Premier zelda et première quête : trouver la switch et le jeu en pleine rupture de stock. La console est dispo a l'extreme est de ma ville, le jeu à l'extreme ouest, et j'habite au sud ...je me lance donc dans un périple de 30km à vélo pour réunir la triforce en me demandant si nintendo n'est pas derrière ce concept de distribution...J'arrive chez moi suant mais heureux de cette première cueillette bien réelle.
J'ai l'espoir que le jeu soit agréable à suivre à deux, en couple, c'est une des motivations de l'achat. La première impression est cinglante : c'est la déception devant les graphismes dépassés, et vieillots, on a l'impression de faire un bon en arrière par rapport à..... la PS3. Mais la "gêne" visuelle s'estompe en un quart d'heure et on s'immerge peu à peu dans l'univers qui s'offre à nous. Et c'est comme si le salon s'imprégnait d'une atmosphère féerique, on décolle, on s'évade, on part en voyage, littéralement. La magie des premiers Miyazaki est toute proche, de Nausicäa au Château dans le ciel, dans les ruines des machines de guerres qui fleurissent, dans les mélodies de piano délicates, dans le souffle du vent, le bruit des feuilles, des oiseaux, dans les personnages charismatiques qu'on croise ici et là. Le jeu est rempli de découvertes, d'explorations, d' énigmes, de poésie et d'expérimentation et se révèle très agréable à partager à deux : chaque chemin regorge de petites surprises rafraichissantes, de quoi échanger idées et impressions tout au long du jeu.
les pros :
- l'univers immense, varié et cohérent, les ambiances féeriques des sous bois, le mystère des ruines brumeuses et nostalgiques, la douceur des villages, l'humanité des personnages.
- l'immersion sensitive : le design sonore est prodigieux et contribue pour beaucoup à l'immersion forte du jeu, c'est un festival de sons finement ciselés au moindre pas, au moindre événement. Des musiques envoutantes s'élèvent dans certains lieux, et s'évanouissent dans les phases d'exploration pour laisser le vent régner en chef d'orchestre. La prégnance du son est renforcée par son intégration au gameplay lors des approches furtives d'animaux et d'ennemis. Le jeu évoque sans cesse le toucher : le chaud et le froid, les brulures et le givre, l'adhérence qui varie sur les surfaces séches ou humides. Le gout est aussi évoqué avec humour à travers les recettes et on s'amuse à experimenter les plats et remèdes variés .
- la physique rendue ludique par les outils qui pousse à expérimenter.
- l'effet "anti youtube" : GTA4 m'avait subjugué sur youtube, mais les sensations de liberté promises par les images s'étaient évaporées comme des mirages manette en main. Ici c'est l'exact opposé, le visionnage est rugueux pour les yeux mais le jeu est une oasis de fraicheur manette en main.
- la mise en veille sur la switch qui permet de s'arreter de jouer et reprendre en une seconde à l'instant T / passer de la TV au portable...
- la variété et la quantité de petites surprises qui parsèment l'aventure, notamment :
- le safari photo, qui valorise l'exploration la patience et la furtivité
- la quete des souvenirs, qui amene la narration par le biais de positions geographiques à déduire
- la musique et les chansons d'asrim, énigmes poetiques jusque dans leurs realisations
les cons :
- une modélisation graphique assez vieillotte ( cinématiques affreuses )
- l'affichage des textes narratifs rigide et lent : chaque texte est découpé en bloc de trois lignes qu'il faut passer un par un quel que soit le contenu. La fonction "raccourci" est très inefficace.
- de longs moments passés dans les menus : en particulier lors de la préparation des plats mais aussi pour parler, écouter, se changer, et qui fragmentent l'immersion .
- un jeu terriblement chronophage