J'avais bien aimé le premier The Last of Us mais je ne l'ai jamais porté aux nues comme beaucoup et je ne comprenais pas pourquoi nombreux se gaussèrent d'avoir pu jouer au meilleur jeu du monde, alors que c'était juste un bon jeu de survie/road trip. L'histoire était chouette, la jouabilité aussi et c'était un jeu sans bug, très carré, propre dans son exécution. Un jeu à l'ancienne, qui arrivait vraiment bien fini dans vos consoles. Mais à part ça rien d'extraordinaire.


IL Y AURA DU<< DILVUGÂCHAGE >>.


Comme à mon habitude, pas d'attente particulière, je me voyais déjà détester le jeu après avoir zappé sur la vidéo qui avait fuité. J'avais naïvement cru tout ce qu'il se disait sur le directeur du projet et le militantisme de Gôche du studio et du jeu. En fin de compte, c'était très chouette et plus nuancé que ce que les détracteurs qui n'y ont pas même joué veulent nous faire croire.


Déjà c'est magnifique, ça a beau être sur ps4 c'est très beau, l'herbe est presque aussi belle que celle de Ghost of Tsushima ! Outre cela les animations des personnages sont superbes, tout en étant encore loin de la vallée dérangeante. On perçoit sans peine les émotions des protagonistes. Je voyais des joueurs crier que c'était mal joué, or c'est faux, encore une fois la haine des aliénés du premier jeu ou des gens ne possédant pas de playstation s'est encore fait sentir... et je ne dis pas non plus qu'on n'a pas le droit de ne pas aimer mais il y a une nuance entre faire une critique négative honnête et raconter n'importe quoi. Les personnages sont bien interprétés, sont crédibles, mais font quand même deux-trois conneries, qui vont leur couter chères.


Déjà le jeu est long, deux fois plus que le premier ou un Uncharted sachant qu'on joue avec deux points de vue différents, celui d'Ellie et celui d'Abby. Alors, rien d'innovant là-dedans, on pouvait déjà jouer deux personnages aux points de vue différent dans Dishonored et son extension, Assassin's Creed III, Halo 2, Halo 5 pour ne citer qu'eux. Seulement là, on prend deux jeunes femmes et on les soumet à des atrocités pendant plusieurs jours, on voit leurs motivations changer, les voir s'ouvrir ou s'enfoncer encore plus dans la vengeance.
La jouabilité est quasiment la même que celle du premier, peut-être un peu plus nerveuse dû au fait que l'on peut désormais s'allonger ou esquiver au corps à corps ou même que les ennemis soient plus réactifs. D'ailleurs l'IA se débrouille bien, elle ne fait pas que foncer dans le tas ses soldat un par un pour se faire dessouder par le joueur. Parfois elle reste en retrait, campe ou envoie qu'un seul gars assisté de loin par d'autres. Alors on avait déjà vu des situations similaires dans Splinter Cell : Convinction mais 10 ans plus tard le voir que dans un seul autre jeu, ça nous fait nous demander pourquoi les équipes de dév' ont autant la flemme de développer une IA...
Cependant je suis toujours déchiré lorsque je crois une escouade avec un chien, outre leur réalisme, le fait de devoir s'en débarrasser m'embête un peu... je sais que c'est du virtuel, mais c'est assez réussi pour me gêner. Pauvre Alice…
Pour contrebalancer ça : quel plaisir de pouvoir exploser des têtes d'infectés (pas du coronavirus), en plus, chaque personnage à un arsenal différent et donc c'est deux fois plus de plaisir et de créativité. L'infiltration est récompensée, déjà parce que c'est toujours grisant de passer une zone tel un fantôme, mais surtout parce que ça nous fait économiser des munitions et ça c'est intéressant, car c'est toujours un survial-horror.


Le design desdits infectés est sublime de dégueulasserie, ils sont magnifiquement horribles, l'aspect champignonesque rend vraiment bien et les textures de peau filent la gerbe. D'ailleurs on trouve deux ou trois sursauts dans le jeu, jamais trop pour éviter la grossièreté ce processus lorsqu’il est trop souvent usité. C'est toujours plus stressant de tomber dans une zone infectée, que ce soit par l'ambiance, la musique ou les décors ou même les rencontres, c'est angoissant sachant que maintenant on a des ennemis qui se planquent dans les recoins ou dans les murs. Chaque rencontre est un peu différente, mais à mon avis on en a un peu trop pour être parfait. Par exemple, dans une des premières zones où l'on joue Abby et qu'elle est toute seule, était-ce nécessaire ? Mais surtout, que dire de la zone où elle est larguée pendant que Lev et Yara lui cherche un moyen de sortir ? Ou même celle d'après où l'on doit aller à l'aquarium... J'ai trouvé ces zones un peu de trop, sachant qu'on s'était déjà taper 15-20 h d'Ellie juste avant, donc je ne voyais pas trop l'intérêt.


