Je préfère d'ores et déjà y répondre : dans leur genre, il m'est clair que The last of us II et son prédécesseur sont assurément les meilleurs jeux de cette décennie.

Dans ce deuxième opus, Naughty Dog a su nous offrir un approfondissement bien effectué de cet univers apocalyptique au travers du regard d'Ellie, personnage emblématique de l'opus n°1, mais aussi de celle responsable de bien des maux : Abby.

Cette dualité, d'abord entrenue avec Ellie, nous apparaît aussi lors du passage à Abby permettant un rebondissement au sein du scénario. Deux univers s'affrontent, deux vies et deux histoires sont alors mises sur la table. Évidemment, le studio a su nous faire haïr le personnage d'Abby, mais réussit à mettre cette haine à rude épreuve face à une empathie qui ne peut qu'être ressentie au fil du temps passé avec Abby et son histoire tout aussi dramatique qu'Ellie.

Ainsi, le scénario reste tendu tout au long du jeu, avec la question bien trop évidente de : qui va s'en sortir ? Je ne vais pas m'étaler sur le scénario qui a su être exécuté comme il fallait, avec des choix cornéliens dont les personnages en pâtiront pour "toujours" (

et si Abby n'était pas partie sur l'île des Scars, permettant à Owen de potentiellement survivre?)

Et c'est évidemment ce que je regretterai le plus, le scénario, qui à mes yeux a permis au jeu de se glisser au sommet.

Concernant le reste, il est vrai que rester les 2/3 du jeu dans la même ville, malgré les flashback, a pu m'apparaître frustrant. Ici, je mets le jeu en comparaison avec le 1 qui lui nous offrait un panel d'environnement tous intenses et différents permettant d'éviter ce huit-clos qu'instaure (à demi) le deuxième opus. Chose forcément pardonnée par le scénario qui palie à cet aspect.

Pour rentrer un peu dans le négatif, je pointerai la redondance des jump scares (malgré leur efficacité sur moi...) au moment où l'on franchit une brèche...
Autre point, les affrontements avec les différents clans peut-être un poil trop présents, et pas assez de scènes avec ce qui fonde le jeu : les "démons" (pour citer Lev). Cependant cette mécanique du jeu me semble être obligée par le scénario, se basant principalement dans une ville (plus ou moins) contrôlée par l'homme.

Pour ne pas devenir barbante et arrêter cette critique sûrement déjà trop longue, je voudrais m'arrêter sur un dernier point : la beauté du jeu. Le moindre plan large était une véritable oeuvre d'art, que ce soit sur la ville en ruine, la mer, Jackson, les plaines et j'en passe, tout était simplement : beau, avec un détail extrêmement bien maîtrisé..

Mais aussi, une beauté quant aux émotions et la diversité que le jeu a su imposer. En effet, chose encore peu acquise dans le monde du jeu vidéo, la diversité a su être représentée avec des personnages d'orientation et de genre différents, sans clichés (bravo!). Pour les émotions, en tant que joueur / joueuse, on passe par tout : la tristesse, la colère, l'empathie, la compréhension, la surprise... Et ça, ça n'a pas de prix.

Bref, The Last of Us restera marqué dans les mémoires.

Amhell
10
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le 11 févr. 2021

Critique lue 96 fois

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Amhell

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