Breath of the Wild est mon amour paradoxal.
Annoncé en univers ouvert, sans donjons, ni petits coeurs à ramasser, et des armes qui se détruisent, et un stock limité il avait tout pour être le coup de massue qui m'eloignerait définitivement d'une série que j'appréciais de moins en moins. En fait les promesses puaient le jeu de rôle occidental, genre auquel je n'ai jamais accroché.
Peut être que si la switch n'avait pas été portable je n'aurais même pas tenté le coup de me farcir des soirées enfermé chez moi pour m'imposer une promesse si déprimante.
J'avais oublié un détail, Nintendo sait se révolutionner, ainsi ses licences majeures sont parmi les rares à avoir passé avec brio le cap de la 3D à l'époque de la N64, et le tactile n'a pas tué Kirby où les autres sur DS même si l'expérimentation n'a duré qu'un temps.
Alors pourquoi suis je tombé en admiration devant ce zelda ?
Sans doute parce que si toute la recette a changé, il y a un grand truc que maîtrise Nintendo et dans ce jeu plus que jamais : on ne s'ennuie pas une seconde dans ce monde si vaste et ouvert, et je peux vous dire que seul le très dense et linéaire ALTTP tient la comparaison sur ce point dans la série. Dans un univers libre, c'est plus souvent la promesse que la réalité, le foisonnement de missions pouvant vite être déstabilisant et faisant perdre le fil du jeu. Rien de ça ici, chaque écart vous occupe un temps limité et vous récompense dignement. La base, mais trop rarement appliquée à notre époque. Bordel on joue à des jeux pour avoir des moments de satisfactions non ?
Les longues ballades ne vous trimballent pas de déserts en déserts. Si il n'y a plus de petits cœurs pour occuper la temps, le monde foisonnent d'ingrédients de cuisine nécessaire à gérer votre santé et vos capacités (discrétion, endurance...). Les missions impromptues, les sanctuaires et leurs enigmes nombreuses qui compensent l'absence de donjons, les grosse bébêtes avec grosses récompenses foisonnent. Et tout cela fonctionne sans lourdeur parce que là encore il y a une touche Nintendo quand on parle de gameplay. Grimper, frapper, se protéger, courir, sauter, nager, tirer à l'arc, monter à cheval, utiliser une capacité spéciale, tout coule sous les doigts sans effort, et vous sera utile pour récupérer un petit coffre, résoudre une énigme où faire des choses aussi belles qu'inutiles comme chevaucher 5 minutes un cerf maudit tout droit sorti de Princesse Mononoke.
Ce Zelda est vraiment ouvert : mon parcours ne ressemble probablement à aucune autre et pourtant jamais le fil de l'histoire n'est abîmée. D'ailleurs Zelda ne nous a jamais embêté avec des scénarios, ici tout passe par la quête de souvenirs, les amateur diront que c'est feignant, je trouve au contraire que c'est parfaitement adapté à la licence, et à un link plus solitaire que jamais. Le scénario, sombre au possible, se résume au final en quelques lignes, mais elles sont capables d'émouvoir un minimum pour peu qu'on accroche au personnage de Zelda en particulier. Le reste du temps les dialogues seront avares, on est dans du pur Zelda, et c'est tant mieux. Vous voulez voir des jeunes premiers se prendre la tête ? retournez sur FFVIII où XV (et ne baillez pas trop fort pour les voisins) car point de ça ici.
Pour conclure ce Zelda est un Zelda de ballade, d'exploration, aussi riche dans le fond qu'il semble vide en apparence, il efface en moi le souvenir pénibles des derniers épisodes et mérite, malgré des boss un peu moyens (il faut bien trouver un défaut), La note maximale sans hésitation.