The Last of Us Rising: Revengeance

Presque 4 ans depuis ma dernière critique.

Ça fait un bail, je me demande si certains de mes abonnés sont encore vivants, ou si il y a même ne serait-ce que suffisamment de badauds sur ce site pour que quelqu'un puisse tomber un jour sur cette foutue critique.

Parce que revenir sur ce bousin qu'est SC avec une critique de The Last of Us 2 c'est quand même pas le comeback le plus excitant qui soit hein.

Faut bien dire que ce jeu je le sentais pas depuis le début. Dès son annonce j'me suis dit, putain de merde, pourquoi pondre une suite à un très bon jeu qui se suffisait largement par lui même. J'ai même certainement dû me faire insulter par un random ou deux (que j'ai bien entendu insulté en retour, dans la plus pure tradition locale) pour avoir exprimé cette opinion.

Parce qu'on va pas se mentir, la seule raison pour laquelle quiconque voudrait jouer à un TLOU, c'est pour ses personnages et son univers. Clairement pas pour le gameplay Naughty Dog, summum du produit moyen "ça fait l'taf eh". Sauf que comme dirait un fameux streamer au mental douteux, C'ETAIT SÛR MAIS C'ETAIT SÛR qu'une suite ne pouvait être faite qu'au détriment de l'excellente écriture des personnages du premier opus.

Et puis arrivèrent les leaks, et avec eux le festival des gogoles sur Twitter, pro ou anti TLOU, prêt à pomper ou castrer Neil machin chose à la première occaz', tout ça à cause du white washing de Tiger Woods dans le jeu ou quelque chose comme ça, bref. C'était une situation ma foi très rigodrole, et ne laissait présager que du meilleur pour la sortie du jeu.
Bah ouais parce que la seule chose qui me fais encore bander c'est les embrouilles entre blaireaux sur Twitter, ça c'est ma came, ça me file un de ces gourdin t'as pas idée.

Puis vint la sortie du jeu, par pur professionnalisme et pour être totalement transparent envers toi, lecteur, je me dois de te notifier du fait que je n'ai pas dépenser de biftons pour cette galette.
Bah ouais moi j'suis un mec qui pèse dans l'game et il y a pas mal de jeux que je peux choper day one pour pas un pesos. Hahaha, alors jaloux ou quoi hahaha.

Désolé pour ça, j'sais pas ce qui m'a pris.

Toujours est-il que de ce fait, je me sens beaucoup moins investi d'un point de vue purement meta que beaucoup d'entre vous, bah ouais j'ai économisé 60 boules donc je ne me sens ni trompé par le marketing bullshit de ND, ni déçu plus que de raison, ni forcé d'aimer ce jeu parce que je viens de balancer l'équivalent de 10 tacos 3 viandes pour me le procurer.

Maintenant vous devriez comprendre à peu près l'état d'esprit dans lequel je me trouvais en jouant au jeu. Rentrons dans le vif du sujet !

La première chose à dire, c'est que techniquement, au niveau visuel, ça arrache. En plus le jeu transforme ta PS4 en mini jet privé pour pas un centime de plus, donc c'est giga cool si jamais t'en as marre de TLOU2 à n'importe quel moment tu peux te retrouver aux Bahamas en quelques heures seulement. Après, honnêtement, j'ai trouvé God of War ou même Uncharted 4 plus impressionnants. Peut être pas techniquement, mais bon les nuances de gris et vert ça devient relou au bout d'un moment. La plupart des animations sont également très impressionnantes, les gars de chez Pixar ont fait un super boulot y'a pas à chier. La soundtrack elle aussi est qualitative (même si à aucun moments je n'ai eu une mi-molle musicale comme ça avait pu être le cas pour le premier épisode).

Le problème, c'est qu'on a plus ou moins fait le tour des qualités objectives du jeu. Aie.

Premier truc, le gameplay, il tient la route, il fait le taf, mais comme pour le 1er TLOU, on s'en ballec complet. C'est du Uncharted lent, sans originalité et encore plus répétitif. Niveau game design, on peut apprécier l'idée de donner plusieurs routes et manières pour les joueurs de traverser les niveaux (d'ailleurs pour un jeu action/aventure narratif typique de Sony, le level design est plutôt de bonne facture, avec quelques bonnes idées par ci par là). Le problème, c'est que TLOU2 se résume à un schéma ultra répétitif qu'il va tenir pendant 20 putains d'heures.

Exploration>arène>exploration/event sur rail>arène ...

C'est tellement long et répétitif que ça en devient lourdingue très très vite. Surtout qu'encore une fois, le gameplay n'est à aucun moment plaisant. Bref on se retrouve très vite à tourner en rond, voire même à tenter de skip des parties entières du jeu en mode RUSH B BLYAT à tel point le jeu devient soporifique à certains moments. Le pire c'est qu'il n'y a même pas vraiment de puzzles pour casser un peu le rythme infernalement chiant du bousin. Au total, on doit en trouver 4 ou 5 dans le jeu, et ils se résument à poser une échelle quelque part ou balancer une pauvre corde à la con par dessus une poutre.