L'histoire quant à elle est touchante, j'ai bien accroché à la cavalcade d'Ellie, mais j'ai trouvé qu'elle allait trop loin surtout lorsqu’elle se sépare de Jesse qui lui va sauver Tommy alors qu'elle part pour l'aquarium. Si l'on prend la peine de lire son journal, de faire les conversation annexes et de bien écouter lors des cinématiques/dialogues je pense qu'elle ne devait pas aller aussi loin, mais bon, c'est la façon dont il est raconté et ça apporte plus de drame, de questionnement sur la vengeance, le côté extrême de l'humain, on assiste à l'enfoncement progressif d'une jeune femme dans le cercle de l'extrême et de la vengeance, jusqu'où était-elle prête à aller pour se venger et finalement, pour en toute fin sortir de sa faide interminable. Pour contrebalancer cet extrême, le jeu nous fait jouer Abby, personnage aux antipodes d’Ellie : massive, musclée, aux cheveux longs et blonds, hétéro avec un accent de l’ouest des EU, qui combat habituellement en escouade pour un idéal, qui vit avec des adultes, tandis qu’Ellie est frêle, brune aux cheveux plus courts, homo, qui vient de la côte est, vit dans un village de survivant sans réel objectif futur et est entouré par des adolescent. Que doit-on comprendre ? Qu’Abby est juste plus sage et mature qu’Ellie ? Oui, elle l’est, définitivement. Oui d’accord elle a aussi eu sa vengeance, et de ce fait je pense que beaucoup de fan du premier déteste le golf maintenant, mais sa vengeance était planifiée, sur le temps long et pas juste un « rush B » comme l’a fait Ellie. Surtout qu’Abby est la première à vouloir cesser le cycle de la faide, et c’est aussi la protagoniste la plus humanisée (sans parler du fait qu’elle n’a pas à tuer les chiens). Cependant le jeu ne nous fait pas non plus détester Ellie, même si elle fait les mauvais choix, un peu comme tous les ados de série américaines…
J’aime bien les nouvelles factions, que ce soit les WLF, avec leur base dans le stade, les dialogues des patrouilles, les toutous. Mais j’aime autant voire plus les Séraphites, qui d’après les fuites devaient être de vilains suprémacistes blancs conservateur. Alors dans les faits c’est faux, ce sont juste des membres d’une secte un peu mystérieuse. D’ailleurs j’aime bien le fait qu’ils considèrent comme impurs les objets d’avant la crise sanitaire, et même l’excursion sur leur île m’a bien plu, ça m’a évoqué des villages médiévaux, un chouette détour.
Le tout dernier acte, je le trouve un peu forcé, je pense que le jeu aurait pu se terminer là, mais le choix de faire vraiment descendre Ellie au plus bas n’est pas non plus mauvais, on prend un certain intérêt à la voir en chier, voir pourquoi pas à ne plus l’apprécier.


Quant au flot de haine sur le jeu, je me permets d’éclaircir quelques points : Non, ni cet opus ou le précédent ne sont des chefs d’œuvres, juste deux bons jeux, bien faits et bien finis, polis. Il n’y a aucune propagande pro LGBT, la seule scène de nues est hétéro. Quant au fait que Lev soit trans, et bien c’est expliqué dans l’histoire et on ne s’attarde même pas cinq minutes dessus. Ensuite les fans aliénés qui ont hurlé, et menacer Laura Bailey car elle incarnait Abby et que c’est ce personnage qui a abattu Joel… Quelle indignité… Ensuite, oui c’est étrange d’incarner une femme aussi bodybuildée dans une monde post-apo, mais c’est aussi étrange de voir Ellie la crevette de 40kg dézinguer au corps à corps des gros gugusses de 100 kg. Ensuite, d’autres criaient à la propagande pro Israël, du au fait que le joueur doit passer dans une synagogue (passage qui dure cinq minutes maximum) et que le personnage de Dina soit juive, et que son modèle (pas son actrice) soit également juive, tout comme le directeur de projet Neil Druckmann. On se croirait revenue à l’époque où c’était marrant d’envahir la Pologne.


En somme nous avons affaire à un bon jeu, certes imparfait mais toujours aussi propre, soigné et polis avec un énorme sens du détail, avec une jouabilité très bien fichue.

Muig
7
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le 30 juil. 2020

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Muig

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