exit les morts qui reviennent manger les vivants, ou les infectés, ces zombies qui courent pour faire plus réaliste. Ici Naughty Dog s'est inspiré de la réalité: le cordyceps, un champignon qui infecte les insectes et les rends, entre autre, très agressif avant de les tuer et de pousser hors du crâne, libérant de spores toxiques. Imaginez une telle chose sur l'espèce humaine et vous avez "The last of us". Mais il n'y a pas qu'un seul type d'infectés, ceux qui le sont depuis longtemps sont plus redoutable mais plus lent.
Si il y a bien une chose importante dans un bon scénario c'est le contexte. et avec ce contexte original, Naughty Dog ne réinvente pas la roue, l'histoire s'inspirant fortement des films "les fils de l'homme", "La route" et le comic book "The walking dead" mais utilise ces codes à bon escient, arrivant à en tirer le sel, la moelle, la quintessence afin de les sublimer au sein d'une oeuvre interactif. Les personnages ne sont pas au coeur de l'histoire. Les personnages SONT l'histoire. "The last of us" n'a pas une histoire classique faite de rebondissement renouvelant l’intérêt du jeu, ou le plaisir de découverte, mais une histoire humaine, une relation entre un homme d'âge mur et une ado qui pourrait être sa fille ( encore un point à contre courant des jeux AAA ), ça ne va pas plus loin que ça, on suit deux personnages et c'est tout. Le récit est épuré de tout artifice, chaque ligne de dialogue est justifié, jusqu'au non dit, chaque élément narratif que ce soit une cinématique, un décor, un dialogue in-game est travaillé.
"The last of us" est une merveille narrative pleine d'émotions. Une aventure humaine ou l'on craint pour nos deux personnages, avec un gameplay très cohérent à l'émotion recherché. Un grand jeu, et l'art de bien conter une histoire tout en étant une expèrience de jeu viscéral comme sait si bien le faire Naughty Dog. Non mieux que d'habitude en fait. Qui se souvient de l'histoire d'un "Crash Bandicoot" ? "Uncharted" ? je ne connais pas bien la série "Jak and Daxter" je n'ai fait que le premier pour l'instant mais je n'ai jamais entendu parler de super scénario. Naughty Dog nous a habitués à l'excellence du rythme de jeu, de gameplay parfaitement maîtrisé. La surprise n'en fut que plus grande.