Et si c'est trop dur pour vous (on sait jamais il y a peut être des journalistes jeu video qui lisent cette critique) sachez que vous pouvez skip ces puzzles grâces aux options d'accessibilité du jeu. D'ailleurs, c'est options sont globalement une bonne chose et le fait de pouvoir modifier à sa guise la difficulté du jeu est toujours un plus. Mais bordel, certaines de ces options sont incroyables, le fait de pouvoir devenir invisible lorsque l'on rampe transforme le jeu en un véritable festival comico-tragique.

Mais vous allez me dire, "C'est un produit Naughty Dog, après tout on s'en fout du game design, on est pas là pour avoir l'impression de jouer à un jeu vidéal tout de même, merde !"
Et ma foi vous n'auriez pas tord, c'est une exclu Sony après tout.

Sauf que le problème, c'est que ce n'est même pas là où le bât blesse. Nan, le vrai problème de ce jeu c'est qu'il a été écrit avec le fion.

[SPOILERS probables à suivre]

D'abord je tiens à dire que je m'en chatouille la prostate de la mort de Joel. Tuer un personnage principal peut être un carburant très intéressant lors de la construction d'une histoire, du moment que cette mort est bien amenée, le truc, c'est qu'ici, ce n'est pas le cas. Et en soit, le fait de jouer Abby, la tueuse de Joel, n'est pas forcément un problème, ça aurait même pu être très cool et intéressant. Quand aux problématiques politiques et d'orientation sexuelle, alors là je préfère laisser parler les débilos des deux camps et me poser bien relax au fond de mon siège avec un bucket KFC pour fêter ça.

On peut distinguer 3 gros problèmes dans l'écriture de TLOU2 :

Le premier, c'est le fait que l'entièreté du scénar' n'est que du vu et revu 1000 fois, "nanana revenge is bad nanana it hurts people around you nanana look at me I'm so edgy". Comment on peut follow-up une histoire touchante et (un minimum) originale comme celle du premier épisode, avec le scénario de John Wick, sérieux ? De plus, la moitié de l'histoire (donc un bonne dizaine d'heures) est uniquement composée de flashbacks et donne l'impression de n'être rien d'autre qu'une quête secondaire dont on a envie de voir le bout au plus vite.

Le deuxième problème, c'est l'affreuse écriture des personnages. Mon dieu quelle abomination. C'est bien simple, aucun personnage de ce jeu n'est attachant, à l'exception (éventuellement) de Lev, le seul personnage qui ne tape pas sur le système continuellement pendant le jeu (après c'est un personnage sans réelle profondeur mais on ne peut pas tout avoir hein). Ellie est soit lourdingue, soit apathique. Joel est déprimant et stupide. Tommy est énervant au possible. Dina est transparente et n'a que deux traits qui ressortent, c'est la gonz à Ellie et elle fait des blagues de temps en temps. Abby est une caricature. Owen est insupportable à tout point de vue. Et... J'ai plus ou moins oublié le nom des autres personnages. Bah ouais il est là le soucis. Les 3/4 des personnages n'ont aucune importance aux yeux du joueur, mais également aux yeux des autres personnages. La plupart des persos se font tuer sans aucun build up et oublier en littéralement 2 minutes, que ce soit par le joueur ou le jeu en lui même. L'un d'entre eux, un pote à Schwarzy appelé Manny, ou kek chose d'autre qui sent bon la paella, se fait buter d'une balle dans la tête, puis totalement oublié en l'espace de 10 secondes, aucun personnage ne mentionnera ne serait-ce que son nom pendant tout le reste du jeu.
C'est vraiment giga naze, le peu de développement apporté à certains personnages paraît également soudain et random. J'avais l'impression de revivre la dernière saison de Game of Thrones bordel.

Le troisième problème, et probablement le plus important, c'est le rythme et la structure complètement à la ramasse du jeu. Tout le bordel est en vrac, ça part dans tous les sens. Il n'y a jamais de build up aux moments importants (à part le tout dernier face à face). Le jeu tue des personnages dont le joueur n'a rien à foutre, pour ensuite te raconter leur pauvre histoire qui sent la fiente 3 heures après pendant un flashback. Le concept est somme toute intéressant, et je comprends l'idée dernière ce petit puzzle narratif. Mais ça ne marche pas. En résulte des personnages insipides, des situations caricaturales et sans la moindre profondeur et une fermeture prématurée des paupières du joueur.

Ce jeu est d'un ennui infini, une coquille vide par excellence.

Il serait de mauvaise foi de dire que tout est à jeter, The Last of Us 2 n'est pas un mauvais jeu, loin de là, mais il n'arrive malheureusement pas à la cheville de son illustre prédécesseur.

Alors après vient la deuxième partie de rigolade, bien plus divertissante que ces 20 heures soporifiques. Les notes !
Hahaha, des bonnes barres de rire, entre les notes totalement gonflées et absurdes des "journalistes" qui ont probablement noté le jeu avant même d'y avoir joué, uniquement basé sur la hype et le potentiel immense de clics générés, et le sel sans précédant de la plupart des joueurs, déçus pour toutes les mauvaises raisons, il y a de quoi vraiment bien se marrer.

Bordel ce que j'aime les jeux vidéo.

Qu'est-ce qu'on se marre !